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— 41 —

de celle qui vivait de la terre, habitait dans des villes, et la propor-
tion de la population urbaine allait en augmentant de génération
en génération, à mesure que les villages s'agrandissaient et se trans-
formaient en cités administrativement indépendantes. La plupart de
ces villes apparaîtraient, aux modernes, comme des villes plutôt
petites ; Carthage seule serait pour nous une grande ville, dépassant
cent mille habitants ; les autres villes africaines contenaient sans
doute de 5 ou 6.000 habitants à une trentaine de mille, les villes
d'environ 10.000 formant, selon toute vraisemblance, la catégorie
la plus abondamment représentée. Mais il faut se rendre compte
que, petites à nos yeux, ces villes étaient pour les anciens, moins
habitués que nous aux grosses agglomérations, des villes d'une bonne
importance moyenne.

Ceux qui y vivaient étaient, évidemment, en partie des commer-
çants et des industriels, dans la mesure où la présence de commer-
çants et d'industriels était nécessaire à la vie de la localité ; mais
c'étaient aussi des cultivateurs, qui, chaque matin et chaque soir,
faisaient le trajet entre la ville et leurs terres ou bien séjournaient
alternativement, par périodes, à la ville et aux champs. En d'autres
termes, la ville africaine était une ville à population paysanne,
conforme à un type très répandu de nos jours dans l'Italie méri-
dionale, en Sicile et en Andalousie.

Il y avait, à ce goût d'une population agricole pour les villes,
deux raisons : d'abord, une raison de sécurité, mais qui n'avait
guère été valable qu'à l'origine et qui, à l'époque impériale, avait
perdu la plus grande partie de son efficacité ; ensuite et surtout,
une raison morale et politique : aux yeux des Romains, ou plutôt
aux yeux des anciens en général, la vie urbaine est la seule
forme de vie véritablement civilisée ; l'Etat ne leur apparaît
que sous l'aspect de la cité, comme un agrégat de cellules muni-
cipales ; on ne peut être pleinement citoyen, apte à tous les droits
de la vie sociale, qu'à condition d'être domicilié dans une ville ; à
l'intérieur de chacune des communes entre lesquelles se frac-
tionne le territoire de chaque province, il y a une différence hié-
rarchique entre les habitants du chef-lieu urbain et ceux qui sont
épars dans les villages ou les hameaux : différence qui se traduit
par les avantages juridiques et fiscaux accordés aux premiers. Les
désirs de l'administration romaine et les intérêts des administrés
convergent donc pour augmenter le nombre des villes.
 
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