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Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 5.1926

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Schnéegans, Charles: Catalogue des sculptures Gothiques du Musée des Beaux-Arts de Strasbourg: pierre et bois
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https://doi.org/10.11588/diglit.62601#0032
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i8
La sculpture de ces époques, et notamment la sculpture en bois, avait
été trop longtemps négligée pour que l'on puisse dès maintenant s’attendre
à beaucoup plus sous ce rapport. En Alsace comme partout ailleurs, elle n’a
éveillé l’intérêt de nos collectionneurs que très tard. Aucun inventaire de nos
anciennes « Kunstkammern — les collections du xvne et du xvme siècle —
ne mentionne des pièces en bois. Beaucoup d’œuvres ont donc dû se perdre
irrémédiablement à des époques où un goût nouveau remplaça les autels de
style désuet par des pièces à la mode du jour1. On gardait alors les panneaux
peints qui toujours ont été considérés avec plus de respect, mais on ne se
souciait pas de conserver les sculptures.
Et si la monarchie de juillet n’avait pas donné naissance au mouvement
bien connu, propagé dans nos provinces par Mérimée, qui poussa à l’inventori-
sation et à la conservation systématique de tous les vestiges du passée,
il eût été à craindre que les quelques pièces sauvées par d’heureux hasards
se fussent perdues également. Car au xixe siècle non plus les collectionneurs
de bois du moyen-âge ne firent légion en Alsace 2. Ainsi s’explique la dispa-
rition d’œuvres de premier ordre telles que la célèbre Madone de Dangols-
heim qui ont passé à l’étranger sans que l’on ait pu trouver les moyens
nécessaires pour les retenir dans le pays.
Grâce pourtant à l’activité méthodique de la Société pour la Conservation
des Monuments Historiques d’Alsace un nombre respectable de pièces, d’une
valeur artistique moyenne, il est vrai, mais représentatives du style de la
région ont pu être sauvées à temps. Et comme depuis l’armistice les Musées
de la Ville aussi concentrent, dans une plus forte mesure, leur intérêt sur cette
spécialité de l’art alsacien, la collection actuellement exposée est avant
tout une collection d’art régional : c’est ce qui donne à cet ensemble
sa valeur et fait son intérêt 3.
1 Nous savons pai exemple que la Cathédrale de Strasbourg possédait au moyen-âge 50 autels
dont pas un ne nous est parvenu (Schadæus, Summum Argentoratensium templum, 1607, p. 355).
2 Après le chanoine Straub qui légua sa collection au Musée de la Ville en 1892, et quelques
prélats dont le nom et l’activité archéologique se rattachent à la Société pour la Conservation
des Monuments historiques d’Alsace, on ne peut guère citer que Georges Spetz (v. Rev. Als. ill.,
1900, et Archives alsaciennes d’Histoire de l’Art, IV, 1924, p. 1 et sv.) qui ait collectionné
du moyen âge, quoique les Expositions d’Art ancien à Strasbourg de 1893 et de 1895, et les belles
publications qui les suivirent (Schricker, Trésors d’Art en Alsace-Lorraine (1896), Hausmann (S.),
Monuments d’Art de' l’Alsace et de la Lorraine, 19°°) eussent cherché à éveiller l’intérêt
des amateurs.
3 A part une dizaine de pièces, les œuvres exposées sont toutes de provenance alsacienne ;
c’est-à-dire qu’elles ont passé du lieu où elles servaient au culte, directement dans nos
collections. Cela est le cas pour les pièces recueillies par les soins de la Société pour la
Conservation des Monuments historiques d’Alsace, et l’on peut en dire autant de celles sorties
de collections privées (Straub, Keller) ou achetées par l’entremise d’antiquaires renseignés sur
leur origine.
 
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