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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0114
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LE GRELOT

LA SEMAINE

— Eh bien, voyons, ma rlière amie, déci-
dément, invitons nous QuillenboisT

— Quillenbois?

— Oui.

— Heuhl... heuh!

— Ah I je sai- bien 1... il n'a pas été heu-
reux à noire dernière soirée 1

— Sans compter que quand nous avons
joué .iu pni, il l'a été qnaire fois.

— Le fait est <pie c'i st sans exemple,

— Quatre fois 1...

— t'as de ve'ue, QuiUenboi> !... alors ne
l'invitons pas.

— Oui .. mais,,, s'il vient, ça fera rudement
enrager les II i-t»boul !

— Tu croist

— Oh! les llastaboul ne peuvent pas le
sentir*.

— Alors, invilons-le.

— Ça sera comme lu voudras.

— Comme tu voudras, toi.

— Oht moi, les Rastaboul m'assomment,
tu comprends que je ne suis pas fâchoe de le
leur rendre « n leur Manquant Quillenbois à
côté d'eux tout le semps de la soirée, n'est-ce
pas?

— Parbleu J... eh bien, décidément, invi-
tons Quillenbois,

— Invitons-le.

* *

Et QuillenboisBuffel a été invité à passer la
soir' e... pardon... la session à vie au Sénat..
Non, à cause de ses charmes personnels.
Mais par' e qu'il assomme ies llastaboul.
Or, les Rastaboul, vous les connaissez?
Ce sont ces scélérats de républicains.
Qui est-ce qui e t content?
Ce sout les tout petits réactionnaires.
*

* *

Eb m'en, après?

Je vous deman le un peu ce que cela pourra
changer à I'oidre de choses établi, que cet
excellent M, Buffet aille, comme ses eoi'ifi è. es,
dormir de temps en temps de petites heures
au Ibéâire de Versailles?

La République est elle perdue parce que la
Chambre haute compte un bonapartiste de
plus?

En vérité, ce serait faire trop bon marché
de l'avenir du pays.

Le pays veut < t affirme la République,

Tous les Buffet du monde n'y feront rien.

Pour nous, cous sommes euehaniés de ce
pet t Miccès d'estime

M. Bu lie i dégommé passait presque à l'état
de mai tyr

M. BullVt, remis à neuf par son élection,
passeia absolument inaperçu.

De lemps en ternis un petit discours;
De temps en temps une petite boule;
Et et sera tout.

Il n'y .i pis là-dedans de quoi fouetter le
moindre matou, avouez-le ?

Le Grelot, qui ne peut oublier qu'Alphonse
Rarr a été un de nos plus'spirituels écrivains,
un des tsprits les plus vifs elles plus français
qui se puissent voir, constate avec tristesse
que, dans les Grains de bon ten* que l'ermite
de Saint-Raphac! distribue au Figaro, il com-
mence à se glisser plus d'ellébore que de bon
sens.

Nous avons le courage de les lire tous les
jours... sans augmentation d'appointements ;

Et nous devons avouer que l'auteur des
Guipet a rarement écrit rien de plus faible.

Ces mi ramassis de vérités écu iét s, de pro-
pos ressemelé-, ne la Palissades, semées d'in-
jures, mtdocremt.nl aiguisées, à 1 adresse de
la Répub'ique.

K.iri voudrait bien être méchant.

11 l'a été autrefois.

Mais, dame, les dents, a force de mordre,
se sont ébféchées ; et, si jamais I art d'accom-
moder les restes a pu pr filer à quelque cui-
sinier sur le retour, c'est bien à l'auteur de
Sous les Tilleuls.

• *

Pour un mot drôle, qui part de lemps en
temps, que de niaiseries rococos, prétentieu-
ses qui ton! long feu!

Le jardb ier de Saint-RaphaSl n'est plus
dan* le mouvement, et le commerce des fleurs
a singulièrement adouci son ironie d'autre-
fois, si mordante et si incisive.

Il nous rappi lie ces hardis gymnastes qui,
après t'tie carrière de gloire et de sauts péril-
leux, sont rentrés dans la vie privée,et consen-
tent parfois à donner, pour les pauvres du vil-
lage où ils se sont retirés, une représentation
à bénéfice.

Les braves gens revêtent l'ancien maillot
qui flotte à présent sur des cuisses amaigries,
saluant le public avec une aisaDce .qui sent le
rhumatisme, grimaçant un sourire qui dé-
masque le 9>|e.- de leurs gencives et, d'une
main mal astp'ée,saisissent la corde du trem-

P,iD- ■> y . ,

11 est rare qu'après deux ou trois culbutes

ratées, les nauvres diables ne tomb'nl pas sur
lein derrière, épuisés et haletants; mais les
spectateurs, qui les o d tant applaudis autre-
fois, trouvent encore dans leurs souvenirs le
prétexte de quelques bravos.



