Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique (5.1898-1899 (Nr. 209-260))

NOS POLYTECHNICIENS

— Vous Êtes bien beau, monsieur Üazar, avec votre tenue neuve : on peut
même dire que vous avez tout à fait l’air d’un élève.

Madame.— Je passerais ma vie à chanter, Octave. Je voudrais être oiseau!
Monsieur. — Et moi, fusil! Dessin.de G. delaw.

Ma terminus veut mourir

Il y avait plusieurs années que M. Terminus, trompé par sa
femme, ses enfants et ses fournisseurs, désirait mettre fin à ses

jours. On le voyait partout, essayant ses
rasoirs sur les becs de gaz, s’appliquant à
casser sa pipe à coups de revolver et donnant des coups de poi-
gnard dans ses vieux vestons. 11 avait étudié la ligne du Nord et
de l’Ouest, compté les trains et supputé les chances du meilleur
écrasement possible.

Son instinct de la déconservation lui avait fait négliger les
moyens douteux : se jeter d’un sixième étage, se noyer dans un
verre d’eau ou conduire un automobile. L’idée de crier : Vive la
France! dans une réunion publique ne lui assurait pas un genre de
mort rapide ni sûr. Ses amis craignaient pour ses jours, tant son
esprit était contrarié par le choix difficile d’une mort parfaitement
comprise.

Il n’y avait aucun parti à tirer du mal
de dents ni du mal de mer.

Mourir en couches était impossible.

M. Terminus savait tout cela ; il sentait
que sa vie intolérable ne tenait plus qu’à
un fil, ce qui lui donna l’idée de se pen-
dre. Il pensa qu’il était bête, de ne l'a-
voir pas eue plus tôt, puis il courut
acheter à prix d’or pour 25 centimes de
corde de pendu. Se pendre au cou de sa
femme lui parut génial.

Mais M. Terminus était, né sous une
mauvaise étoile. Il trouva Mmé Termi-
nus, rebelle à ses tentatives : et
complètement la tête..

Aujourd’hui, revenu à de îhei
sentiments, M. Terminus promu
importante récompense à la, personne
honnête qui la rapportera,

Abel Faivre.

Düfluln de Tiaet-Bognet.

I