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L'iistudiantina j^rovençale.
LES MUSIQUES PITTORESQUES
AU TROCADÉRO
Musiques pittoresques signifie ici musiques naïves, originales, populaires, rustiques,
musique de ceux qui ne savent pas la musique, musiques traditionnelles des vielleux et
tambourinaires, joueurs de biniou et cornemuseux, musique de ménétriers qui font danser
les villageois de nos provinces, musiques étrangères aussi, et quelque peu étranges,
musiques sonnées, frappées ou soufflées, musiques sortant d'instruments bizarres, dé-
modés, inconnus, primitifs comme la flûte de Pan, et souvent simples à la manière du
mirliton.
Dans la grande salle des Concerts, au Trocadéro, devant l'orgue immense réduit au
mutisme, tous les instruments archaïques abandonnés par les rois et empereurs de la
musique, méprisés par les maréchaux, caporaux et soldats de l'harmonie, trouvèrent,
récemment, le jour de la revanche, cinq heures de gloire à bon marché, dans la plus
grande salle d'audience que puisse offrir Paris aux gammes chromatiques, aux arpèges
escaladeurs, aux trilles suraigus, aux lutu-panpan, et aux uit-uit-uit-rarara.
Pour cette lutte sibilante et ronflante, bien que fraternelle, des Berrichons et des
Serbes, des Provençaux et des Portugais, des Auvergnats et des Napolitains, des Laou-
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L'iistudiantina j^rovençale.
LES MUSIQUES PITTORESQUES
AU TROCADÉRO
Musiques pittoresques signifie ici musiques naïves, originales, populaires, rustiques,
musique de ceux qui ne savent pas la musique, musiques traditionnelles des vielleux et
tambourinaires, joueurs de biniou et cornemuseux, musique de ménétriers qui font danser
les villageois de nos provinces, musiques étrangères aussi, et quelque peu étranges,
musiques sonnées, frappées ou soufflées, musiques sortant d'instruments bizarres, dé-
modés, inconnus, primitifs comme la flûte de Pan, et souvent simples à la manière du
mirliton.
Dans la grande salle des Concerts, au Trocadéro, devant l'orgue immense réduit au
mutisme, tous les instruments archaïques abandonnés par les rois et empereurs de la
musique, méprisés par les maréchaux, caporaux et soldats de l'harmonie, trouvèrent,
récemment, le jour de la revanche, cinq heures de gloire à bon marché, dans la plus
grande salle d'audience que puisse offrir Paris aux gammes chromatiques, aux arpèges
escaladeurs, aux trilles suraigus, aux lutu-panpan, et aux uit-uit-uit-rarara.
Pour cette lutte sibilante et ronflante, bien que fraternelle, des Berrichons et des
Serbes, des Provençaux et des Portugais, des Auvergnats et des Napolitains, des Laou-
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