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L' Exposition de Paris (1900) (Band 2) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1829#0227
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198

ENCYCLOPÉDIE DU SIÈCLE.

inférieur; il couvre une superficie moindre que
celle qui est attribuée au Palais des Forêts.
Le gros pavillon carré motive à l'intérieur un
grand hall, entouré de galeries; ces galeries se
prolongent le long d'un second hall, plus étroit
et moins haut, en forme de rectangle allongé,
qui se termine par un escalier droit, logé dans
une annexe, que montre le dessin ci-contre, re-
présentant la façade latérale. Paul Jorde.

Nos gravures. — La partie du quai d'Orsay
qui s'étend entre le pont de l'Aima et le pont
d'Iéna avait été quelque peu délaissée jusqu'en
ces temps derniers, tandis que le travail battait
son plein sur tous les autres chantiers de l'Ex-
position. La majeure part de cet emplacement
doit être occupée par le Palais des Armées de
terre et de mer. Nous avons parlé des mésa-
ventures successives par lesquelles les architectes
de cette construction ont passé, depuis le moment
où ils ont été proclamés vainqueurs du concours
ouvert au sujet de ce bâtiment. Le ministère de
\a. Guerre ayant renoncé à exposer renonçait en

COUVERTURE DES PALAIS

Comment on pose les vitrages

Quelque jour nous nous plairons à dresser la
statistique des vitrages des Palais de l'Exposition ;
ce dénombrement portera tant sur la quantité
des vitres employées que sur la superficie qu'elles
recouvrent. L'opération peut s'effectuer, nous ne
disons pas sans peine, mais avec une rigueur suf-
fisante d'estimation. Nous arriverons à des chiffres
déconcertant l'imagination. Nous en déduirons
avec certitude le poids des matières premières
entrant dans leur composition, et aussi avec
quelque approximation le nombre de fours allu-
més pour la fusion des éléments constitutifs, la
durée du travail, la totalité des ouvriers qui l'ont
exécuté. Nous pensons que le tableau synoptique
qui contiendra aux extrêmes limites de son cadre,
comme en deux pôles, le produit fabriqué d'une
part, la genèse de* éléments d'autre part, avec,

Le Palais de la Navigation commerciale. — Etat des travaux (Novembre 1899).

même temps à toute construction. Les industries
qui se rattachent au matériel de guerre se voyaient
sans asile, si le commissariat de l'Exposition ne
s'était résigné à prélever sur son propre budget
l'argent nécessaire. Le Palais des Armées entra
donc en construction; mais, pour comble de
malheur, les premières fermes étaient à peine
dressées, qu'un douloureux accident se produisit.
Il est permis de supposer maintenant, après toutes
ses épreuves, que le Palais des Armées poursuivra
son entière édification à l'abri de nouveaux
incidents. A l'heure actuelle, l'ossature en char-
pentes est dressée ; le travail a été poussé avec une
rapidité phénoménale, et cependant les bois qui
entrent dans l'œuvre sont de dimensions énormes ;
on peut en juger par notre photographie ci-contre,
qui montre toute une armée de charpentiers em-
portant une longue poutre.

Derrière le Palais en question, se dressent une
série de constructions, destinées, pour la plupart,
à loger des matériels guerriers, et, parmi les-
quelles, le pavillon original que représente notre
seconde photographie, et qui sera affectée à l'Ex-
position « Army and Navy».

M serait difficile d'éprouver un doute sur la
destination de cet édifice, que ses accessoires
belliqueux affirment hautement et clairement.

intérieurement, les procédés de fabrication syn-
thétisés, sera attachant.

De même qu'en frappant, à l'aide d'un mar-
teau, la tête d'un ciseau à froid, pour enlever un
copeau d'une barre de fer doux, on accomplit
une opération mécanique qui provoque une
longue série de réactions qui se répercutent dans
chaque branche de la science physique; de même,
l'aspect d'une simple dalle de substance vitreuse
éveille dans l'esprit les phases successives des
modes opératoires qui nous la traduisent sous
cette forme frappante.

Les grandes planches de verre des couvertures
ont communément trois mètres de longueur, sur
quarante-cinq à quarante-huit centimètres de
largeur et sept millimètres d'épaisseur. Leur
poids est d'environ vingt-cinq kilogrammes. Elles
sont amenées à pied d'œuvre au moyen de cha-
riots portant un chevalet sur les faces inclinées
duquel elles sont appliquées.