* *

Je regrette de dire ces dures vérités à un
homme de la valeur d'Alpboese Karr, que
j'e-lime absolument et peur le taieit passé
duquel j'ai toujours la plus sincère admira-
tion; mais je les lui devais.

A quoi Don, quand o;i tient une plume pa-
reille, s'abaisser pour faire nre la galène des
que qnes réactionnaires qui le lisent encore,
àdesgo'ges chaudes faites sur des hommes
el une époque qu'on ne comprend pas?

(Jue Karr quille son ermitage, qu'il se
me e à notre existence, qu'il sache nos be-
soins, qu'il étudie nos maladies, qu'il observ-
no, faib esses qu'il raille nos folies ou qu'il
cnâlie nos fautes

Nous ne dirons rien, s'il trempe ses verges
dans son bon vinaigre d'autrefois.
M.us faire de la polit que&dislance, sans rien
connaître de la société contemperaine, ni de
ses ai-pénis nouveaux que ce que peuvent lui
en r.icoulerles feuilhs Conservatrices, blâmer
sur ies rapports de {'Univers, les déclamations
du Français ou les palinodies de la Patrie, des
hommes et des faits qui lui échappent par
cela môme qu'il ne vit pas à côté d'eux, c'est
de i'eul'anlillage ou delà sénilité.

Nous aimons mieux croire au premier qu'à
la seconde.

NICOLAS FLAMMÈCHE.

ZIGZAGS

Grâce à M- Gambetta et aux opportunistes,
le projet de loi de M. Laisant n'a pas été pris
en considération.

Le public, qui, en bon enTant qu'il est,
s'est laissé eonduire par lesdits opportunistes,
commem e à regimber.

11 trouve, cette fois, que le moment est
toujours venu de remplacer une chose inique
par une chose juste, el il n'est pas tort éloi-
gné de croire que ceux qui empé> h nt les
mesures les plus justes d ê re adoptées, en
disant ; o Patience, j'en suis p u- partisan
que vous, mais l'heure n'est pas venue I... »
seul de mauvais farceurs.

D'autant plus que, pour celte fois, ils n'ont
à donner que ce piteux argument : La nou-
velle loi, étant adoptée , causeiait trop de
changement* dans 1 état de choses actuel.

* *

Cette fois, on ne persuadera à personne
que les campagnes sont effrayées de la sup-
pression du volontariat d'un an, et que les
gros fermiers se cachent la tête sous l^ur
oreiller et frissonnent en pensant que leurs
fils passeront trois ans au lieu de cinqsousles
drapeaux.

Et il n'est pas besoin d'avoir fait des étu-
des de parlen entarisme et de diplomatie bien
complètes pour comprendie que, comme l é-
tat de choses actuel ue b ra que s'affermir de
plus en plus, plus on tardera à le renverser,
plu3 le bouleversement produit dans l'admi-
nistration sera complet, et moins il sera op-
portun.

*

* *

L^s Anglais nngent dans h joie ; ils ont ga-
gné le grand prix de Paris avec Risber, che-
val anglais n> en Hoirie /...

J'avoue que ce nouveau Waterloo anglo-
hongrois me laisse absolument froid.

Je ne connais rien de plus complétemept
ridicule que le- cours- s.

Sou» le prétexte—je dis prétexte — d'a-
méliorer les chevaux, on rend poitrinaires ou
on apprend à se casser les jambes à quelques-
uns 'le ces pauvres animaux; on fait se rom-
pre les reins aux jockeys, on écrase les spec-
tateurs comme à la coursË qui précéda le
grand prix.

Le véritable but des courses, c'est le jeu.
• '*

Essayez de supprimer ces jeux, et vous
verrez le nombre de speetateurs que vous au-
rez sur la pelouse I ..

La roulette upprimée, je retrouve là, entre
les mains des bouk-makers, avec toutes les
scènes immorales qu'elle entraîne, augmen-
tées encore du vol des book-makers, caissiers
souvent infidèles.

Le jour du grand prix, une trentaine de
personnes ont été ble sées ; deux book makers
de l'enceinte du pesage sont partis avec l'ar-
gent des ponteiirs, et un jeune homme s'est
jeté dans la Seine du pont de la Concorde,
désespéré d'avoir perdu aux courses l'argent
que son patron lui avait confié.

