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au temple d'Apollon de BuIla Regia (l'une et l'autre série se voient
au Musée du Bardo, à Tunis) sont simplement d'honnêtes répliques,
qui ne s'élèvent pas au-dessus de l'art décoratif. Il y a bien, en
Afrique, deux très belles séries de sculptures : l'une est au Bardo,
mais elle représente la cargaison d'un navire qui, venant d'Orient et
chargé d'œuvres gecques, a coulé près de la côte tunisienne, à hau-
teur de Mahdia ; ramenées à la surface par des scaphandriers, les
œuvres d'art qui composaient cette cargaison sont aujourd'hui en
Tunisie, mais n'y sont que par hasard. L'autre série est celle des
sculptures trouvées à Cherchell, mais elle aussi, en somme, est le
résultat d'un accident : c'est un caprice individuel, ce sont les
goûts de collectionneur et d'artiste du roi Juba II qui ont déterminé
la réunion des belles statues, grecques ou directement copiées de
modèles grecs, que les recherches modernes ont remises au jour et
qui ont été partagées entre les musées du Louvre, d'Alger et de
Cherchell. Il semble que, grâce à la présence, à la contemplation
quotidienne de la collection créée par Juba, Cherchell soit restée,
même après la mort de juba, un foyer d'art vivace, une ville privi-
légiée artistiquement, où l'on avait, plus qu'ailleurs, le sens et le
besoin de la beauté : mais ce coin de Maurétanie a été, dans l'en-
semble de l'Afrique, une exception, un îlot, qui ne donne nullement
le niveau des mœurs générales : partout ailleurs qu'à Cherchell, on
se contentait à bien moins de frais.

La mosaïque, art particulièrement africain, car en aucune autre
région l'habitude des pavements historiés n'a été si répandue, nous
donne des renseignements très précieux ; les mosaïques réunies au
Musée du Bardo sont extrêmement intéressantes pour les archéolo-
gues, soit qu'elles représentent des scènes mythologiques, soit sur-
tout qu'elles reproduisent des tableaux de la vie courante ; mais
la valeur esthétique de ces productions est généralement faible ; ce
n'est presque jamais une réussite d'art.

La note moyenne, la note du goût populaire nous est donnée par
les tombeaux : les plus élégants reproduisent des types classiques,
en usage en Italie ; les plus modestes n'ont en propre, comme
élément de terroir, qu'une grande maladresse dans l'exécution des
reliefs dont ils sont décorés.

En résumé, les arts plastiques, dan's les provinces berbères du
monde romain, ne se sont pas élevés très haut. La comparaison,
devenue traditionnelle, entre Pompéi et Timgad, est tout à l'avan-
 
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