Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0035
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Troisième année. — N* 106

Un nnmêro : IO centimes

30 Janvier 1870.

ffuerrc est

PM^phêl^^^-U^

ÉDACTEDB El CHBI

F. POLO

ABONSSMEIVTS
punis

Un an........... S fr. »

Six mois......... 3 »

Trois mois...... 4 50

Rue ul Croissant, 16.

iiiiitm
t. POLO

ABOjranrcirrs

atFMTtlHTS

Cn an............ 6 fh.

Six mois......... S M

frôla mets....... • 9

Sm du Cnimnl, ML

^.

<••«■/./

Wv '/*'>

''"*<,

'""/>

•û

« de son tonneau et ri» »™



.s.

&,

•?



ï'Jej

'°rn4

nbe tantôt pile, tantôt face. fï» ->'_^—^ -^

nul



1

.se effrénée, il va lus broyer.

3

>ien fait, fallait pas

ii'MRS COTÉK

OURSE PB PARIS 0
SUH TITRES A » /•

rcs de Booï".m,, niplOW1
POUR LE* 6P.MT10M«%

omasset «* ^

AHQUWHS

la Baaque - «"» „,

,lr« 10 eml- «" 1"""»^

-atuitement cnez

-—"----ïTTiti i»« rt,w

-Aï».*,' *;'«***

Faubourg Saint-Denis, le iO janvier t869.

C'est seulement aujourd'hui que je peux t'écrive, mon Tatave, et voilà dis jours pleins. — C'est a
confondre ! Oh I ce que j'ai souffert !.... non, tu ne le sauras jamais ! — Il faut, vois-tu, avoir l'ftm0
en cuir pqjir qu'elle n'ait pas éclaté

Si encore j'étais coupable. Mais, si tu savais ?

Oh ! cet homme ! l'agent en bourgois I... Tu sais si jamais je t'ai poussé à te battre, vieux chien
Mais celui-là, si tu le rencontres, vas-y de tout cœur !

Moi qui le croyais ton ami ?.... Malgré tout, j'ai eu la lâcheté de lui demander qu'il te prévienne de
mon enievage... Un mot chez Constant ; c'était pas la rougeole à attrapper. Mais ouish I compte là-des-
sus... Alors, toi Tatave, comment as-tu appris la chose ?.... Qui ça et comment qu'on te l'a racontée ?
Voilà ce qui m'inquiète et qui me rouge !

Oh ! j'en suis sûre, tu m'as accusée. Ne dis pas non ! Je te vois d'ici, pauvre Tatave I

Et puis, par là-dessus, je te savais sans le sou depuis notre brouille. Cependant le mercredi je t'avais
fait passer douze francs par Bec-Salé, qu'est venu à la maison me demander de ta part pour que je lui
remette ta cravate orange et ta casquette de marin. Ça m'a un peu rassurée ! Pourvu encore qu'il te les
ait remis, ces pauvres douze francs. Oh ! oui, car celui-là a quelque chose.... Si c'est un poivrier, il a de
1 a politesse. Quand il est arrivé, j'avais quinze francs et des sous. Je voulais t'envoyer tout ; alore il me '
dit : Donne voir. Et, sans rien dire, il se tire les pattes, puis il revient bientôt en me remettant trois
francs et six sous. —J' veux pas que tu reste sans le sou, qu'il me dit encore. Et figure-toi, il avait
rapporté du mêlé dans un carafon, et nous avons trinqué à notre rebonnetage avec toi, mon Tatave ; '
alors je m'ai mis à pleurer ; ça l'a embêté, et il se la Courre encore !... Pas un geste, pas une indécence !
rien enfin, parole d'honneur.

Je parle toujours de moi, Tatave, mais c'est toi qu'est ma plaie ! Bon Dieu t que vas-tu devenir...
Sans reproches, dans les derniers temps, tu fréquentais de la flippe I... Le beau Nantais et sa société...
Tais-toi, je le sais I Vois-tu, tu es trop facile à entraîner ! Comme ils savent que tu es posé à Montmartre,
ils voudraient se faufiler à la Reine-Blanche. Ils te feraient remarquer et tu danserais de toutes leurs con-
sommations... et tout le temps encore... Oh I ce n'est pas pour mon sac que je parle, c'est pour ta dignité,
vieux chien!

