La revue comique (1.1871)

On no parlait plus depuis quelque temps du citoyen
Félix Pyat. et c'est vraiment dommage.

Gugusse et Polyte, qui a-
vaiont pris les armes pour
défendre les généreuses
idées du Vengeur, viennent
d'apprendre cependant avec
une satisfaction profonde,
mêlée d'une douce joie, que
ce vénérable remueur do
valeureuses pensées se pro-
mène la canne à la main sur

les trottoirs de Regent street, qu'il n'a ni œil de verre, ni
jambe de bois, ni nez on fer-blanc, et que même, grâce à un
savon patriotique, il ne reste pas sur lui les moindres
traces de son séjour dans le bateau à charbon.
Sauvé'. Merci, mon Dieu !

Les citoyens Gugusse et Polyte sont dans la liesse.

Le citoyen Félix Pyat est conservé pour l'avenir ; il re-
commencera quand on voudra, dans les mêmes conditions.
Qu'on se le dise!

Il est juste de dire aussi que si le citoyen Félix Pyat, qui
a eu la gloire do faire écharpor une quarantaine do mille
d'individus, a été conservé sain et sauf à l'amour des
peuples, le joyeux prince do Bismark, qui en a fait mettre

en capilotade environ doux cent mille, n'a pas plus que lui
de béquille, de jambe de bois, do moignon ou de nez en ar-
gent.

Sie vos non vobis.....

comme dirait M. Jules Janin, et môme son honorable con-
trefacteur Camille Doucet.

(In nous envoie le compte rendu annuel ot le discours de
ce bon prince à ses actionnaires, prononcé à l'assemblée an-
nuelle du Reischblagg...