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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 3.1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.3704#0109
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LA MME AUX ENLACEMENTS

Je lu suivais. Elle marchait, seule, d'un petit pan langoureux
et rapide à la foie, à travers les salles de l'Exposition.

__Où diable courea-vous comme cela, l'œil à quinae pas et

le nea dans les astres? cria-t-on tout à coup à mes oreilles.

En me lâchant ces mots à brûle-tympan, mon ami Samson
m'avait empoigné par le pan de ma redingoteT et s'efforçait de
me retenir, à la façon de Mme Pntiphar.

— Un instant ! cher ami, Je sais..

— Pressé?

— Non, une femme...

— Laquelle?

— Celle-là... près d'un militaire...

— La grosse, en chapeau vert, avec une aile de mouette?

— Non, l'autre... tenez, celle qui se faufile dans Je groupe, à
gauche...

— Cette grande-là 1 Merci! des bas qui font la vis et des
oreilles plates t

— Mais, non... l'autre, là-bas, cette délicate personne, voilée,
il est vrai, mais dont l'œil reluit d'une façon bien douce sous le
noir réseata...

— Peste ! quelle description! Et vous l'aimez?

— Non, je la suis, voilà tout.

— Et pourquoi?

— Venez avec moi. Nous en parlerons en route

— Volontiers.

— Tenez, regardez : la voilà qui s'arrête et regarde un ta-
bleau.

— Oui. et même un tableau ridicule, fait mon ami Samson
avec dégoût... Jolie conquêtel

— Je vous répète, Samson, que mes intentions sont pures. Je
n'ai aucun dessein immoral sur cette femme- Jç la suis, vous
dis-je.

— Sapristi... expliquez-vous, à la iîn

— Eh bien, avec plaisir... Mais laissez-moi le temps de
e faire.

— Je vous l'accorde

— Donc, je suis cette jeune femme, seule, et dont le corps
charmant...

— Ehl eh!

— Ec dont le corps charmant, que je devine sous l'étoffe,
; remit par instants, à la vue...

— A la vue de quoi?... Ah! par exemple; je suis curieux de
savoir cela.

— Sensitîve isolée, elle tressaille à la vue des enlacements...

— Des enlacements ?

— Des enlacements. — Que la peinture soit bonne ou mau-
vaise, que le sculpteur soit un crétin ou un Phidias, oh! cela
lui est bien indifférent à cette dame, vive et langoureuse, seule,
voilée, à l'œil humide et brillant.

— Ah! Alors, qu'est-ce qui lui plaît dans les toiles ou dans
les statues.

— Les enlacements, je vous le répète.

— Les enlacements?

— Oui. C'est bien clair, parbleu! Les Daphuis enseignant
tendrement à leur Chloé l'art de jouer de la flûte, les Psyché en-
dormies dans les bras délicats des Eros imberbes, voilà ce qu'il

ui faut.
-r C'est un cœur très-sensible.

—! Très-sensible. Un cœur qui s'ouvre de lui-même, sans qu'on
ait besoin d'écrire sur la porte : Tourne:- U bouton, S. V. P.

— Tant que ça?

— Je, vous ai dit que c'était une sensitîve, solitaire, veuve
peut-être, ou mal mariée, ou dévote...

— Alors, elle n'aime que les enlacements ?

— Oui. Je la suis depuis trois heures.

— Quelle constance!

— Dame, quand on fait des études de mœurs.

Depuis trois heures je la suis. Je connais ses goûts main-
tenant. Elle préfère la sculpture. Les groupes vêtus seulement
de leur grâce l'ont particulièrement attirée. Elle tournait autour
d'eux d'un pas léger. Pas un détail ne lui échappe. Son œil le.
saisit et le caresse. Le balancement des lignée, leur équilibre
leur harmonie, n'ont pas de secret pour elle. Elle ne quitte pas
l'œuvre d'un artiste sans l'avoir vue à droite, à ganche. par de-
vant et par derrière.

— Mazettei

— Les bras polis, délicatement entrelacés ; les corps frais et
jeunes, innocemment unis, la retiennent longtemps arrêtée,
seule, rêveuse. Fait-elle des comparaisons? Cherche-t-elle des
combinaisons nouvelles? Veut-elle s'instruire? A-t-elle l'inten-
tion d'étudier les mystères charmants de l'art? Les gracieuses
poses inventées, trouvées, rendues par l'artiste, sont-elles d'im-
portants sujets d'étude pour elle. Je ne sais.

— Quel sphinx que cette femme !

— J'espère du moins que ce sphinx ne se termine pas par un
corps de bête.

— Et moi aussi.

— Maintenant, s'il voua plaît de suivre avec moi cette
dame, pâle, seule, pensive et qui ne regarde que les en-
lacements, je me mets à votre disposition.

— Non, merci. Je vous quitte.

L'ami Samson me quitta. Et je continuai ma promenade stu-
dieuse derrière la dame aux enlacements.

ERNEST D'HEttVILL5\

TURLUTAINES ET TURLURETTES

Verdun, avec ses 19,000 oui, voudrait tenrr la dragée haute à
la liberté, et Sainte-Menehould, qui a donné huit adhérents sur
dix inscrits, voudrait lui jouer un pied de cochon; mais les
Andelys sont là, dans l'Eure, pour s'y opposer par six dixièmes
contre quatre.