Le travail de la pose se fait à forfait.

L'indication de cette méthode implique tout
de suite l'idée d'une organisation de chantier
simple d'une très grande mobilité permettant
d'opérer promptement les déplacements des écha-
faudages qui supportent les ouvriers. En fait, ces
échafaudages sont réduits à une simple planche

sur laquelle évolue simultanément une paire de
vitriers. Sans appréhension du torturant torti-
colis, levons avec obstination nos yeux vers le
ciel du vitrage, nous remarquons que les évents
en verre des galeries se trouvent par cascades de
trois sur chaque versant de la toiture. Le vitrage
commence par l'étagement du sommet. Chacun
des versants comporte deux longueurs de planche
de verre que posent les deux ouvriers placés sur
une branlante passerelle mobile rattachée aux
pannes, qu'ils déplacent progressivement suivant
l'avancement de l'opération, c'est-à-dire chaque
fois que les deux planches sont établies. Aux
pannes sont également fixées deux poulies sur la
gorge de chacune desquelles s'enroule un câble
qui descend jusqu'au niveau du sol embrasser la
noix d'un treuil de levage des fardeaux. Chaque
treuil est manœuvré par un ouvrier. Les planches
de verre sont hissées au sommet par paires dans
une sorte d'encadrement en bois ; elles arrivent
ainsi à portée de la main des vitriers qui sont
occupés au vitrage de chaque versant de l'évent.
L'observateur attentif du rez-de-chaussée n'aura
pas omis de constater une légère différence
de configuration géométrique de chaque paire
de planches : l'une d'elles, en effet, a ses
angles supérieurs abattus par un modeste
arrondi, les angles inférieurs restant vifs;
l'autre présente à sa base une incurvation
d'un grand rayon, c'est celle qui, dans l'imbri-
cation, recouvre de la quantité nécessaire la
tête de la plaque inférieure.

Pendant que s'accomplissent les manœu-
vres de levage des plaques, chaque paire d'ou-
vriers a eu le temps de leur préparer leur
couche. Cette préparation consiste à enduire
les fers des vitrages d'une épaisseur de mas-
tic de vitrier — on sait que ces fers sont pro-
filés en T à ailettes horizontales plus dévelop-
pées que la nervure verticale — destinée à
recevoir la lame vitreuse.

L'ouvrier enlève du cadre ascenseur la pla-
que qui lui incombe selon la position qu'il
occupe sur l'échafaudage ; la lame inférieure
est posée d'abord sur son lit de mastic, puis
vient sa voisine supérieure qui s'applique sur
la tête de la première par recouvrement. Les
choses étant ainsi disposées, les vitriers aussi-
tôt mastiquent les bords à l'endroit des fers
de support. On aperçoit, banderolant dans
l'atmosphère comme des signaux de détresse,
à quelque trentaine de mètres au-dessus du
niveau très bas où déambulent les contem-
porains, des lanières blanches paraissant
avoir, de la distance où on les considère,
huit à dix centimètres de largeur.
Ce sont des bandes de calicot découpées à
cette largeur.

Les vitriers les mettent en usage; quel rôle
leur assigne-t-on?

Elles contribuent à l'établissement de l'étan-
chéité des joints des plaques de verre.

Dès que le joint est effectué, l'ouvrier y étend
une passe de peinture; sur celle-ci il applique la
bande de calicot qui est recouverte, à son tour,
d'une couche de peinture. Cette dernière opéra-
tion marque la fin du travail de pose des deux
plaques. Les échafaudages légers sont ensuite
reculés de soixante centimètres ; la succession sé-
rielle des mouvements précédents se poursuit.

Pour diviser sur leur face supérieure la
masse d'eaux des pluies et en faciliter l'écoule-
ment, les plaques sont striées longitudinale-
ment.

En présence de cet assemblage composite de
fer, de verre, de mastic, la question se pose de
savoir quel sort lui réservent les inégalités de
dilatation des matières le constituant. Il est à
craindre que des déchirements violents ne se
produisent attestant des conciliations impos-
sibles.

Emile Dieudonné.

Ingénieur civil des Minet
 
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