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L' Exposition de Paris (1900) (Band 2) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1829#0111
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96

ENCYCLOPEDIE DU SIÈCLE.

russe, par une cuisinière russe. Le pain lui-
même, du pain noir de seigle russe, est pétri à.
la cuisine ; il Heure bon l'odeur saine du seigle,
mais il gagnerait à être moins grossièrement
pétri.

Une tourte de ce pain, dix petites écuelles en
bois (les ouvriers n'ont pu s'accoutumer aux
cuillers françaises) et un grand plat en fer
émaillé, ornent chaque table.

Le plat est rempli de schi : la soupe nationale
laite de choux hachés, de gruau et de viande de
bœuf. Les 10 occupants de chaque table, plon-
geant ensemble leur écuelle dans le grand plat,
en retirent la choucroute et le grain, qu'ils man-
gent avec le pain noir.

La viande du bouillon est servie ensuite avec
la gritchika, gruau noir cuit à la graisse, mets
national par excellence. Les ouvriers en sont très
friands. Le prince Tenichef lui-même, commis-
saire général de l'Exposition russe, qui est venu
déjeuner au chantier, m'a vanté la gritchika et
estime parfaite toute la cuisine de ses ouvriers.
Ayant goûté, je m'associe à son jugement. Sans
doute, un estomac délicat ne supporterait point
la cuisine russe, mais il convient de reconnaître
qu'elle est excellemment substantielle. Traver-
sant le réfectoire entre les deux rangées de la-
biés, il m'a été loisible d'admirer de beaux types
de race slave, des jeunes gens à la puissante
carrure, aux muscles imposants. Malgré leur
tranquille visage de Christ, l'aspect physique de
ces hommes ne dit pas les nourritures insuf-
fisantes et les digestions pénibles, ni
surmenage et les préoccupations ma-
térielles. Le repas achevé, ils ne
s'en reviendront pas au travail :
trois heures durant, ils pour-
ront goûter les douceurs de
la sieste. Ils s'allongeront
où il leur plaira, à l'om
bre d'un arbre ou dans
le dortoir.

*

Le dortoir est
installé à l'extré-
mité du chantier
sous une tente.
Une cloison le
partage dans toute
sa longueur, et
les lits s'alignent
le long de cette
cloison.

L'installation
est rudimentaire.
Quatre planches
clouées sur deux
tréteaux, une pail-
lasse et une couver-
ture : voilà un lit. De
quelques rares couches,
j'ai vu dépasser des draps

Certains ouvriers ont ac-
croché au-dessus de leur lit
une image dé la Vierge, une
scène biblique ou un portrait
du tsar. L'un d'eux a placé le por-
trait de Félix Faure à côté d'une
photographie de la famille impériale ; c'est
l'hommage à notre pays d'un cœur simple
qui garde vivace le souvenir des fêtes données
dans sa patrie en l'honneur du défunt Président
de la République.

Comme je sors du dortoir, un ouvrier procède
à sa toilette. Une grosse pluie tombe sur son
corps d'une toile suspendue à deux crochets, et
une rigole de plusieurs mètres, formée de deux
planches clouées à angle aigu, entraîne l'eau
hors du chantier. Tout, dans ce cabinet de toi-
lette, est réduit à la plus simple expression.

Cette absence de prétention au confortable
n'empêche pas le régime des ouvriers russes

d'être excellent dans son ensemble. Après le
repas, la sieste el la toilette, l'ouvrier prend le
thé, un thé excellent qu'on apporte avec le pain

un jour à apprécier le thé et à le préférer au
maudit alcool !

Je quitte sur celte réflexion les chantiers de
l'Asie russe, remerciant avec gratitude le comte
Constantin de Rochcfort, le chef des chantiers
de son charmant accueil : ce gentilhomme est
un digne représentant de la courtoisie russe en
ce qu'elle présente de plus simplement exquis
Quelques chefs de chantiers français gagneraient
à aller prendre une leçon de civilité auprès de

leur collègue de la Russie d'Asie.

L.-J. Ciiatel

ARD

.A VIE AUX CHANTIERS DE L'ASIE RUSSE.

Le samovar.

LA VIE AUX CHANTIERS DE L'ASIE RUSSE.

Le dortoir.

noir, au moment de la reprise du travail sur les
tables du réfectoire, dans de grands samovars en
étain. Nul ouvrier ne dédaigne le breuvage brû-
lant, qui désaltère en même temps qu'il procure
l'entrain et la bonne humeur, qu'il détend les
nerfs et les muscles engourdis par la chaleur.
Souhaitons que les ouvriers français se prennen

Panorama du Champ de Mars et du Tro-
cadéro. — L'Exposition de 1900 s'étend sur un
espace disposé de telle sorte qu'il est impossible
d en reproduire une vue d'ensemble. Les deux
grands centres, le Champ de Mars et le Trocadéro
d'une part, les Champs-Elysées et les Invalides!
d'autre part, sont réunis par la double ligne
flexueuse des quais, dont les constructions appar-
tiennent à l'Exposition et forment une de ses
plus vivantes attractions. 11 est impossible de
réunir ces trois parties, sur une seule planche
en donnant à chacune l'importance qu'elle mérite
Les essais faits dans ce genre se sont traduitspar
des résultats malheureux. C'est une vérité dont
nous avons été pénétré dès les débuts de cette
publication, et c'est pourquoi nous avons, du
premier coup, scindé en trois planches la vue
d'ensemble de l'Exposition de 1900. Le lec-
teur connaît déjà notre premier pano-
rama, qui représente les palais des
Champs-Elysées, la porte Binet,
et les constructions des Invalides,
en premier plan, et à une
échelle suffisante pour sauve-
garder l'exactitude des dé-
ails. Le Champ deMars
et les quais figurent,
il est vrai, dans l'en-
semble ; mais la
perspective, rigou-
reusement obser-
vée, réduit leur
importanceàcelle
d'une indication
topographique.

Nous offrons,
aujourd'hui,ànos
lecteurs, le pano-
rama du Champ
de Mars et du
Trocadéro, et. dans
quelque temps,
nous reprodui-
rons, en une plan-
che d'une dimension
égale, la double rangée
..es palais et pavil-
ons bordant le cours de la
Seine, dans leur infinie va-
riété. Nous aurons rempli noire
programme, en fournissant, sur
cette majestueuse manifestation
ue l'activité moderne, le document
l'ensemble le pluscomplet, leplusexact,
et, en même temps, le plus artistique qu u
soit possible de publier.

Nous n'avons pas à nous étendre sur le pano-
rama du Champ de Mars et du Trocadéro tel
qu'il est publié ici. Il a été dessiné par M. Hof-
hauer, d'après les derniers documents °[ucie
or ces documents sont définitifs, car l'ère des
tâtonnements et des hésitations est passée; il feut
aboutir. Le meilleur commentaire de ce dessin
est d'ailleurs contenu dans cette publication,
qui a fourni, sur un grand nombre des édincas
représentés, les détails les plus circonstanciés, c^
qui se réserve d'accomplir la même tâche, p
la plume et le crayon, sur ceux qui n ont pas
encore trouvé place dans nos colonnes.
 
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