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L' Exposition de Paris (1900) (Band 2) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1829#0050
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N° 46.

L'EXPOSITION DE PARIS

41

LE PALAIS DE L'OPTIQUE

LE SIDÉROSTAT

Nous avons exposé précédemment Ici genèse de
l'idée de « la lune à un mètre » et nos lecteurs ont
parcouru avec nous le Palais de l'Optique dont
ils connaissent maintenant la disposition géné-
rale. H nous reste à décrire les merveilles qui y
seront contenues et, en premier lieu, la grande

lunette.

C'est un tube géant de 60 mètres avec des
disques de cristal de 1 m. 25 de diamètre pour
objectif. Les rayons des astres seront renvoyés
suivant Taxe de ce tube par un sidérostat de
Foucault, c'est-à-dire par un miroir plan mo-
bile qui constitue la partie la plus originale,
la plus neuve
pareil.

Nous lui consacrerons en-
tièrement cet article: i le
mérite.

Le sidérostat du
grand télescope
de 1900 se com-
pose d'uii
pied en
fonte de

la partie mobile en pèse 15 000, sur lesquels le
miroir avec son barillet entre pour 6700 kilo-
grammes. Un poids moteur de 100 kilogrammes
suffit pour actionner le mouvement d'horlo-
gerie! Le miroir était la partie la plus difficile à
réaliser de tout l'appareil, avec ses 2 mètres de
diamètre, ses 27 centiinètres d'épaisseur et ses
3 600 kilos de poids.

Pour le couler, M. Despret, directeur des glace
ries de Jeumont, qui accepta la commande de

sans arrêt de Jeumont à la gare du Nord, afin
d'éviter les secousses de démarrage et les chocs
des tampons les uns contre les autres. L'une de
nos gravures représente l'arrivée à Paris du
précieux miroir. M. Gautier, penché sur lui,
l'examine afin de s'assurer qu'il est en bon état
et qu'il peut en prendre livraison; à côté de lui
est M. Deloncle.

Aucune compagnie d'assurances ne voulut
prendre le miroir en charge pour le conduire

fer dont
la partie
nord sup-
porte l'axe
horaire parallèle
à la ligne des
pôles, et la partie sudle
miroir avec sa monture.

Ce pied en fonte, que nous
avons vu, entouré d'échafaudages
comme une maison en construction
ateliers de M. P. Gautier, le distingué fabricant
d'instruments de précision, a 8 mètres de long
sur 8 de hauteur. Il est muni de six vis cala nies
s'engageant dans des crapaudines qui seront
fixées sur un socle de pierre de 1 m. 70 de haut.

L'axe horaire est entraîné par un mouve-
ment d'horlogerie, à l'aide d'une vis tangente.
La partie située au sud comprend le support
du miroir, lequel est monté dans un barillet
en acier coulé dont l'intérieur est entièrement
garni de feutre pour éviter tout contact du
miroir avec le métal. L'équilibre du miroir et
du barillet est obtenu à l'aide d'un système de
leviers et de contrepoids. Cette monture flotte
par sa base dans une cuve de 2 mètres de dia-
mètre, ménagée dans la partie sud du pied, et
contenant environ 60 litres de mercure. Grâce
à cette application du principe d'Archimède.
la partie mobile sera allégée des 9/10e de son
poids. Le système de leviers et de contrepoids
est d'ailleurs si bien agencé que, dans son
atelier, M. Gautier fait tourner à la main la
partie mobile et cependant le mercure n'est pas
encore en place.

Veut-on des chiffres maintenant? Le poids
total du sidérostat est de 45000 kilogrammmes;
Ext. TT.

Le Sidérostat.

i° Déchargement du miroir. — 2° L'examen de MM. Gautier et Deloncle.
3° L'arrivée dans les ateliers.

M. Deloncle, fît faire un four spécial pouvant
contenir 20 tonnes de verre. Au moment de la
coulée, le moule de 2 m. 05 de diamètre sur
0 m. 30 fut amené près du four sur un wagon-
net, puis, une fois rempli, introduit dans un four
voisin porté à haute température et muré ensuite :
le refroidissement dura un mois. Malgré toutes
ces précautions plusieurs des disques coulés
éclatèrent avec un bruit formidable. Sur douze,
dix seulement ont été réussis.

Le transport d'une pareille masse de verre
à Paris n'était pas chose facile en raison des
risques de casse. Un train spécial le conduisit

plus considérable encore, que M. P. Gautier a su
mener à bonne fin avec une habileté et une ingé-
niosité qui lui font le plus grand honneur. 11 a
créé, pour polir mécaniquement les surfaces
optiques, tout un outillage spécial d'une grande
précision.

La machine à polir est placée dans un atelier
spécial, soustrait, autant que possible, aux varia-
tions de température par une double paroi en
bois. Elle se compose essentiellement d'un grand
plateau circulaire de fonte, au fond duquel est
couché moelleusement le miroir sur un lit de fia-
nelle de 0 m. 02 d'épaisseur. Ce plateau tourne

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