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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0167
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LE GRELOT

*

* *

li y a d'autres choses non moins révol-
tâmes , , .

je veux parler du déc.in-.e et du demr-dé-
eime ries amendes.

Vous êtes journaliste, — gérant des Droits
de. l'homme, par exemple, — et parce que je
nez d'un ministre quelconque vous a déplu et
que vous avez eu l'imprudence de le dire.

Il se trouve juste à point, un monsieur en
robe noire et en bonne!, carré pour vous con-
damner a dix mille francs d'amende.

becônp est dur; il faut payer; dix mille
francs, ce n'est pas un cbeveu!

Mais ce n'est pas de dix mille francs qu il
s'agit.

Une certaine loi a disposé que ces amendes
seraient frappées d'une autre amende d'un
dixième, — plus d'une autre amende d'un
vingtième;

De sorte que ce n'est pas dix mille francs
que vous avez à payer quand vous êtes con-
damné à dix mille 'francs d'amende , — mais
o:ize mille cinq cents fiancs, — plus les frais
bien entendu.

*

* +

Ou est dan- un joli état à Fourviôres 1
Les sacristains en mettent l'eau bénite dans
les burettes et versent le vin dans les béni-
tiers.

Les chaises valsent toutes seules 1

Et les ex-votos jettent des flammes.

M. de Muu s'est rendu en pèlerinage à

Fourviôres, accompagné de plusieurs cercles

catholiques ouvriers.

a

I - * • ' i ,

Depuis les livres intitulés : Mois de Marie,
où on litàcbaquepage,sous le titre d'Exemple.,
des histoires édifiantes et véridiques, qui nous
montrent Voltaire, Rousseau, d'Alembert, on
quelques autres niais de ce genre, collés sous
bande par un entant de quatre ans,

On n'avait rien vu d'aussi réjouissant :

yue M. de Mun aille en pèlerinage, rien de
plus naturel; on conçoit que quand, après
avoir mis en campagne tous les curés, vicaires,
bedeaux, sonneurs de cloches et donneurs
d'eau bénite d'une circonscription, on est
parvenu à obtenir dans une élection la majo-
rité écrasante de ceux cent soixante-cinq
voix, on graisse ses bottes et on aille offrir à
Notre-Dame de Fourrières un cœur en argent;

Mais que des cercles catholiques ouvriers
l'accompagnent dans cette expédition, c'est
ce qui passe tout,..

D est vrai que tes ouvriers dont se compo-
sent ces cercles sont, sans doute, les mômes
qui, sous la conduite de l'illustre Amigues,
allèrent, il y a deux ans, assurer le gosse aux
longues oreilles de leur inaltérable dévoue-
ment

if

Pendant le carême, dans une petite ville de
province très-aristocratique ;

Une femme du peuple passe dans le mar-
ché aux poissons, son panier au bras.

Des monceaux de truites, de turbots, de
homards, de soles, de saumons et d'anguilles
sont étalés devant les marchandes qui, malgré
l'abondance de la marée et du poisson d'eau
douce, se tiennent à cheval sur leurs prix.

La femme du peuple : — Combien cette
Paire de soles?

La marchande. — Quatre francs cinquante.

La femme du peuple. — Ouel dommage que
je n'aie jamais le moyen de faire une lois maigre
pour gagner le ciel !

*

* *

En correctionnelle :

— Voyons, prévenu, vous avouez que c'est
Vous qui avez forcé ce coffre-fort.

— Oui, monsieur le président.

— Eh bien, dites-nous comment vous vous
y êtes pris !

— Ça, mon président, j'peux pas !... c'ett
Un secret/

»

* •

Dans un magasin :

Une acheteuse.— Madame, je désirerais
avoir une. théière... De combien est celle-ci ?

La marchande.— De neuf francs.... Mais,
permettez-moi de vous demander, madame,
si c'est pour un cadeau ou si c'est pour vous-
nïêmes !...

L'achéteute. — C'est pour un cadeau.

La marchande. — Oh 1 alors, en voici une
qui ne vaut que quatre francs cinquante.

L'acheteuse. —Mais comment !.. .. c'est tout
<< fait la même que celle de neuf francs i...

7.a marchande. —Oui, madame, mais celle
de quatre francs francs cinquante prend le
Hul-rfe-grisl

*

* *

S ir les côtes de Bornéeo;
Un voyageur nouvellement débarqué cause
avec un Jésuite :

— Comment, mon père, ces peuples sont
Cannibales I... ils mangeut de l'hoauiiie ?...

Le Jésuite, avec componction. — Oui, — et ce
qu'il y a de pire, môme le vendredi 1...

