104 LIVRE D'OR DE L'EXPOSITION
LA GALERIE DE TRENTE MÈTRES.
K sait déjà, dans ie monde
entier, que cette galerie,
qui reiie le dôme du Palais
des Expositions diverses
au Palais des Machines,
est une des parties les plus
réussies du Champ de
Mars.
C'estlevestibule général
des Expositions indus-
trielles, car non seulement
il donne entrée à la Galerie
des Machines mais encore
à toutes les expositions
diverses, par quatorze
portes plus monumentales les unes que les autres.
A elles seules, ces portes constituent une exposition
intéressante au plus haut point, c'est pourquoi nous ne
ferons que les signaler aujourd'hui, chacune d'elle méri-
tant un dessin spécial.
Une très sage mesure a fait laisser aux exposants de
chaque classe, l'initiative de distribuer, de construire et
d'orner selon leur goût et leur générosité, l'entrée de la
galerie dans laquelle ils exposent leurs produits, et la con-
currence a produit ici de merveilleux résultats.
En principe, ces portes sont presque toutes formées de
trois baies, dont une seulement donne accès dans la galerie,
alors que les deux autres ne sont que des vitrines d'expo-
sition. Mais quelle variété de matériaux et de dispo-
sitions !
Il est même extraordinaire que la part considérable
laissée à l'effort particulier et aux tendances individuelles
de chaque industrie, n'ait pas produit un résultat dispa-
rate, quelque chose de heurté et de choquant par des dis-
semblances voisines, alors que, bien au contraire, tout est
fondu dans un ensemble très harmonieux qui ferait croire
à une étude préalable, approfondie, du résultat que devait
produire la juxtaposition des ornements et des styles les
plus divers.
Cela doit tenir aux grandes proportions de la galerie
sur laquelles'ouvrent toutes les façades. Cette galerie, dont,
le voisinage du gigantesque Palais des Machines efface un
peu les dimensions,est en effet de proportions très réussies,
assez large pour avoir donné à chaque porte la perspec-
tive nécessaire, assez longue pour avoir séparé suffisam-
ment les diverses façades, afin que l'impression de celle-ci
ne nuise pas à l'impression de celle-là; assez haute enfin,
pour avoir permis de donner à ces portiques un aspect
monumental, qui seul justifiait le manque de symétrie et
de régularité dans les détails.
La galerie se raccorde au Palais des Machines par un
vestibule recouvert d'un dôme. Sur le vestibule ouvrent
les deux escaliers à larges paliers qui conduisent à la
galerie du premier étage du Palais des Machines. Gela fait
une grande salle carrée qui parait dépendre plutôt de la
galerie de trente mètres que du Palais des Machines, et
qui est d'une jolie coloration d'ensemble. Le dôme, pour
n'avoir pas les proportions de son collègue, qui surmonte
l'autre extrémité de la galerie, n'en est pas moins fort
remarquable : son ornementation, due entièrement à des
verrières de couleurs, est même, il faut l'avouer, d'un meil-
leur goût, plus délicat et plus discret que celle du Dôme
central.
Sous ce dôme est placée une fontaine beaucoup plus
monumentale que celle de M. de Saint-Vidal, qui parait si
écrasée entre les quatre piliers de la Tour Eiffel, qu'on a
vraiment peine à croire qu'elle comporte les 9 mètres de
hauteur qui lui sont officiellement attribués.
Il est vrai que cette fontaine est de Bartholdi, qui avec
le lion de Belfort et la Liberté de New-York, a pris la spé-
cialité du colossal.
A partir de ce groupe, dont les grands chevaux
appellent l'attention, si Ton remonte vers le Dôme central
on rencontre, occupant le milieu de la galerie de trente
mètres, les installations suivantes:
Le début n'est pas heureux. C'est unSamUlU'c/?^ fcnvis-
^ qui est loin d'être décoratif. Figurez-vous
une statue fusiliforme avec un piédestal plus étroit que le
sujet lui-même : le dragon s'est allongé gentiment aux
pieds de saint Michel qui, avec une flegme admirable, lui
plante dans le front une lance qu'il tient géométriquement
perpendiculaire; les yeux de l'archange ne trahissent pas
le moins du monde l'émotion qu'il doit ressentir à son pre-
mier début dans la carrière de terrasseur de dragons.