Il me semble que tous ces accidents font
bien contre-poids à l'amélioration dont Risber
I et ses suivants ont pu bonifier pendant leur
galop de trois mille mètres!...

i Un extrait d'us journal bonapartiste qui

donne la mesure de la politesse et de l'urba-
nité du parti.

« La majorité du Sénat, existerait réelle-
ment , si le duc d'Auiiffret-Pasquier était
dans une maison de santé. »

A propos de celte majorité du Sénat, qui a
enfin réussi à dé-em êtrer M. Buffet des ves-
tes qui devaient l'étouffer pa cette lerapéra-
tine caniculaire, les réai tionnaire» crient bien
haut qu'elle leur est favorable.

De telle sorte que, maintenant, il y a à la
Chambre des députés une majorité mmislé-
r elle, et au Sénat une majorité anti-mmisté-
riehe.

V. ilà un ra t qui démontre admirablement,
srloii nous, ce v.eux principe des parlemen-
taires de la réaction : « Un gouvernement
n'est bien a .-sis et ne l'oiu tioune facilement
qu'avec deux Chambres. »

*

* *

On parle couvent des abus de formule dans
les administrations. En voici un frappant
ex mple.

Apiés l'insurrection de 1848, les garde na-
t;onaux des départements furent casernés en
grande partie dans les gares et nourris avec
les marchandises avar ées ou, selon l'expres-
sion technique, laissées en sovfl' anre.

Aussi, chaque fois qu'on formulait une ré-
clamation à I Vlministration,sur un Colis non
parvenu à sa destination, la réclamation re-
venait à son. auteur, portant en marge la
même annukuion-cliclxé, qui fut môme em-
ployée pour six banesde \tr : ■

MANGÉ PAa LA GARDE KAT10MALE.

* *

Le Théâtre-Lyrique-Historiqu'e tient de

reprendre encore une vieille pièce, qui est
d'aill urs as ez intéressante : Pierre le Noir.

Le d ame est aussi noir que le titre... et
que Cdèbinat,

Cette reprm qui vient à la suite de tant
d'auties, me suggère une idée.

Alors que M. Lastellano était en discussion
avec la Ville, a'propos du nom que devait
porter sou th âtre, pourquoi n'a-l-il pas an->
no'icé son intention d'exhumer tant de ri-
chesses dramatiques fossiles, et n'a t-il pas
appelé son théâtre : Amphithéâtre archéolo-
gique.

* *

Paris-Journal parle ainsi de M. Buffet :
Ni trop jeune, m trop vieux, il est à la fois
dans l'âge de l'expérience et de l'activité.
Bref, il est le sénateur par excellence.

Encore un peu, et l'organe orléaniste de-
manderait qu'où retirât M. IJuffet du Sénat,
comme on lait des chevaux de course de pre-
mier ordre, qui ne paraissent plus sur le»
champs, et servent d'étalons.

*

* •

Un réactionnaire de Potinville s'écriait, en
parla it du maire qui remplace actuellement
l'ancien maire imp >sé, révoqué d puis peu.

— Ûh 1 . ce n'est pas celui là qui nous fait
peur!... Il n'a qu'à bien se tenir!... S'il faisait
le méchant, la droite du couseil municipal le
mangerait !...

— Parbleu!... répondit le Naquet de l'en-
droit, cela ne m'étonne pas, c'est un homme
de paille/...

*

* *

Les mariages entre musulmans et chrétiens
sont interdits en Turquie.

Or, dernièrement, X .. chrétien, était de-
venu f>rt amoureux d'une jolie musulmane,
et brûlait de l'épouser.

Mais la loi était là, inexorable, et il leur
é a>t impossible à tous deux de s'expatrier.

Longtemps, X... hésita, mais enfin, son
amour l'emporta; il abjura la foi de ses pères
et embrassa l'Islamisme pour pouvoir traiter
de même à son aise la jolie musulmane, à la-
quelle il se bâta d'écrire :

Ma chère fi mcée :

Rien r e nous sépare plus désormais, je suis
mahométan.

A peine avait-il écrit ces mots, qu'un do-
mestique de sa belle fianeée lui remit un
billet qu'il s'empressa de décacheter.

Voici ce qu'il lut :

Mon cher fiancé

Touché de ton amour, et du désespoir que
tu montrais de nous voir séparés par nos re-
ligions différentes, je viens de prendre un
grand parti : j'ai abjuré l'islam, je sors de
l'église, je suis chrétienne.
........ .«••■•»

Tout était à recommencer!...



« *

Calino arrive de Turquie, et discourt de ce

pays.