BRIDAI.NE.

COUPS DE BEC

M. S. Spitzmuller, directeur du Libéral de
l'Est n'est pas content de la récente condam-
nation qu'il vient de subir, au sujet d'une
nouvelle qu'il a publiée, et qui commençait
par ces mots : le bruit court... et qu'il avait
pris la soin d'orner de cette phrase : Nous
donnons cette nouvelle sous toutes réserves.

Dans cette forme, on ne peut guère affirmer
que la nouvelle était garantie comme authen-
tique, elle fut d'ailleurs démentie dans le nu-
méro suivant.

M. Spitzmuller s'incline devant la sentence,
il proclame l'intégrité des magistrats de Bel-
fort et moi aussi, seulement, je suis perplexe.

Voyons, mou ami, me dis-je, depuis quel-
ques jours avec une préoccupation qui finira
par me faire tomber les cheveux : Supposes-
toi directeur d'un journal politique. On t'ap-
porte une nouvelle ainsi conçue :

« La reine d'Angleterre est arrivée hier soir
» à Paris, et elle s'est rendue incognito chez
» Godchau pour faire des achals considéra-
» bles de robes de chambre destinées à rem-
» placer l'aniforme actuel des lanciers du
» royaume de la Grande-Bretagne

Sur le premier moment ça me semble
drôle, je doute, je suis indécis, mais dam!
après tout, je me dis, c'est bien possible, et
je publie :

« On nous affirme que... elc'

» Nous donnons cette nouvelle, sous toutes
réserves. »

Le lendemain, M. Godchau vient en per-
sonne et me dit :

« Ce n'était pas la reine d'Angleterre. C'é-
tait une grosse femme a l'air un peu com-
mun, bien couverte, qui venait me supplier de
lui donner la collection de mes petits chromo
pour les mettre dans son salon. »

Alors je rectifie, mais je n'en ai pas moins
publié une fausse nouvelle.

Aussi, pour éviter qu'il m'arrive des dés-
agréments, voici comment je m'y prendrai :
quand on viendra me dire :

« L'empereur du Maroc était hier soir avec
le bey de Tunis entrain de faire une partie de
billard chez le marchand de, vins qui fait le
coin de la rue de l'Oseille. »

Je mettrai ;

« On ne nous dit pas que l'empereur, etc..
seulement, si on nous l'avait dit nous en au-
rions été fort étonné. »

Mais je m'aperçois qu'il y aurait encore là
une fausse nouvelle, si c'était vrai, puisque
je dis qu'on ne nous dit pas!

Ahl j'y suis : voilà mon affaire; lisez-moi
ça :

» .....Du.....était hier soir avec le.....en-

» train de faire une partie de billard chez....
» qui fait le coin de la rue de.....»

On n'aura rien à me dire de cette manière-
là, et j'aurai le soin d'ajouter :

« Nos lecteurs comprendront évidemment
» de qui nous voulons parler, et leur intelli-
» genoe ordinaire ne leur fera pas plus dé-
» faut, nous l'espérons, que les autres jours. »

Flattés d'être appelés intelligents, les lec-
teurs continueront à acheter mon canard, et
je serai décore, parce que le gouvernement
sera content, y compris M. Dufanre, qui m'in-
vitera à dîner et qui s'en ira répétant par-
tout : Voilà un garçon qui ne monte pas la
tête de son public au moins; pas passible de
lui en fourrer pour vingt sous, même avec le
dôcret de 1852.

Chari.es LEROY.

LA SEMAINE THEATRALE

GYMNASE

Le Gymnase vient encore une fois de re-
nouveler son affiche. Il nous a donné trois
actes de M. Paul Ferrier, un auteur que ses
récents succès au Palais-Royal, et à ce même
théâtre du Gymnase, viennent de ranger dé-
finitivement dans la catégorie des auteurs
dramatiques connus, joués et applaudis.

Sa nouvelle comédie, les Compensations, re-
pose sur une donnée pas très-neuve, il est
vrai, mais toujours amusante.

M. Moncavrel est un excellent bourgeois et
un parfait notaire. Ses affaires sont dans l'é-
tat le plus prospère et s* santé ne laisse rien
à désirer. Il serait donc parfaitement heureux
s'il n'avait eu l'idée néfaste de se remarier à
une jeune et jolie femme, vertueuse, mais
acariâtre et insupportable, ce qui, pour lui,
ne fait pas compensation.

Or, Moncravel a pour ami un idiot, Cham-
pagnol, dont l'épouse n'est rien moins que
sage, mais qui est aux petits soins pour son
mari, et le rend aussi heureux qu'un mari...
malheureux peut l'être.

