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Le rire: journal humoristique — N.S. 1913 (Nr. 518-569)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21524#0694

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LE RIRE AU THÉÂTRE

Non content d'hériter de son nez en trompette,
Il possède au surplus le clairon de sa voix.

Amoureuse et {'Infidèle à la Porte-Saint-Martin. Sur l'incident Broussan-Luzinski.
Le théâtre complet de M. de Porto-Riche est réuni sous le titre

Théâtre d'amour. M. de Porto-Riche, tout jeune, faisait des L incident serait clos, paraît-il ?.. Dieu le veuille !..

vers d'amour pour l'amour de Mais .cl un vent prmtanier les fleurs semblent gonflées ;

l'Amour, ou chantait en jolis ver- Tandis que l'Ambigu prépare un Chèvrefeuille,

siculets ses grandes douleurs : A l'Opéra Broussan sème les giroflées.

Loin, sur un mont inaccessible, _

J'ai fui ses yeux inquiétants;

Et je ferai tout mon possible Un succès à Cluny.

Pour avoir du chagrin longtemps. C'est le devoir du Rire d'indiquer les pièces vraiment gaies à

Si M. de Porto-Riche a passé ses lecteurs. Monsieur le Juge est du nombre. Vaudeville spiri-

l'âge des déclarations romanti- tue1' mouvementé, il constitue une manière de chef-d'œuvre en

ques, il n'a pas dépouillé le vieil SOn geni;e' 9.0I?ÇU? d aÇrés les Pf^cipes immuables dé la pièce à

homme : il croit toujours - plus poursuites (tels le Chapeau de paille d'Italie, le Train de

que jamais — à l'amour et a la Plaisir et le Million) ces quatre actes empruntent une nou-

ferame ; et il traite l'autre et l'une veaute savoureuse à l'invention du cinéma. Le cinéma nuit suifi-

comme ils le méritent, en Mon- sarment au théâtre> pour que celui-ci ait sa revanche ; et la voici,

sieur qui les connaît. Ratante. Coradm (le juge) ressemble à M. de Féraudy et

VlnfiSèle, un des deux chefs- M' de fresTbes sous le pourpoint et la perruque du roi Soleil fait

d'oeuvre que donne la Porte-Saint- s°"ger a Lambert fils. Si vous ajoutez à cela qu'un buste en

Martin, devrait depuis beaux jours g âjre sur la cheminée da juge est I image frappante de l'ex-admi-

êtrejoûé chez Molière. Cela modi- ^ïlïffi,&iï*V$ ' qU,6 ^lle Clairville ressemble à M"* Bovy, et

fierait peut-être l'opinion du poète clue M f^ P™1 a d]stinctl0n7 de, M"e Sor^ vous vous

sur la grande Maison. En atten- ^oire? chf Molière Mais Monsieur le Juge est beaucoup plus

dant, il ne prend pas de mitaines divertissant que Sophomsbe ; grâce a M. Duplay, il y a une mise

pour dire son fait à ce maussade en SCene P^oresque^ mouvementée, réjouissante. De la mise

édifice, et à propos du plafond de en scène a Cluny ! Ou le progrès s arrêtera-t-il-?,.

Besnard il écrivait récemment • -Uans une loge MUe b-aby Boissy « donnait le signal des applau-

« Sait-on'jamais où l'on va quand crissements », suspendue aux lèvres de Mlle Oiairville, car elle'

Jean Coquelin. on commence à toucher a une aime bien sa sœur. On la surnomma « l'amusée de Cluny ».

vieille maison9 Et vous n'igno- Mais il n'y avait pas qu'elle qui s'amusât, et on ira rire de longs

rez pas combien celle-ci est vermoulue et chancelante... Ce mois a la pièce de MM. Nancey et Jean Rioux.

serait si simple de dissoudre la Comédie-Française... ce monu- _,

ment pompeux, caduc, devenu ridi-
cule à force d'abriter tant d'êtres et -- ~v En revanche, avec les Requins, il

de pièces médiocres. >> ~~ ---- -j,---— n'y a pas de quoi rire comme des ba-

En attendant que, dans dix ans, -——- ^ -— - leines.

