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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 10.1885

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Reinach, Salomon: Enfant criophore: statuette en bronze du Cabinet des médailles
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https://doi.org/10.11588/diglit.24675#0225
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ENFANT CRIOPHORE

STATUETTE EN BRONZE DU CABINET DES MEDAILLES

(Planche 25.)

Lorsqu’on se trouve en présence d’une figure de Fart grec primitif repré-
sentant un personnage criophore, comme l’Apollon de la collection Koller au
Musée de Berlin1, ou la figurine de Crète appartenant au même musée2, il est
légitime de se demander si le type que l’on considère est un écho plus ou
moins lointain de la légende tanagréenne d’Hermès Criophore3, ou l’image
d’un sacrificateur, ou encore celle d’un berger auquel peuvent s’appliquer ces
vers charmants de Tibulle4 :

Non agnamve sinu pigeât, fetumque capeline
Desertum, oblita matre, referre domum.

Plusieurs archéologues, sous l’influence de cette idole de l’uniformité qui
a fait naître tant d’opinions systématiques et exclusives, ont tour à tour fait
valoir, pour expliquer les figures de cette série, une des trois interprétations
que nous venons de rappeler. C’est le mérite d’un jeune savant, membre de
l’Ecole française d’Athènes, Alphonse Veyries, prématurément enlevé à ses
études et à l’affection de ses camarades par une mort cruelle qui l’a frappé
au milieu de ses recherches, d’avoir finement retracé, dans un mémoire
posthume, l’histoire de la genèse de ce type criophore, qui se perpétua dans
l’art grec et l’art gréco-romain avec des significations diverses, pour reparaître
encore, profondément modifié par la parabole évangélique, sous les traits

L Friederichs, Apollo mit dem Lamm, 1861;
Overbeck, Gesch. derPlaslikj, I, p. 187, fig. 53, a.

2. Milchhofer, Annali, 1880, p. 215, tav. d’agg. S.

3. Pausanias^ IX, 22, I : * On voit à Tanagre
deux temples d’Hermès, dont l’un est consacré à
Hermès Criophore (porte-bélier), l’autre à Hermès
Promachos (qui combat devant). Voici l’explication
que l’on donne du surnom de Criophore. Tanagre
étant ravagée parla peste, Hermès détourna le fléau

en portant un bélier sur ses épaules tout autour des
murs de la ville; c’est pour rappeler cet évènement
que Calamis sculpta pour Tanagre un Hermès por-
tant un bélier. Aux fêtes de ce dieu, celui des
éphèbes qui a été jugé le plus beau fait le tour des
murs de la ville en portant sur ses épaules un
agneau. »

4. Tibulle, Elégies, I, 1, 31.
 
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