Moncravel se prend à rêver pour lui cetle
compensation.

Ses vœux ne tardent pas à être exaucés, il

apprend que sa femme reçoit de son maître
clerc des lettres dont le style n'a rien de com-
mun avjc les formules notées sur le papier
timbré. Le pauvre notaire, plus... notaire que
jamais, ne tarde pas à regretter ses souhaits
imprudents.

Heureureusement, le danger n'existait que
dans son imagination; madame la nolairesse
était toujours vertueuse; les lettres ne s'a-
dressaient qu'à mademoiselle Alice, sa fille,
que le jeune maîtro clerc s'empresse d'épou-
ser au dernier acte.

Cette comédie, comme toutes les œuvres
de M. Ferrier, abonde en jolis détails, en
scènes amusantes; le dialogue est élégant, vif
et animé.

Malheureusement, l'interprétation n'est pas
aussi bonne qu'on serait en droit de l'exiger
sur la scène du Gymnase.

De plus, la pièce est en vers... ce qui ne
fait pas compensation.

FOLIES-BERGÈRES

La réouverture des Folies-Bergères, qui a
eu lieu vendredi dernier, a été des plus bril-
lantes.

Tout le Paris qui s'amuse s'y était, comme
toujours, donné reudez-vous. Le parterre, les
fauteuils, les loges, tout était envahi, pris
d'assaut, et, dès neuf heures, on a dû refuser
du monde.

Bien que ce soit, presque une habitude aux
Folies-Bergères, nous nous faisons un plaisir
de le constater une fois de plus.

La salle a été complètement repeinte, re-
dorée, tapissée à neuf; on a remis des gla-
ces, des tapis, des girandoles, des fau-
teuils, etc., etc. C'est un vrai paradis, et les
houris sont certainement ce qui y manque le
moins.

Le spectacle est comme toujours très-varié
et composé de façon à exciter au plus haut
point la curiosité des spectateurs.

Des ballets très-bien réglés et brillamment
montés, des opérettes, des pantomines fort
drôles, le fameux Lulu et l'orchestre de Mé-
tra forment le spectacle du mois.

Après viendront, de nouvelles merveilles
que nous promet M. Sari. Les Folies-Bergères,
tant qu'elles seront administrées par des hom-
mes aussi habiles que M. Sari et son secré-
taire M. Dignat, sont et resteront, on peut en
être certain, un théâtre où l'ennui n'aura ja-
mais ses entrées.

De combien de théâtre ne pourrait-on en
dire autant!...

Jules be la Vbrbhie.

GRELOTS

X... a concouru pour le grand prix de Rome, mais
comme il a échoué, ses camarades disent partout qu'il
a un grand talent, et que sa peinture est hors de
prix.

Si vous avez besoin de faire arranger votre pen-
dule, ne vous avisez pas de la confier à un prussien :
il vous la nettoierait.

+

Elle. — Tiens ! regarde donc, Esnest, papa qui

s'e«dort.

Lui, -- S'il ne sentait que ça seulement !

+ •

Là où il est bien inutile de se coucher, disait mé-
lancoliquement Calino, c'est sur son testament.

+

Le beau d'une oie, c'est qu'on peut la faire
rôtir.

+

Calino était en omnibus :

Six voyageurs seulement se trouvaient sur la ban-
quette d'intérieur qui lui faisait face, tandis que de
son côté ils se trouvaient sept.

— Parbleu, se dit-il, je vais changer de côté, il y
a moins de monde, je serai moins serré.

, ' ' . '*;'+

Une coupe qu'on ne pourrait, jamais arriver à faire
en marbre, eh! bien, c'est une coupe... de che-
veux.

TRIBOULET.

GRELOTS-FINANCE

Le marché, vendredi dernier, jour de la
réponse des primes sur les valeurs comprises
dans la liquidation de quinzaine était tout à
la hausse. Tout allait de l'avant; il n'y avait
que les fonds égyptiens qui se faisaient tirer
l'oreille, et restaient tristement en arrière,
lorsqu'on s'est trot&vé tout à coup en présence
d'un fantôme Pru.sso-Russe.

*

• *

Sans se demander si la liquidation de quin-
zaine n'était pas pour quelque chose dans
cette apparition, nombre d'acheteurs ont cru
prudent de liquider leurs positions, sauf à les
reprendre lorsque l'imbroglio turco-serbe
aura été un peu plus tiré au clair, et voilà
pourquoi la baisse a, sur presque toutes les
valeurs, remplacé la hausse.