Tatave, mon Tatave, pardonne-moi si je renaude ; d'abord, c'est affreux ce que je souffre. Oh! oui, va I
je puis le dire, je souffre le martyre. L'interne m'a dit ce matin à la visite de huit heures ; — Défends- '
toi, ma fille, défends-toi^ ou ta maladie te fichera par terre. — Et c'est un bon garçon, va t pas beau • il
a un nez comme le mien... mais il est bon. Il m'apporte des cigarettes de camphre pour m'amuser et il
m'a prêté un très-beau livre : « Souvenirs d'un voyageur péruvien dans le Zuiderxée ou la Hollande en 1863,
orné de planches, avec unportrait et un fac-similé de son écriture. » Je vais essayer de le lire quoique je relis
huit ou dix fois la même chose sans rien comprendre. C'est-à-dire que je crois que, quand même ca se
trouverait Timothée Trimm ou Henri de Kock, ça serait la même chose !

Mais, je parle toujours de moi, malgré que j'ai tant de choses à te dire de toi, Tatave !

Dis donc ? tout le monde qui me disait que j'étais heureuse de savoir, tout ce que je sais, ne savent pas •
que je sais, pour ainsi dire, rien que d'être malheureuse ! ou bien alors je suis bien maladroite pour arri-
ver. — Du reste, à quoi ça sert-il l'éducation? Quel malheur! < . ■

C'est dans des moments comme celui-ci qu'on voudrait cependant se faire comprendre !... Surtoutide
toi, Tatave, qu'est si distrait. — Tiens, laisse-moi te dire ce que j'ai pour toi. Je t'aime, vois-tu bien;
comme un bun Dieu? Comme j'aimais le dimanche quand j'étais aux assistés, et que j'étais choisie pour
chanter les premiers versets!... Tu, t'en fiches, toi, parce que tune sais pas, et-puis par.ee que tu
es fort et spirituel ; mais, vois-tu, c'e^t encore des choses!... Enfin ! je sais bien ce que je dis..:~Oh ! si
jamais je sors de là, je te raconterai un tas de bêtises! Il faut être ici, vois-tu, pour penser à tout ça l'Tu
riras, je le sais bien, parce qu'il y a aussi des malices, je l'ai bien vu, mais !... enfin tu verras que c'est
fait pour pleurer de bonnes larmes qui font du bien!... Ma foi oui!... .... > t-

Si jamais tu reparles à cette grue d'Angèle, et je le saurai, ne t'inquiète pas...1 Je te jure que je te fiche-
rai un flacon de vitriole à la figure, et à elle aussi, et moi, je m'asfixerai. Qu'est-ce que ea me fait ! Ah!
mon Dieu !... Maîsl non je t'en prie à genoux, mon Tatave, mon Tatave, à moi seule, je' suis bien ma-
lade, si tu savais... mes pauvres dents tremblent toutes !... mes oreilles me font un bruit ! et je suis
molle !... Mais je guérirai, oh! oui, va;!:;, monsieur, monsieur l'économe me l'a bien dit, parce que, vois-
tu, le médecin en chet ne vous répond jamais, il a peut-être raison... il est bon pour moi, lui aussi, il m[a i
ordonné un sirop pour me faire dormir, et la sœur m'a dit : Mâtin ! on vous soigne la petite ! — Elle est ■
quelquefois méchante, la sœur, mais elle est rigolo tout de même. L'autre jour, elle se disputait avec
une autre de la salle Sainte-Gudule, et elle lui a dit : Allez vous promener;j'aime mieux mes filles que'
vos voleuses. Elle parlait de la cinquième division I En voilà des sales femmes, si tu voyais. . ■ i ■>

Je dois à madame Juscou Zl sous pour mon arriéré de mon ménage ; paye-là donc cette vieille pieuvre ! ■

Que je t'aime, va ! — Toi aussi, pas vrai ?

Dis au père Chaubourg que je vendrais plutôt mes cheveux que de lui faire tort d'un sou.

Veux-tu que je te le dise, Gustave ? Je voudrais (bon Dieu, comment te dire ça ?), mais ne te fâche pas ;
d'abord, à quoi ça te servirait-il î Tu ne peux pas m'atteindre ici. Et puis, vrai, ça me ferait tant de plai-
sir que tu veuilles I...

Voilà : j'aimerais mieux que ce soit lui, le père Chaubourg qui, au lieu de toi, prenne en dépôt mes
pauvres petites machines: mon écossais, ma robe de moire, etc., etc.
Ce n'est pas que je me défie de toi, mon Tatave, mais tu peux les vendre, t'es si faible, ou bien on te

{Tournez la page, S. V. P.)

3^ 5

*"">■ . ..-*r



<%

m

;_v

.c

&m
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Mélie
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
Truebner 2

Objektbeschreibung

Kommentar
Text und Inhalt intensiv

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Ladreyt, Eugène
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Mann <Motiv>
Lesen <Motiv>
Brief <Motiv>
Titelseite
Frankreich
Karikatur
Frau <Motiv>
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 3.1870, Nr. 106 bis, S. 29_1
 
Annotationen