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Coignet, Jules [Hrsg.]; Achard, Amédée [Hrsg.]
Bade et ses environs — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.11216#0018
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BADE.

mirent les bains, et y construisirent des villas dont quelques fragments épargnés par la guerre sont
venus jusqu'à nous. Trajan, Adrien, Antonin, la visitèrent. Caracalla lui donna le surnom de Villa
Aurélique. Puis vinrent les barbares, et tout disparut. Un village remplaça les thermes, et ce village,
exposé à toutes les chances des batailles, suivit la fortune du vainqueur.

Une victoire l'avait donné aux rois francs, qui le cédèrent aux moines de Wissemburg. L'empereur
Conrad l'acquit de l'abbaye, et l'empereur Henri en fit présent à l'église de Spire. L'église, à son tour,
le vendit au duc de Souabe, et nul ne sait à quels nouveaux maîtres le hasard destinait Bade, si la
princesse Judith, fille du comte Adalbert d'Eberstein, ne l'eût apporté en dot dans la maison souve-
raine de Zœhringen, représentée alors par Hermann, petit-fils de Berthold, qui régna de l'an 1074
à 1130, et prit le titre de margrave de Bade en 1130, à la diète de Bàle.

Entouré de remparts armés de tours, Bade devint place de guerre et put résister aux assauts que
lui livra plus tard, en 1330, Berthold, évèque de Strasbourg. Mais prise et ravagée en 1680 par Je
maréchal de Duras, la ville renonça à cet appareil guerrier, et les quatre dernières tours, ainsi que
les fossés qu'elle avait conservés, disparurent au commencement de ce siècle.

Les pierres ont fait place aux fleurs, les fossés aux jardins.

On estime à cinquante ou soixante mille le nombre des étrangers qui visitent Bade chaque année.
Les vastes hôtels situés dans les plus beaux quartiers et un grand nombre de maisons garnies suffisent
pour les recevoir. Chaque jour quatre ou cinq trains amènent et remportent ces flots de voyageurs, et
quiconque a vu Bade veut y revenir. Si brillante que soit l'idée qu'on se fait de ce beau pays, la réalité
l'emporte encore. Il rappelle ces jardins enchantés où les princesses des romans de chevalerie prome-
naient leurs soupirs. On dirait que la main d'un paysagiste a tracé les lignes vaporeuses de l'horizon,
courbé ces crêtes, arrondi ces vallons et préparé partout cette couleur et cette harmonie qui ravissent les
yeux. L'imagination arrive excitée par vingt récits, elle admire encore et ne se lasse pas d'admirer.
C'est un entassement prodigieux de forêts, de vallées, de cascades, de ruines, de lacs, de villas, de
plateaux, de prairies, de gorges profondes et de montagnes superbes. C'est un . parc immense avec
le Rhin pour limite et la Forêt-Noire pour horizon.

Les promenades sont partout. Les peintres les connaissent comme les rois.

Qu'on nous permette, avant déterminer ce croquis, d'ajouter quelques mots sur la grandeur histo-
rique de cette glorieuse maison de Bade, qui, par l'antiquité de son origine et son illustration militaire,
rivalise avec les plus hautes maisons souveraines de l'Europe.

Elle a, par Gontram le Riche, comte de Brisgau, qui vivait vers 930 et descendait d'Ethico V, duc
d'Alsace au vue siècle, une origine commune avec la fameuse maison de Hapsbourg. Le second fils
de ce Gontram, Berthold le Barbu, commença la maison de Zœhringen. Ce Berthold, à qui le duché de
Souabe, qu'il n'eut jamais, avait été promis, et qui resta comte jusqu'en 1052, prit le titre de duc
de Zœhringen, bien qu'il n'y eut jamais de duché de Zœhringen, et posséda le duché de Carinthie et
la marche de Vérone de 1058 à 1073. Ainsi, dès l'origine, les domaines de la maison de Zœhringen
s'étendaient sur une partie de l'Allemagne, de la Suisse et de l'Italie. Le fils aîné de Berthold le Barbu,
Berthold II, prit le nom de duc de Zœhringen, et le second, Hermann, celui de margrave de Bade.

En 1152, la ligne de Zœhringen se subdivisa en deux branches qui s'éteignirent successivement: la
branche aînée des ducs de Zœhringen en 1218, en la personne de Berthold V; l'autre, la branche
cadette, dite des comtes de Teck, en 1439.

Il ne resta plus dès lors que la ligne cadette, ou maison de Bade, pour représenter la vieille maison
de Zœhringen, dont les possessions s'étendaient jusqu'à Genève et comprenaient une grande partie de
la Suisse.

Si l'on veut suivre la descendance du premier margrave de Bade dans ses diverses transformations,
on trouve que Hermann IV et Henri, fils de Hermann III, devinrent la tige de deux lignes nouvelles,
la ligne de Baden-Baden, et celle de Bade-Hochberg, en 1190, par suite d'un partage de l'héritage
paternel. Plus tard, Christophe V, qui régna de 1503 à 1527, réunit la partie la plus considérable des
 
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