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En fait, on en trouve un peu partout. Sur la côte, le nombre
des ports est élevé : beaucoup de rades et de baies qui sont aujour-
d'hui inutilisables fournissaient aux Romains des ports très conve-
nables, parce que leurs navires avaient un faible tirant d'eau. Ces
ports, d'ailleurs, existaient tous depuis une haute antiquité, depuis
une époque — celle que nous entrevoyons dans l'Odyssée — à
laquelle la navigation était timide : on longeait les côtes, on des-
cendait à terre à la première bourrasque ; il fallait beaucoup de
refuges, échelonnés très près les uns des autres ; et tous ces petits
ports de relâche, utilisés jadis par les Phéniciens, sont restés, par
la force d'inertie, plus ou moins fréquentés à l'époque romaine. Ils
ont continué à occuper les sites qui avaient été les sites favoris des
Phéniciens : soit un cap, dont la saillie crée un mouillage en le
mettant à l'abri de certains vents, soit un point du rivage en face
d'une île, dont l'obstacle fait comme un môle naturel.

A l'intérieur des terres, les villes romaines se trouvent très
rarement en plaine ; mais il est exceptionnel aussi qu'elles occu-
pent des acropoles abruptes, très difficiles d'accès ; des sites
comme ceux de Constantine et du Kef, rochers presque complète-
ment coupés du monde extérieur, sont exceptionnels, et d'ailleurs
ne sont pas des sites choisis par les Romains, mais hérités par eux
des indigènes. Il ne s'est pas produit, en Afrique, ce qui semble
s'être produit dans bien des cas en Gaule et en Espagne, et souvent
aussi en Italie : le transfert, par l'autorité des magistrats romains,
d'une ville indigène — forteresse facilement défendable à l'ori-
gine — dans une vallée, sur une route, en une position telle qu'une
révolte indigène n'était plus à craindre, et qu'au surplus le courant
normal de la circulation facilitait le développement de la ville nou-
velle. En Afrique, la plupart des villes sont dans une situation
intermédiaire entre l'isolement farouche et l'accès trop aisé ; elles
occupent des collines moyennes, des plateaux à pentes douces, des
flancs de coteau. Elles sont souvent couvertes sur une partie de
leur pourtour par des obstacles naturels, ravins ou cours d'eau,
mais sans que cette ceinture naturelle de défense ait l'allure d'un
précipice infranchissable et surtout sans qu'elle soit complète :
une communication plane ou en plan incliné, qui ne comporte que
des travaux humains de fortification, met la ville en rapport avec
le reste du pays. Les villes sont placées de façon à voir autour
d'elles, à surveiller, à être averties en cas de danger, mais on a eu
 
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