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N° 20.

3i Octobre i 885

Vingt-septième année.

JOURNAL

DES

BEAUXARTS

ET DE LA LITTÉRATURE

Directeur-Fondateur : M. ad. SIRET,

Membre de l'Académie royale de Belgique, etc.
agent comptable : m. de potter.

paraissant deux fois par mois

PRIX PAR AN : BELGIQUE : 10 FRANCS
étranger : port en sus
(Les abonnements sont annuels et partent du 15 janvier).

ADMINISTRATION&CORRESPONDANCE

a anvers (belgique) rue albert, 32.

SOMMAIRE. Beaux-Arts : Concours. — Expositious.—
Exposition universelle d'Anvers : l'étranger. — La
Belgique. — La réaction. — Exposition du cercle : Als
ikknn. — Chronique générale. — Annonces.

Beaux-Arts.

EXPOSITIONS.

BIARRITZ. Exposition permanente.

GAND. Concours industriels. Délai fatal : 12 nov.

PRIX QUINQUENNAUX.

La huitième période du concours quinquennal d'his-
toire nationale, ainsi que la première période du
concours quinquennal des sciences historiques, institué
par l'arrêté royal du 20 décembre 1882, sont closes le
SI décembre prochain. Les ouvrages destinés à chacun
de ces concours seront reçus au département de
l'agriculture, de l'industrie et des travaux publics
jusqu'au 1er janvier 1886.

Concours académiques. Voir le n° 8 de la présente
année.

BELGIQUE.

Voir les numéros précédents pour les prix perpétuels
du Gouvernement.

Concours pour le monument Guislain, voir notre nu-
méro du 31 janvier dernier.

PRIX DU ROI.
(Voir nos précédents nos).

EXPOSITION UNIVERSELLE
D'ANVERS (Fin).

L'ÉTRANGER : france — allemagne —
autriche — russie — angleterre —
suède — norwège — suisse — hollande.

Dans sa Vierge aux anges, Bougue-
reau m'a rappelé, de loin toutefois, l'école
d'Ary Schefter et de Tony Johannot. C'est
beaucoup plus nourri, comme peinture
et d'un dessin infiniment supérieur, sur-
tout dans les draperies, mais c'est un peu
la mièvrerie et les figures anguleuses des
artistes que je viens de nommer.

De Barrias voici une jeune personne
grêle, longue et nue. Cela s'appelle la Fée
aux perles. Ce n'est pas mal assurément, !
mais le modèle aurait pu être plus dodu.
Une autre femme nue de M. Henner,

Solitude, me paraît plus solidement trai-
tée. Il y a encore une Nymphe endormie
d'une superbe exécution de M. Schutzen-
berger. — Je me suis souvent demandé où
vont ces magnifiques nudités; je n'en ren-
contre jamais dans les nombreuses collec-
tions que j'ai occasion de voir et j'en trouve
rarement dans les musées publics. Mys-
tère ! — La Gloire, de Rixens, a beaucoup
de charme et de poésie. C'est dessiné très
noblement et c'est peint dans une sym-
phonie de tons appropriée au sujet. Ce
tableau commémoratif rappelle sans doute
le souvenir d'un compositeur vers qui
la Gloire est accourue un peu avant la
Mort. L'allégorie est des plus transpa-
rentes et, si nous ne nous trompons, c'est
le cas de ce pauvre Bizet, morl après les
premières représentations de Carmen,
chef-d'œuvre de grâce et de caractère. Le
Christ mort de Saubiés a de l'aspect, mais
résiste mal à une analyse approfondie. Le
Fra Angelico de M. d'Antin offre de l'in-
térêt; il y a là une certaine poésie, un peu
froide, dans l'ensemble. Le pendant, la
Prière, est moins heureux. Peut-être trop
de vide nuit-il aux deux tableaux. Très
beau le portrait de Jean Gigoux par
Bonnat qui a ici moins de lourdeur que
d'habitude dans son coloris. Le portrait
de femme de Fantin-Latour est d'une
grande sobriété et traité avec tact. Toute-
fois, certaines gens trouvent que cet excel-
lent artiste fait trop vague. Le reproche
serait fondé pour des portraits officiels,
mais il faut remarquer que Fantin-Latour
est le peintre des portraits intimes et que,
dès lors, rien de plus séduisant que ce va-
gue qui ajoute au charme naturel de la
physionomie une nuance mystérieuse tou-
jours bien venue, surtout si la femme est
jolie et, peut-être mieux venue encore, si
la femme ne l'est pas. Celui de Tony Ro-
bert Fleury, représentant une dame qui
met ses gants, est le chef-d'œuvre de la
section française.

Tout esl consommé de M. Muller ne
manque pas de caractère et de significa-
tion. C'est line toile où je constate de

l'émotion. Il faut regretter ce ploiement
des jambes qui met tant de réalisme dans
la divinité du sujet. Je me suis demandé
si le Petit intérieur de St-Marc était bien
du grand Meissonnier. Croiriez-vous,
mon cher ami, que je n'ai pu répondre à
ma demande. Et vous ? — Je voudrais
vous demander aussi si vous avez ren-
contré la Mort de Chram par Luminais,
l'Etienne Marcel de Maillard et le St Jo-
seph de Landelle. J'en ai été pour une
promenade éperdue et sans résultat.

Claude a fait une œuvre délicate dans
son Adoration de la croix. Le portrait du
grand père de Bastien Lepage est une ad-
mirable crudité. La vérité à ce point fait
presque mal. Beaucoup de talent dans
YAntigone de M. Calmettes.

Nul ne sent mieux que moi, mon cher
Directeur, combien mon compte-rendu de
l'école française est incomplet, mais il y a
à dire en ma faveur que les trois cents ta-
bleaux envoyés à Anvers sont en général
triés sur le volet et que le soin de les exa-
miner tous attentivement est une œuvre
de longue haleine à faire et à lire. J'ai
donc pensé rester dans une raisonnable
limite en ne m'attachant qu'aux choses les
plus excellentes. Dans ces conditions même
je ne me crois pas impeccable. Que tout
le monde me pardonne à commencer par
vous

Dans l'école allemande saluons une
œuvre petite sans doute, mais d'une rare
distinction de dessin et d'un coloris d'une
merveilleuse délicatesse dans son unité de
blanc. C'est Y Extatique de M. Max (Ga-
briel). L'auteur a su rendre ce pénible et
mystérieux sujet de façon à en faire une
sorte d'élégie douloureuse, sans froisser
qui que ce soit et quoi que ce soit. Que
nos jeunes, et même nos vieux artistes,
veulent bien se donner la peine d'examiner
et d'étudier les mains de cette extatique et
qu'ils reconnaissent que jamais la vie et
les souffrances n'ont été plus admirable-
ment soulignées dans ces doigts effilés, pâ-
les, morts, exsangues et qui ont une si ex-
traordinaire éloquence.
 
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