— Les chrétiens n'y sont pas en sûreté,
n'est-ce pas?... lui demande quelqu'un.

— Oh!... je crois bien!... répond Calino,
c'en est même insupportable. On s'endort
tranquillement, crac... quand on se réveille,
on e«t asaasaiué I...

G1UN0OIRE.

P. S. —Au moment de mettre sous près5*»
nous apprenons que la peine mort par le p*'.'
la pen iaison, la dé apitation, et même le P1'
lage dans un mcrlier, privilège des gens ill-18'
très, vient d'être abolie en Turquie et refl>'
placée par 1 ■ suicide.

Nous n'avons pas encore eu le temps d«
nous renseigner, pour apprendre s'il s'agit <*e
suicide volontaire ou de suicide involontaire
comme il existe au Japon.

a.

- ......■« i un----'

FIUILLHS AU VBÏT

Vous dites à quelqu'un :

« Vous savez bien, un tel?

» Eh bienI e'est un polisson!

» Quand on l'invite à dîner,

» Il crache dans la soupièie,

» Ii se peigne avec sa fourchette,

» Il se nettoie les dents avec son couteau,

» Et si on passe du fromage rapé avec la
soupe, il te ver»e tout le fromage dans son as'
sielte !

» Aussi, je vous en prie,

» Quand vous viendrez manger à la mai'
son, entre amis,

» Amenez-moi qui vous voudrez,

» Mais pas cet animal-là! »

»

C'est précisément ce que l'opinion publi'
que avait dit au Sénat.
Elle lui avait dit par ses mille journaux :
« Nommez qui vous voudrez,
» Mais pas Buffet!

» Il verse de l'eau bénite dans notre ville,

» Il veut que la farit.e ne serve qu'à faire
des ho-ties !

» Ce mayeux croit porter dans sa bosse l'a-
venir de la France,

» Et si on le laisse passer son nez dans le
Sénat,

» Il ne tardera pas à carrer son râble sur le
chagr n nacarat des fauteuils ministériels!
» Pour Dieu !
» Pas de Buffet,

«Car c'est un Buffet devant qui l'on danse..-
du plus clair de sa monnaie, sans profit pour
la nation, el au seul bénéfice des oints!...
*

Alors, que fait !e Sénat?
Raide comme balle, il nomme ledit Buffet,
El semble dire au pays :
« Ah ! tu n'en veux pas, de ce petit Buffet!
» Eh hii n ! on te le fera avaler tout de
même, ce délicieux Buffet 1
» Ça l'embête!

» Kh i morbleu, nous le savons bien I
» Mais comme nous nous moquons de toi
comme de l'an quarante, nous le nommerons
à ton nez et à la barbe, imbécile, — et tu le
subiras f — el tu n'auras rien à dire! — et si
tu n'es pas content

Vas te faire... lan lairel
» Comme dit la chanson! »

* *

Et voilà mon Buffet sénateur,

Sénateur inamovible, qui plus est!

Ah! bande d'honnêtes gens qui n'a pas

trouvé de meilleur moyen de braver eu face

la nation !

Nous voilà donc obligés de subir et de payer
ce Riquet-à-'a-Houppe, jusqu'à ce qu'il lui
plaise de se faire enterrer I

* *

Il n'y a pas à dire :
Nous sommes aux mains du clergé!
Plus qu'avant 8.1, nous sommes son bien et
sa proie !

On con-tatait dernièrement, qu'au lieu de
52,000 religieux et religieuses qui existaient
en France avant la Révolution, il y en a au-
jourd'hui 114,000;

C'est-à-dire plus du double!

Comment en serait-il autrement!

Le cléricalisme a tous les droits;

Ce que nous réclamons en vain, nous qui
sommes la majorité de la nation, et que nous
ne pouvons jamais obtenir, même de nom,

Ils n'ont point cessé, eux, de le posséder I

Liberté de la presse,

Libeité d'association,

Liberté de réunion !

Qui oserait nier qu'ils possèdent ces trois
libertés nécessaires au degré le plus émi-
nenl !

C'est ce qui fait leur force et leur puis-
sance :

Qu'un prêtre rende enceinte sa maltresse et
la coupe par merceaux, — comme le curé
Mingrat, sous la Restauration, — on trouve
moyen de le dérober à la justice, on le fera
passer en pays étranger, et des femmes et des
filles viendront en pèlerinage baiser ces mains
consacrées qui manient le calice du sacri-
fice avec moins d'aisance que le couteau de
boucher !

Ont mille voix, autorisées, habituées à être
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