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L' Exposition de Paris (1900) (Band 2) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1829#0110
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L EXPOSITION DE PARIS

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NOTES ET IMPRESSIONS

sonne La reine Victoria n'interrompra pasassu- offrira l'hospitalité la plus large et la plus fas-
rément en 1900 ses villégiatures habituelles dans tueuse, sans songer à s'oflusquer de bien mériter
le midi de la France ou dans le nord de l'Ita- cette fois son surnom d'Auberge du monde. J^ Yje ^ gj^jj^pg (fe \>^ rugge

Dix heures et demie. L'heure est favorable.
La ruche tout entière est au travail, et le
") spectacle n'est pas dépourvu de charme.
Dans l'envolement des mâts et l'enchevêtre-
ment des charpentes, sous le brûlant soleil
qui dore le bois jaune de Riga, les blou-
ses rouges, roses et bleues des ouvriers rus-
ses lancent une note joyeusement pittores-
que. Ils sont 120 à la besogne, et pres-
que tous ont adopté la blouse rouge, la-
quelle, accompagnée de la casquette de soie
noire, des bottes molles et du pantalon de
velours, leur sied comme le plus brillant cos-
tume national.

Une dizaine d'entre eux sont occupés à
dresser l'un des mâts géants qui compo-
sent l'ossature de la grande tour. Courbés
sous le câble, leurs efforts rythmés s'accom-
pagnent d'un chant de travail, mélopée mi-
berceuse, mi-entraînante, cjui enveloppe les
gestes d'harmonie et de grâce. Les paroles
de ces chants sont évidemment toujours les
mêmes; leur sens est à peu près celui de ces
simples mots de commandement: une, deux,
trois, encore ; une, deux, trois, ça n'y est pas ;
une, deux, trois, ça viendra, etc. Et ça vient,
en effet; peu à peu, le grand mât se dresse,
svelte et majestueux, et l'effort a semblé
moins rude, la corvée moins rebutante.

*-^

La tente du réfectoire à Vheure du repas.

lie ; son voyage à travers la France aura lieu en
mars à l'aller et en avril au retour, mais son
grand âge et ses infirmités ne sauraient lui per-
mettre de passer par Paris et de s'ar-
rêter à l'Exposition. Le prince de
Galles, son fils, que nous en sommes
venus à considérer comme un habi-
tué de nos théâtres, de nos boule-
vards, jouera, cette fois, dans quel-
ques-unes de nos cérémonies pu-
bliques, ce rôle d'apparat qui lui
est dévolu et auquel il se complaît
en Angleterre. Le pavillon royal,
qu'on construit à son usage au quai
d'Orsay, promet d'être le théâtre
de brillantes réceptions.

Il ne semble pas qu'il puisse
y avoir une Exposition sans la ve-
nue du shah de Perse ; mais Nasser-
ed-Din est mort et de bien mé-
chants bruits courent à l'égard de
l'état cérébral de son successeur. Il
est vrai que nous avons en réserve
le bey de Tunis, le roi de Siam,
l'empereur d'Annam, le sultan du
Maroc, etc. Il est d'autres rois qui
ne manqueront pas non plus de
répondre à notre appel : ce sont
ceux du fer, du pétrole, des che-
mins de fer, tous ces « rois » améri-
cains dont la puissance économi-
que a pour s'étayer des fortunes
colossales et des trust, dont l'action
s'étend sur le monde entier. L'en-
gouement pour l'Exposition de
Paris est tellement vif dans la haute
société américaine, qu'il faut s'in-
scrire dès aujourd'hui pour être
sûr de disposer d'une cabine de
luxe à bord des paquebots trans-
atlantiques des lignes françaises, anglaises ou
hambourgeoises.

Quels que soient nos hôtes, souverains authen-
tiques ou potentats démocratiques, Paris leur

On agite toujours la question du palais |pro-
pre à loger un hôte distingué, sans que rien ne
puisse donner à penser qu'on séria obligé de pa-

Onze heures. Le repas. Les 120 hommes

se précipitent en troupeau sous la tente du

réfectoire, et se rangent autour de douze tables

carrées, 10 par table. Ils ne s'assoiront sur le

banc qu'après avoir contemplé les icônes et les

portraits du tsar et de la tsarine, cloués sur une

La vie aux chantiers de l'Asie russe. — Boulanger et cuisinière.

rer, un jour, à cette nécessité. Les rois et lesem- planche, tout au bout du réfectoire; des incli-

pereurs se sont démocratisés de nos jours; ils naisons du corps et de nombreux signes de^croix

vont à l'hôtel meublé, comme de simples parti- honorent les images religieuses.

cu*iers* A. Goffignon. La cuisine est exclusivement russo, faite à la
 
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