C'est le cas de s'écrier : Ah! la bonne Eure!

Dans le Morbilion, 89,000"' personnes ont opiné du bonnet
sur 121,000.

Pour le Morbihan,
Hi han!

Au musée de Madrid, cinq tableaux du célèbre Goya ont été
enlevés par un adroit filou. Ce fait prouve deux choses : d'abord
qu'il y a des gens de goût parmi les voleurs; ensuite, qu'il y a
des voleurs parmi îles conservateurs des musées. Car le con-
servateur du musée de Madrid qui laisse décrocher cinq ta-
bleaux de la collection confiée à sa garde, ne me paraît pas
gagner, mais bien voler l'argent qu'on lui donne.
§^A la place de la ville, je ne conserverais pas mon conserva-
teur.

Ce qui console un peu des sottises de notre époque, c'est de
voir, malgré tout, fleurir la poésie.

Les concours annuels des jeux floraux sont là pour attester
combien la poésie est vivaee en France.

La dernière de ces joutes poétiques s'est terminée le 3 de ce
mois au Capitole de Toulouse, par la distribution réglemen-
taire des fleurs de Clémence Isaure aux poètes vainqueurs du
tournoi.

Parmi les-pièces récompensées, on remarque :

Mignon consolée^ qui a obtenu un œillet, probablement un
œillet de poê'te;

L'influence de la pYesse périodique sur la littérature contemporaine ;
qu'on a fleuri d'une violette;

Et Le suffrage universel chez les animaux, payé d'une primevère.
Façon ingénieuse de dire que les vers de son auteur font prime
sur le marché. Le- suffrage universel chez les animaux me paraît
une idée heureuse, mais qui pourrait être traitée encore sous ce
titre : Le suffrage ■universel chez les paysans

Une fois lancés, les agents de police sont héroïques.
J'en connais un qui. le lendemain de l'émeute, daus la mai-
son où j'habite, a arrêté un petit appartement sous les combles.

il existe des soi-disant écrivains sans scrupule dont là métier
consiste à faire paraître sous leur nom les œuvres d'autral.

On pourrait dire de ces messieurs Qu'ils forment une ligue de
aTèm'u.rq*ration.

L'artillerie a campé plusieurs jours en plein jardin du Luxem-
bourg.

Les cavaliers, avec leurs pantalons garnis de cuir, exhalaient
une odeur plus forte que celle des lilas ; mais ce n'était pas du
tout le même parfum.

Le public sait depuis longtemps^que les bombes assassines
sortent de chez Lepet.
.C'est déjà quelque chose ; mais Lepet, d'où sort-il?

il y a des gens haut places, dit Giboyer, que je ne voudrais -
pas voir renverser, ça ferait un trop gros tas d'immondices par
terre.

Je viens de lire, sur les murs de la mairie de mon arrondis-
sement, le dernier rapport de M. le garde des sceaux t il est
affiché à la porte-

Quatrains sur le Salon

N. 2215. Portrait de M. Emile de Girardïn, par Pérîgnon.

Cet homme-là sut repousser

Tout obstacle ou le battre eu brèche.

Ce qui l'aida fort à percer

C'est plus son toupet que sa roêche

. 922. Mort de la nymphe Hesperie, par Dupaim.

Elle décède en se drapant,

Cette nymphe altière.
Après s'être fait d'un serpent

Une jarretière.

N. 933. Bataille de "Waterloo, par Ddprat.

Sous le feu des Anglais notre troupe barbote
Dans un terrain boueux tout jonché de débris ;
Les soldats éperdus ont l'air d'être en ribote
Et le ton de la toile, en général, est gris.

H1PP0LYTE BHIOLLET.

LES CONFIDENCES

DE

MON FROTTEUR

— Yoyons, Jacques, disais-je hier à Jacques Bouchu natif de
Saint-Flour, mon frotteur, comment vont les affaires ?... Avez-
vous une bonne clientèle?...

—- Heul heu!... comme chi, comme cha, moncheu (je vous fe-
rai grâce de l'accent pou* le reste du dia'ogve). J'ai beaucoup de
pratiques qui partent à la campagne l'été... ça fait du déchet.

— Entrant dans les intérieurs de très-bon matin, vous devez
quelquefois y voir des choses intéressantes.

. — Ah ! monsieur... à qui le dites-vous ?
—- Jacques ! un petit verre de rhum.

— Volontiers, monsieur.

Un journaliste en quête de sujets est capable de tout... et du
reste. J'ai corrompu Jacques : mon carafon de rhum me sera
représenté au jugement dernier; mais je nierai, il n'y avait pas
de témoins.

Jacques continua *.

— Tenez, par exemple, monsieur, je vais le jeudi matin chez
une petite dame qui joue la comédie à ce théâtre, vous savez
bien... qui est dans le passage Choiseul...

— Les Bouffes.

— Oui, c'est ça, les Bouffes. Eh bienl quand j'arrive à huit
heures, la petite bonne, une gentille bonne, vient m'ouvrir en
me disant -. Faites doucement, madame dort. Je commence par la
s'aille à manger ou je constate régulièrement la présence des
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