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Coignet, Jules [Hrsg.]; Achard, Amédée [Hrsg.]
Bade et ses environs — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.11216#0095
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BADE

ET SES ENVIRONS.

—--.- ■ n "3......--

LE MUMMELSEE.

f^^^^w^ e nom rappelle une des légendes les plus romantiques de la romantique Allemagne.
jLJJjkkJ^ C'est celui d'un lac situé sur un plateau élevé, au cœur même de la forêt Noire.
'ï Le voyageur qui a visité les sept cascades d'Allerheiligen ne doit pas quitter Achern

yfè^p sans faire la pittoresque excursion du Mummelsee. La voiture suit la même route jusqu'à
rJSPç^ Ottenhofen, tourne à gauche, el s'engage sur une rampe étroite et pierreuse qui La conduit
jusqu'à Sulzbach. Une modeste auberge connue des peintres, qui souvent viennent y passer de
longues semaines consacrées au travail, est le point d'arrêt où commence la route des piétons.
Ici un guide est nécessaire. Il faut se résoudre à marcher à pied : il n'y a ni char, ni cheval, ni àne qui
puisse aider le touriste à faire l'ascension de la montagne. La route, étroite et bordée de toutes parts
de blocs de grès chargés d'une forêt de noirs sapins, est égayée par le bruit d'un clair ruisseau où la
truite se cache sous des pierres luisantes et polies. Cette route, longue et tortueuse, monte toujours,
tournant çà et là l'angle d'un énorme rocher ou fuyant sous l'ombre séculaire des chênes. Il vient un
instant où elle grimpe à pic la montagne : c'est alors un sentier étroit, rocailleux, difficile, où le mon-
tagnard marche d'un pas lent et tranquille. Si parfois on tourne la tête, on aperçoit jusqu'à l'horizon
des groupes de montagnes dont les plans successifs s'abaissent et fuient dans une vapeur dorée. Le
sentier monte encore, roide et perpendiculaire, puis s'infléchit brusquement à droite et semble dispa-
raître dans les profondeurs obscures de la forêt. Des milliers de racines se tordent sous les pieds,
pareilles à des serpents entrelacés ; les aiguilles sèches du sapin couvrent le sol, tout hérissé de roches
bizarres que tapisse un manteau de mousse et de bruyère. Le pâtre seul et le bûcheron fréquentent ces
solitudes, où l'on entend à peine le cri d'un oiseau.

Cependant la forêt se prolonge sans que l'œil puisse apercevoir la limite où finit le feuillage. On
marche toujours; la mousse épaisse étouffe le bruit de vos pas. Puis enfin, au travers des rameaux,
tout à coup une clarté bleue frappe le regard : c'est un coin du Mummelsee qui se dévoile.

La parole est impuissante pour rendre l'effet de ce lac perdu dans ce désert muet. A sa première
 
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