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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 3.1859

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No 6 (Novembre- Décembre 1859)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26969#0040
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ALBUM DE L’ART INDUSTRIEL. — 3* AN NEE. — NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1859.

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arec les caves et les cuisines placées en sous-sol. La construction est
entièrement en bois, refait et découpé avec balustrades et lambre-
quins. Le chêneau au pourtour du comble, établi en pavillon, est sup-
porté par une série de consoles en bois découpé. Les vitraux sont
en verre recouvert de gélatine colorée. La décoration intérieure de
la salle est faite en partie sur toile. Le bâtiment postérieur est en
briques apparentes et bois découpé.

L’ensemble de ce petit établissement représente une dépense d’en-
viron 35,000 fr.

8° Tour de Longchamps.

Dans l’ancienne ferme de Yabbaye de Longchamps, s’élevait un co-
lombier en forme de tour ronde , construite en moellons hourdés en
mortier et avec chaîne en pierres de distance en distance. Les murs de
cette tour étaient garnis à l’intérieur presque en totalité, de cases en
plâtre, disposées par rangs horizontauxpour former les nids des pigeons,
au nombre de quatre mille environ.

La charpente du comble et la couverture de cet ancien colombier
étaient en très-mauvais état. Ce comble avait la forme d’un cône tron-
qué surmonté d’un autre petit cône, formant lanterne, avec isolement
pour aérer l’intérieur du pigeonnier. Le sommet était surmonté d’un
ancien épi en plomb, et les tuiles de la couverture étaient creuses sur
modèle différent, pour se plier aux exigences d’une toiture conique.

A l’intérieur un arbre vertical, monté sur pivot, était placé au centre
et soutenait, au moyen de traverses horizontales, deux échelles paral-
lèles à l’axe, disposées de manière à pouvoir atteindre à tous les nids,
par le mouvement de rotation qui était donné à l’arbre central.

La destination des lieux étant changée, la forme ancienne du comble
ne pouvait être maintenue à cause du voisinage du moulin à vent dont
la toiture est conique. Cette ancienne construction a été convertie en
une tour de 20m.00 de hauteur, du sommet de laquelle on peut ob-
server le magnifique panorama qui se déploie dans la plaine de Long-
champs,, surtout du côté de Meudon et de Saint-Cloud; aucune position
n’est plus favorable pour embrasser le tracé des nouvelles routes des
allées et des pistes du champ de courses qui sillonnent la plaine et une
partie du Bois de Boulogne.

L’aspect qu’on a cherché à donner à l’édifice restauré est celui d’une
tour de défense du moyen âge, terminée par un couronnement entiè-
rement en pierre de taille, composé de crénaux en saillie formant ba-
lustrade, portée sur trente-six consoles, laissant entre elles les espaces
voulus pour les mâchicoulis.

A l’intérieur, une cage en briques reçoit un escalier en hélice, qui
permet de monter à la plate-forme supérieure. On y arrive par une
porte pratiquée dans une loge en surélévation au centre, recouverte en
plomb , et dont la charpente en fer sert d’armature pour soutenir la
tige d’un paratonnerre.

Le plancher de la plate-forme est en fer, formant enrayure de chaî-
nage pour les murs de la tour; il a été hourdé en poteries portant un
sol en bitume.

Plusieurs pièces d’habitation, pour loger un garde, ont été disposées
à la base de la tour, dans la hauteur d'un rez-de-chaussée et d’un pre-
mier étage ordinaire. Cette habitation a nécessité le percement de fe-
nêtres que les grands arbres des massifs out heureusement permis de
reudre moins apparentes.

La tour, que l’on peut considérer comme à peu près complètement
neuve, revient à 20,000 fr.

9° Grilles aux diverses entrées du Bois de Boulogne.

Pour compléter la transformation du Bois de Boulogne et assurer la
conservation des plantes et des animaux qu’on y a placés, la nouvelle
promenade a dû être entourée de sauts-de-loup, interrompus seule-
ment au droit des principales avenues qui y conduisent du dehors. C’est
à ces diverses entrées qu’on a placé les pavillons d’habitation des gar-
des, et, par suite, il est devenu nécessaire de les fermer et les ouvrir,
suivant le besoin, en y plaçant des grilles ouvrantes, soumises à la sur-
veillance des gardes.

Les grilles nouvelles, du côté sud du Bois, sont celles dites des
Princes, de Boulogne, de l’Hippodrome et de Saint-Cloud; du côté
Nord, celles de la Seine, de Bagatelle, de Madrid, de Neuilly, des Sa-
blons et Maillot-, du côté de la Seine, le Bois s’est trouvé naturellement
fermé par le fleuve, par suite de l’adjonction de la plaine de Long-
champs, et une seule grille a dû être établie vis-à-vis du pont de Su-
resnes; à l’Est du côté de l’assy et d’Àuteuil, où la clôture du Bois a été
formée par l’enceinte des fortifications, trois anciennes grilles qui s’y
rattachent ont été conservées; ces grilles sont celles de la Muette (Al-
bum de l’art industriel, juillet-août 1858, Pi. 21), de Passy et d’Auleuil.
Enfin, deux anciennes grilles detiès-peu d importance, out été placées
à deux entrées très-secondaires du Bois et sont désignées, l’une sous le

noin de grille de Saint-James, vis-à-vis de l’ancien parc de Saint-
James, et l’autre sous le nom de grille des Fortifications, près du parc
des Princes.