la Comédie - Française hospitalise ^ y^xL~- _M. Dario Nicodemi/qui représente

l'Infidèle, on reprend volontiers cet tL"""-~-^= avec M. d'Annunzio le drame étran-

acte admirable dont les alexan- « Ç^^W^- " ' __ ger en France, a de la fougue dans

drins, une heure durant, captivent & /JS>> " Xs_" .=3^=^=^^^^ l'incohérence, de l'abondance et de

même les moins délicats... Il y a quel- ^s. ^^Vv^v v^-zè^ S*/ la conviction.

ques années, Porel le donnait au Y j ^N». \--- \\ \ / / Notre vieux camarade Larousse

Vaudeville en début de spectacle ; et ^ \ __/ / ' s'exprime ainsi sur le compte dure-
un soir que l'auteur se hâtait pour ——=—^—4—fa—f^ZT \ / J quin : ~~ " Nom vulgaire du squale
entendre ses interprètes, une ou- S*** m I ^—^ \ donné par les marins à ce grand

vreuse lui dit, maternelle : « Vous r==--\ "~ —■—* \ poisson de mer parce que son voisi-

avez le temps, monsieur, c'est la pe- ---^ \ Y \7 xNL naê'e ne laisse aucun espoir de salut

tite pièce! » Jj ~~ ^~~T et efluivaut pour le nageur â un

Cette reprise d'Amoureuse est un véritable requiem. » Néanmoins, les

régal pour tout le monde, sauf pour V _ Requins du Gymnase ne constituent

certains auteurs qui, depuis vingt , . -L,,,'™' riîitrv pas une pièce de tout repos. La pièce

années, s'en sont inspirés comme e 4 ^ est énergiquement défendue par

dans un bois. Car il arrive cette chose . Mrae Van Doren, si intelligente, si

fâcheuse : leurs pièces ont des rides, cependant qu'Amoureuse dramatique, et par M. Lucien Guitry, qui joue avec presque

est de plus en plus jeune. Cela tient à ce que si ces messieurs autant de naturel que son fils Sacha,

ont beaucoup de talent, leur modèle a un peu de génie. _ —-■

A l'époque où Réjane créa Germaine, l'interprète d'aujourd'hui, Communiqué d'un petit théâtre : « Vu l'acoustique de la salle,

M»* Margel, tétait encore sa mère comme 1 agneau de la fable. n gt bon d* louer ^ leg >e_

Elle a bien profité depuis. Ses beaux yeux de myope aux regards mierg r- g ((

profonds, sa bouche expressive et sensuelle, son front volontaire ^ 6^ franchise

la désignent pour ces sortes de rôles ou il y a de la rea 1 te acoustique, c'est

farouche et de la pensée douloureuse ; et après qu elle eut dit la outre d'une grâce charmante,

prose au nombre harmonieux de son poète familier, des vers de . t>

lui (qui n'ont sans doute pas été inspirés par elle) nous revenaient -

à* la mémoire :

Il n'y a pas de petites écono

j Oh! ce soir-là son front étroit et volontaire mies.

Portait gaiement l'ennui des choses de la terre... Cette parfaite comédienne n'est

• •................. pas de celles que l'ex-courrié-

Regardez-moi longtemps, et de cette façon, riste Serge Basset appelait lvri-

Afin qu'en vous quittant je fasse une chanson. quement " « des cigales impré-
voyantes ». Elle est au contraire

Le succès de Mlle Margel a été considérable. Quant à M. de d'une avarice sordide.

Posto-Riche qui écrivait jadis : . Ayant invjté à déjeuner (grande

merveille!) un de ses camarades,

J'aurai peut-être un nom dans l'histoire du cœur, celui-ci, après le repas, se rendit

aux W.-C. A peine s'y était-il en-

il peut être bien tranquille : il l'a désormais; — et un grand fermé que l'actrice lui cria : « Ne

nom, encore! tire pas la chaîne : j'y vais après

*oi ! »>

Jean Coquelin dans « l'Infidèle ». Ragot in.

Brillant diseur de vers (il sied qu'on le répète) Illustrations de

Jean rappelle aujourd'hui le grand Coq d'autrefois : Y. Marevéry. M11* Margel.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Le rire au théâtre
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Kommentar
Person anlegen: Juliette Margel

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Marevéry, Yves
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift
Coquelin, Jean
Guitry, Sacha

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Alle Rechte vorbehalten - Freier Zugang
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 560 (25 Octobre 1913), S. 10
 
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