Un portique grec lui fait suite : c'est une exposition de
marbres de Marseille, sans grand caractère artistique,
malgré la statue en marbre de diverses couleurs que Ton
a renouvelée des Grecs ou des Romains.
Puis, voici une curiguse installation faite par les grandes
usines de chaudronnerie. C'est une annexe de la galerie
qui ouvre juste à gauche : d'immenses tuyaux de fer et
de cuivre disposés des façons les plus variées, forment une
sorte de pavillon que couronnent des coupoles de cuivre,
des de machines à vapeur. Il faut remarquer sur-
tout les deux entrées principales de ce pavillon. L'une se
compose de trois pièces de cuivre : deux énormes cylindres
qui supportent une coupole de trois mètres de diamètre.
L'autre est encore plus simple; elle est faite, montants,
parois, linteau et plafond, d'une de cuivre
d'une épaisseur d'un centimètre, et qui, développée, repré-
senterait une surface de 35 a 40 mètres carrés.
Au centre du pavillon, on a cloué à une coupole ren-
versée en forme de vasque, des brins d'étain de soudure
tels qu'ils sortent de la lingotière, on dirait une nappe
d'argent qui déborde, l'effet est extrêmement curieux.
Un kiosque noir et or, situé en face de la galerie des
chasses, renferme des fourrures, des perles et des nacres
et autres produits des chasses et pèches. Ce pavillon n a
rien de particulier non plus que l'installation qui lui fait
suite et qui appartient à la maison Erard.
Un maître-autel, déformé très classique et sans origina-
lité, lui fait suite: il reproduit l'autel exécuté pour la cathé-
drale de Rouen par M. Sauvageol. Il est loin de valoir
i celui que nous allons trouver un peu plus loin.
LA GALERIE DE TRENTE MÈTRES.
K sait déjà, dans ie monde
entier, que cette galerie,
qui reiie le dôme du Palais
des Expositions diverses
au Palais des Machines,
est une des parties les plus
réussies du Champ de
Mars.
C'estlevestibule général
des Expositions indus-
trielles, car non seulement
il donne entrée à la Galerie
des Machines mais encore
à toutes les expositions
diverses, par quatorze
portes plus monumentales les unes que les autres.
A elles seules, ces portes constituent une exposition
intéressante au plus haut point, c'est pourquoi nous ne
ferons que les signaler aujourd'hui, chacune d'elle méri-
tant un dessin spécial.
Une très sage mesure a fait laisser aux exposants de
chaque classe, l'initiative de distribuer, de construire et
d'orner selon leur goût et leur générosité, l'entrée de la
galerie dans laquelle ils exposent leurs produits, et la con-
currence a produit ici de merveilleux résultats.
En principe, ces portes sont presque toutes formées de
trois baies, dont une seulement donne accès dans la galerie,
alors que les deux autres ne sont que des vitrines d'expo-
sition. Mais quelle variété de matériaux et de dispo-
sitions !
Il est même extraordinaire que la part considérable
laissée à l'effort particulier et aux tendances individuelles
de chaque industrie, n'ait pas produit un résultat dispa-
rate, quelque chose de heurté et de choquant par des dis-
semblances voisines, alors que, bien au contraire, tout est
fondu dans un ensemble très harmonieux qui ferait croire
à une étude préalable, approfondie, du résultat que devait
produire la juxtaposition des ornements et des styles les
plus divers.
Cela doit tenir aux grandes proportions de la galerie
sur laquelles'ouvrent toutes les façades. Cette galerie, dont,
le voisinage du gigantesque Palais des Machines efface un
peu les dimensions,est en effet de proportions très réussies,
assez large pour avoir donné à chaque porte la perspec-
tive nécessaire, assez longue pour avoir séparé suffisam-
ment les diverses façades, afin que l'impression de celle-ci
ne nuise pas à l'impression de celle-là; assez haute enfin,
pour avoir permis de donner à ces portiques un aspect
monumental, qui seul justifiait le manque de symétrie et
de régularité dans les détails.