Toutes les grilles neuves, à l’exception de celle du pont de Suresnes,
sont établies sur un modèle uniforme, le nombre et la disposition des
grandes portes et des guichets variant seuls suivant l’importance des
entrées et la disposition plus ou moins biaise des allées, par rapport à
la direction des sauts-de-loup.

Ces grilles ont en général 3 mètres de hauteur; elles sont très-sim-
ples, en fer carré à barreaux verticaux terminés en pointe, alternés de
longueur avec un petit ornement entre chaque barreau pour former
crête de couronnement. Elles ont quatre sommiers ou traverses sur
leur hauteur et sont maintenues de distance en distance, principale-
ment entre les parties ouvrantes, par des pilastres enfer carré plus
ornés, portant à leur partie supérieure les armes de la ville et surmon-
tés d’une lanterne à gaz. Les deux montants de ces pilastres sont dis-
posés pour former des arcs-boutants et sont munis, du côté intérieur du
bois, de graudes consoles à enroulement pour former les battements
des portes ouvertes et soutenir leur pied; des dés reposant sur massifs
en maçonnerie, sont placés au droit de chaque pilastre ou arc-boutant
et reçoivent les scellements des grilles. Aux deux extrémités, les tra-
verses sont scellées dans les dosserets des pavillons de garde contre les-
quelles les grilles s’appuient.

La grille qui ferme le bois vis-à-vis du pont de Suresnes, n’étant pas
comme les autres comprise entre deux pavillons, et se présentant dans
un sens différent par rapport à la direction des sauts-de-loup, a dû être
l’objet d’une étude spéciale. Elle se compose d’une partie centrale
avec une grande porte et deux guichets, maintenue entre deux piles
de pierre; ces piles, ornées sur les arêtes, sont terminées par un cou-
ronnement en pierre sculptée, imitant un chaperon recouvert d’écailles.
De chaque côté des piles et sur le même alignement que la grille prin-
cipale, on a établi une grille plus basse portée sur bahut eu pierre, et se
prolongeant dans toute la longueur des sauts-de-loup; celle de cis
grilles basses du côté gauche se termine à une seconde pile de pierre
moins élevée que la précédente, et celle du côté droit va jusqu’à une
ancienne maison de garde affectée au portier de celte entrée. L’en-
semble, comme serrurerie, est conçu comme les auires grilles du Bois,
si ce n’est qu’elle est plus ornée à sa partie supérieure. Comme détail
de construction, on peut signaler des plaques métalliques permettant
la libre dilatation des traverses, adaptées aux piles en pierre.

On a eu encore recours à une pile isolée, à peu près semblable à
celles de la porte de Suresnes, pour la grille de la Seine et la grille de
Bagatelle qui ne se trouvent flanquées que d'un seul pavillon ; de plus,
pour empêcher le passage sur le côté de ces piles, on a dû leur ajouter
un artichaut assez important, et placer à l’extérieur un garde-corps
reposant sur le mur, perpendiculairement à la direction du saut-de-
loup.

La dépense , pour l’ensemble de toutes les grilles, s’est élevée à la
somme de 157,259 fr. 35 c., dont :

Pour la maçonnerie. 17,237f.87

Pour la serrurerie. 134.284 .48

Pour la peinture. S,"27 .00

10° Bancs du Bois de Boulogne.

Les bancs placés sur les divers points du Bois et particulièrement aux
endroits les plus fréquentés par les promeneurs, sont de deux modèles
différents : l’un tout en fonte, avec dessus à claire-voie, sans dossier,
et l’autre avec siège et dossier en bois, supporLé par deux pieds en
fonte.

Le prix d’un banc de lm,80, pesant en totalité 95 kilogrammes, s’est
élevé, compris maçonnerie et peinture, à 75 fr., et celui d’un banc
de 2m,70 à la somme de 120 fr.

Sur le second modèle, l’administration a fait plus récemment poser
deux cents bancs, tous de même dimension, qui ont occasionné pour
chacun, y compris la mise en place, une dépense de 30 à 35 fr., suivant
la difficulté de la pose.

La somme totale employée pour l’établissement des bancs du Bois
de Boulogne a donc été de 16,250 fr. environ.

C.-A. OPPERMANN, Directeur,
il, rue des Beaux-Arts, à Paris.

Paris. — Imprimé par lî. ImiNOT et C', me P.acine, 26.
 
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