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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Reinach, Salomon: Tête de Bacchus Ammon au musée de Constantinople
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0106
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TÈTE DE BACCHUS AMMON

AU MUSÉE DE CONSTANTINOPLE

(Planche 10.)

On ignore la provenance de cette tête imberbe en granit noir, que nous avons
signalée, il y a cinq ans; dans notre Catalogue du Musée de Constantinople sous la
désignation de Jupiter-Ammon1. Le caractère individuel de la physionomie la ferait
certainement considérer comme un portrait sans les deux cornes de bélier qui trahissent
le dieu. Au sommet de la tête est percé un trou qui paraît avoir servi à l’insertion d’un
ornement en métal.

Lorsque les têtes avec cornes de bélier sont barbues, on n’hésite pas à y reconnaître
Jupiter-Ammon : la difficulté commence lorsqu’elles sont imberbes. Sestini1 2,
T. Combe3, L. Muller4, M. Stephani5 et d’autres ont admis l’existence d’un Bacchus
libyen à cornes de bélier et ont reconnu ce type juvénile sur des monnaies de Thasos ,
de Tenos, de Lesbos, d’Abydos et de Cyrénaïque6; M. Duchalais7 a proposé d’y recon-
naître Apollon Carnéius ou un Battus-Aristée-Jupiter; enfin, M. Thraemer8 considère
comme douteux le Bacchus aux cornes de bélier des numismatistes et préfère désigner
les têtes de cette série sous le nom de Jupiter-Ammon jeune. M. L. Muller, qui a con-
sacré une étude très intéressante à cette question9, pense qu’à l’époque d’Alexandre et
de ses successeurs, la tête imberbe à cornes de bélier sur les monnaies offre peut-être
l’effigie du conquérant ou de tel ou tel autre roi d’Egypte10. Il remarque que sur

1. Catalogue, p. 41, n° 307. La hauteur est de 0 m. 26.

2. Sestini. Descr. num. vet., p. 561; Mus. Hederv.,
Statere antiche, p. 72. Cf. Eckhel, Doctrina num. vet.,
t. IV, p. 118.

3. Combe, Num. mus. Brit., p. 239.

4. L. Millier, Numismatique de l’ancienne Afrique, t. I,

p. 102.

5. Stephani, Compterendu de la commission impériale
de Saint-Pétersbourg, p. 1862, p. 76.

6. Il faut ajouter les monnaies de Métaponte et de
Nuceria en Italie; cf. Millier, loc. laud., p. 102, n. 2, et
les auteurs cités par lui.

7. Duchalais, Revue de numismatique, 1850, p. 394-

404. Déthier, ancien directeur du Musée de Constanti-

nople, a cru reconnaître un Apollon cornu sur un bas-
relief des environs de Cyzique (Etudes archéologiques,
1881, p. 45-47).

8. Thraemer, dans le Lexicon der gr. u. rœm. Mytho-
logie, t. I, p. 1151. Cf. Cavedoni, Osservazioni, p. 51-53;
Pellerin, Recueil, III, p. 9.

9. Numismatique de l'ancienne Afrique, t. I, p. 101-
104. Cf. Lepsius, Ueber die widderkœpfigen Goetter Ammon
und Chnumis, in Beziehung auf die Ammons-Oase und die
gehoernten Kæpfe auf griechischen Münzen, dans la
Zeitschrift fur aegyptische Sprache, janv.-mars 1877.

10. Cousinéry voyait l’effigie d’Alexandre sur les mon-
naies où Eckhel, Sestini et Millier reconnaissent le
Bacchus libyen (Voyage en Macéd., I, p. 250).
 
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