La galerie se raccorde au Palais des Machines par un
vestibule recouvert d'un dôme. Sur le vestibule ouvrent
les deux escaliers à larges paliers qui conduisent à la
galerie du premier étage du Palais des Machines. Gela fait
une grande salle carrée qui parait dépendre plutôt de la
galerie de trente mètres que du Palais des Machines, et
qui est d'une jolie coloration d'ensemble. Le dôme, pour
n'avoir pas les proportions de son collègue, qui surmonte
l'autre extrémité de la galerie, n'en est pas moins fort
remarquable : son ornementation, due entièrement à des
verrières de couleurs, est même, il faut l'avouer, d'un meil-
leur goût, plus délicat et plus discret que celle du Dôme
central.
Sous ce dôme est placée une fontaine beaucoup plus
monumentale que celle de M. de Saint-Vidal, qui parait si
écrasée entre les quatre piliers de la Tour Eiffel, qu'on a
vraiment peine à croire qu'elle comporte les 9 mètres de
hauteur qui lui sont officiellement attribués.
Il est vrai que cette fontaine est de Bartholdi, qui avec
le lion de Belfort et la Liberté de New-York, a pris la spé-
cialité du colossal.
A partir de ce groupe, dont les grands chevaux
appellent l'attention, si Ton remonte vers le Dôme central
on rencontre, occupant le milieu de la galerie de trente
mètres, les installations suivantes:
Le début n'est pas heureux. C'est unSamUlU'c/?^ fcnvis-
^ qui est loin d'être décoratif. Figurez-vous
une statue fusiliforme avec un piédestal plus étroit que le
sujet lui-même : le dragon s'est allongé gentiment aux
pieds de saint Michel qui, avec une flegme admirable, lui
plante dans le front une lance qu'il tient géométriquement
perpendiculaire; les yeux de l'archange ne trahissent pas
le moins du monde l'émotion qu'il doit ressentir à son pre-
mier début dans la carrière de terrasseur de dragons.
Un portique grec lui fait suite : c'est une exposition de
marbres de Marseille, sans grand caractère artistique,
malgré la statue en marbre de diverses couleurs que Ton
a renouvelée des Grecs ou des Romains.
Puis, voici une curiguse installation faite par les grandes
usines de chaudronnerie. C'est une annexe de la galerie
qui ouvre juste à gauche : d'immenses tuyaux de fer et
de cuivre disposés des façons les plus variées, forment une
sorte de pavillon que couronnent des coupoles de cuivre,
des de machines à vapeur. Il faut remarquer sur-
tout les deux entrées principales de ce pavillon. L'une se
compose de trois pièces de cuivre : deux énormes cylindres
qui supportent une coupole de trois mètres de diamètre.
L'autre est encore plus simple; elle est faite, montants,
parois, linteau et plafond, d'une de cuivre
d'une épaisseur d'un centimètre, et qui, développée, repré-
senterait une surface de 35 a 40 mètres carrés.
Au centre du pavillon, on a cloué à une coupole ren-
versée en forme de vasque, des brins d'étain de soudure
tels qu'ils sortent de la lingotière, on dirait une nappe
d'argent qui déborde, l'effet est extrêmement curieux.
Un kiosque noir et or, situé en face de la galerie des
chasses, renferme des fourrures, des perles et des nacres
et autres produits des chasses et pèches. Ce pavillon n a
rien de particulier non plus que l'installation qui lui fait
suite et qui appartient à la maison Erard.
Un maître-autel, déformé très classique et sans origina-
lité, lui fait suite: il reproduit l'autel exécuté pour la cathé-
drale de Rouen par M. Sauvageol. Il est loin de valoir
i celui que nous allons trouver un peu plus loin.