Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (10.1885)

QUELQUES SCULPTURES EN BRONZE DE FILARETE

(Planche 44.)

(premier article)

Je ne viens pas entreprendre nne étude complète sur Antonio Averlino dit
Filarete. Je crois qu’il serait prématuré d’écrire la biographie de cet artiste et
de prononcer un jugement définitif sur l’ensemble de son œuvre, car cet œuvre
nous échappe encore dans un grand nombre de ses manifestation. Attendons
que la lumière soit faite et ne nous hâtons pas d’ajouter une page erronée aux
nombreuses encyclopédies dans lesquelles notre époque se complaît à consi-
gner pour l’avenir les résultats de ses improvisations. Poursuivons une
analyse qui n’a pas été conduite avec assez de rigueur, et ajournons, pour
quelque temps encore, le moment de la synthèse.

Filarete a travaillé pour les Papes, pour les Médicis et pour les Sforza. Les
portes de bronze de Saint-Pierre de Rome ont été étudiées avec soin et avec
talent par plusieurs érudits qui n’ont plus rien laissé à dire sur elles h
L’artiste, dont l’influence sur l’architecture italienne du milieu du xve siècle
mériterait une attention très approfondie2, se fit théoricien pour complaire
à ses protecteurs. Le Traité d’architecture, qu’il dédia successivement à
Francesco Sforza et à Pietro di Gosimo Medici, a été l’objet d’une très intéres-

1. A. Geffroy, Revue des Deux-Mondes, 15 sep-
tembre 4879, p. 376, 377; — Eugène Miintz, Les
Précurseursde la Renaissance, p. 91 etsuiv.;—H. de
Tschudi, Repertorium fur Kunstwissenschaft, 1884,
p. 291 à 294. Il résulte du travail de M. de Tschudi
que Filarete a été aidé dans son travail par divers
artistes dont les noms suivent : « Angniolus,

Jacobus, Jannellus, Pasquinus, Jovannes et Varrus
Florentie. »

2. On trouve, dans le Traité d'architecture, des
plans de villes, de bâtiments publics et de maisons
particulières. Ces plans sont très détaillés et
comprennent même le mobilier.