Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique (3.1896-1897 (Nr. 105-156))

NOS COLLABORATEURS

C'est toujours un peu malgré lui que l'ironiste Jules RENARD, dont
on vient de jouer aux Escholiers un petit chef-d'œuvre, le Plaisir
de Rompre, figure dans la collection des auteurs gais. Il rit de
beaucoup de choses. Mais il vous dira que ce n'est pas sa faute, et
que c'est les choses qui ont commencé. Il ne rit pas en tout cas pour
faire rire, il rit parce qu'il voit des choses ridicules, autour de lui
et en lui. Les petites vanités, les petites hypocrisies qu'il trouve en
lui-même, il s'en châtie impitoyablement. Il se prend par le bout de
l'oreille et s'attire au grand jour pour se donner la correction de-
vant tout le monde. Voyez cet homme terrible, au front menaçant,
aux yeux aigus, c'est le Père Fouettard de lui-même.

Et l'étant de lui-même, il l'est de l'Humanité. Nos petits neveux,
qui n'auront pas de peine à le retrouver parmi la foule de leurs
grands-oncles, lui seront reconnaissants d'avoir mis de côté pour
eux, dans la cassette de sa phrase durable, toutes les trouvailles pré-
cieuses qu'il a faites dans son âme.

Tristan-Bernard.

i| JULES JOUY

|$|||§ Nous ne voudrions pas attrister le journal par des notices fu-

ilaiy nèbres. Mai- nous ne pouvons laisser partir sans lui adresser un

WÊP ^-^j^ adieu ému, notre cher camarade Jules Jouy, qui s'en va, lui aussi,

^4^hHB|Ë|^^ après le pauvre •• père Pille », dans un pays «ni nous espérons que

oÉ|â^^E8g| Btes le bonheur, sinon le rire, sera pour eux éternel.

^JÉW^'^iBËB Dans la vie, hélas ! les larmes sont s uivent près du rire. La

t$|H JÈÊbft- ' 't^Ègtfi joyeuse et fVan -lie nature de Jules Jouy ne semblait pas destinée à

.I^B^^P*^^ une lin aussi triste.

Plus d'un an dans une maison de santé et, pendant tout ce temps,

's^^^P^f &Ù, les ténèbres et l'impuissance s'abattant sur ce lumineux et vaillant
^&'V;V • m esprit!...

^^^■j,;/,' &tf''"j ''\ Jules Jouy, pour qui nous professions une amitié vive et déjà an-

i ^S-cr:'---^ cienne, avait bien voulu être de la fondation du Rire et les pre-

i i miers numéros contiennent de ses chansons. Nos lecteurs savent

| maintenant pourquoi sa collaboration fut interrompue.

|v L'oeuvre de Jules Jouy demeurera une des plus caractéristiques,

Mt ( des plus entraînantes dans la littérature lyrique de cette époque-ci :

KL chansons de bataille, chansons amères, chansons pour rire, chan-

i^é^L' ^'l'ïî 1'flfliPJ '.^^^HH^^m^ sons attendries en l'honneur de la grande nature et des petits

^j^^^^j^lMyj^'- ■ :i^||^w^^P^";S enfants, cette nuivre est niulliple et réellement belle.

IFy^raS^1^^^^^^''MÊfàSÉÉÊti Mais nu sait que les gens « sérieux » ne croient pas que ces

^SyVypIl ( , « petites machines » puissent contenir de l'art et du plus élevé,

iffi^ yflà T^rrlwir*^ ■ ~^srtdAyJ\r Heureusement de-bons amis garderont la mémoire de ce vrai

,*-*'vC.' ^^faL ^^Kg^fe^^^W^^ poète et de cet homme excellent... Puis les chagrins passeront,

^feT^^j^ et longtemps encore, on chantera des chansons typiques de Jules

m>^mm^^m>mèS^-^' hffî&*f>>•-• ^Jw'^.;r Jouy... pour rire !...

jules renard, par C. LÉANDJtE. . Arsène alexandre.

VIENT DE PARAITRE F. JUVEN et C"', Éditeurs, 10, rue Saint-Joseph, Paris VIENT DE PARAITRE

CONTES Petite Collection du " IllitH " : L,e volume, 60 centimes

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ET D'AILLEURS

Par TRISTAN BERNARD. Illustra/tions de F. YALLOTTON

Sous ce titre paraîtra régulièrement une férié de volumes de nos auteurs les plus gais et les plus aimés du public :
TRISTAN BERNARD, WILLY, ALPHONSE ALLAIS, GEORGE AURIOL, AUGUSTE GERMAIN, DÉPAQUIT, GOUDEZKI, VEBER, ETC., ETC.
Ces volumes sont illustrés par les principaux dessinateurs du RIRE :

L, MÉTIVET, YALLOTTON, HERMANN-PAUL, ETC.

SOUS PRESSE :

L'ARGONAUTE, par Willy et Andrée Cocotte. Illustrations de L. Métivet.
EN PRÉPARATION :

L'ARROSEUR, par Alphonse Allais. | PETITE CHATTE, par Auguste Germain. | DEMI-THÉATRE, par Pierre Veber, etc.

(ENVOI FRANCO CONTRE 60 CENTIMES EN TIMBRES-POSTE