*

* *

Les fonds français, comme cela arrive tou-
jours, lorsqu'à tort ou à raison on voit des
points noirs à l'horizon, ont fait une bonne
petite reculade, le 5 0/o surtout.—Samedi, ce
fonds en fermant à 106.32, se trouvait à 30
centimes au-dessous des plus hauts cours de
la veille. Le 3 0/o reste, coupon détaché, à
70.90.

*

* *

Ce sont là encore de fort beaux prix, bien
que la politique extérieure ne soit pas la seule
pierre d'achoppement que le S 0/o trouve
dans son chemin. 11 faut toujours compter
avec les gens qui ont peur que M. Léon Say
ne leur souhaite la bonne année avec un pro-
jet de conversion.

* *

Les fonds turcs qui s'étaient un peu amé-
liorés en voyant les gens de Constantinople
si disposés à continuer leur rôle de ttîtes de
Turcs, c'est-à-dire accepter d'être traités en
vaincus lorsqu'ils sont vainqueurs, ont de nou-
veau pris la débandade. Le fantôme Prusso-
Russe a fait reculer la rente 5 0/o de 13.70 à
13 fr.

* *

Ce mécompte concerne uniquement la spé-
culation. Quant aux porteurs de titres, leur
affaire est claire. Que la guerre continue, ou
que la paix se fasse, ils continueront eux,
comme ci-devant, à ne pas toucher un sou.

* *

Les fonds égyptifns continuent à jouer de
malheur. Les gens qui leur veulent du mal
ont plus d'un mauvais tour dans leur bissac.
L'intention qu'ils ont prêtée au Khédive de
mettre la main sur la caisse de, la dette pu-
blique, est-elle démentie, vite ils font arriver
des dépêches annonçant que la conversion est
annuléé par le Khédive et que la situation des
divers fonds égyptions redevient ce qu'elle
était avant le décret de mai. Le Comptoir
d'Escompte a beau démentir ces bruits et
faire admettre à la cote les titres de la dette
unifiée, les associés des gros porteurs de fonds
égyptiens ne se découragent pas pour cela. Ils
persistent à dire que le Khédive reviendra sur
tous ces arrangemeuts et à faire croire cela
sur le marché de Londres, et même à le faire
imprimer dans le Times.

Le Time» jouissant d'une certaine autorité
dans le monde financier, on ne se demande
pas si ce qu'il dit, est vrai ou faux; ou achète
un peu moins de fonds égyptiens qu'aupara-
vant

Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il est im-
possible que le Khédive ait demandé qu'il lui
fut avance 10 millions sur les sommes en-
caissées pour le. service des coupons de jan-
vier- par la caisse de la dette publique, par la
raison bien simple, qu'il n'est encore -entré
que moins de 6 millions et demi dans cette
caisse.

* *

On annonce que ces millions doivent pren-
dre la route de la Banque d'Angleterre. On
fera bien de hâter ce départ, car l'air d'Alexan-
drie pourrait bien ne pas être bon pour leur
conservation. Mais nous croyons qu'on s'est
un peu trop pressé quand il y a une dizaine
de jours on a exprimé qu'au i°r décembre
prochain, les dépôts à la Banque d'Angleterre
pour le service des coupons de janvier s'élève-
raient à 75 millions. C'est par trop de zèle.
Avant de parler de ce qui sera arrivé le 1er
décembre, on fera bien d'attendre que ce jour-
là soit passé.

***

L'emprunt d'Haïti se cote toujours aux en-
virons de 80. Je ne sars point si à ce prix les
vendeurs compromettent ainsi les droits qu'ils
ont de se faire rembourser la quantum que la
maison Marcuard André a touebé sur les 33
millions qu'on leur a pris.

*

Tout le reste va assez bien. Le Gaz qui avait
un peu tombé parce qu'il avait marché trop
vite reprendra les cours qu'il a perdus.

AR1EL.

EOL1ES-BERGÈRES. — Tous les soirs, à 8 h.,
spectacle varié : opérettes, ballets, pantomimes, tra-
vaux de voltigé,acrobates.—0. Métraetsonorchestre.

JARDIN MABILE. — Ouvert tous les soirs.— Pa-
tinage tous les jours de 9 à 6 h. Lundis, mercredis,
vendredis : soirées de patinage.—Dimanches, mardis,
jeudis, .samedis : soirée musicale et dansante.

TIVOLI-VAUXHALI,, rue de la Douane. — Ouvert
tous les jours.

CHATEAU-ROUGE. — Ouvert les lundis, mercre-
j dis, vendredis et dimanches. „
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