3
L’ART INDUSTRIEL.
A* ANNÉE. — JANVIER-FÉVRIER 18G1L
à
l’ancienne fontaine qui décorait autrefois cette place, et qui est une des [
oeuvres les plus remarquables de LEScoTet de Jean Goujon.
Un soubassement moins élevé que l’ancien, supportera la partie J
supérieure de la fontaine, et une série de vasques qui lui seront !
adossées conduira l’eau dans le bassin inférieur. Les naïades exé-
cutées par Jean Goujon seront remises à la place qu’elles occupaient,
et tous les autres ornements, moulés avec soin, seront reproduits inté-
gralement.
Pose des candélabres fie la place de l'Ilôtel-de-vilie.
On s’occupe actuellement de poser sur la place de l’Hôtel-de-Ville
les candélabres définitifs qui doivent la décorer. Ce projet, formé avant
1855, n’avait pu s’exécuter jusqu’à ce jour à cause de la construction,
sur la place même, des deux batiments municipaux destinés, l’un à l’Oc-
troi et l’autre à l’Assistance publique.
Les nouveaux candélabres, au nombre de huit, seront à cinq branches
munies chacune d’une lanterne; ils reposeront sur des piédestaux en
marbre avec socle en granit. On parle même de fontaines basses en
bronze et marbre qui seraient placées au milieu des plateaux.
nouveau procédé de gravure sur verre.
Un nouveau procédé de gravure sur verre, dû à M. Gugnon, permet
d’obtenir des résultats bien plus parfaits que les moyens manuels em-
ployés jusqu’à ce jour.
1° Matières employées. — Parmi les matières résineuses qui sont inat-
taquables par l’acide fluorhydrique, l’auteur choisit de préférence le
bitume de Judée auquel il ajoute 1/6 de gomme-mastic, et qu’il pulvé-
rise en poudre impalpable.
2° Dessin.—Une fois le dessin tracé sur cuivre, plomb, zinc, étain,
parchemin ou étoffes, on le perce à jour s’il est sur métal, à l’aide
des acides, et à l’aide d’instruments s’il est sur toute autre matière. Il
est préparé de manière à couvrir les parties du verre qui doivent être
attaquées par l’acide fluorhydrique.
3° Procédé. — Après avoir placé la plaque de verre horizontalement,
on lui donne une légère couche d’un vernis ou d’un corps gras quel-
conque, essence de térébenthine, par exemple; on applique le dessin
sur cette couche, et l’on agite au-dessus un tamis qui répand de la poudre
d’asphalte très-fine. En exposant ensuite la plaque de verre à une cha-
leur douce, le mélange de gomme-mastic de térébenthine et de poudre
se fond bientôt et adhère au verre.
A° Traitement par l'acide. — Après avoir ainsi reproduit les parties
à jour du dessin, on les entoure d’un bourrelet de cire molle préparée
à cet effet, et, partout où il n’y a pas de poudre, on verse de l’acide
fluorhydrique. On laisse agir ce liquide pendant 30 ou AO minutes, et le
travail de gravure est achevé. Comme moyen plus expéditif, on s’est
servi, pour répandre la poudre, d’une roue à ailettes enfermée dans un
cylindre.
Ce procédé permet également d’obtenir tous les dessins exécutés sur
les étoffes à jour et sur les tissus. Deux ouvriers peuvent ainsi graver
20 mètres superficiels de dessin en un jour.
NOTES ET DOCUMENTS.
Grande serre du Jarilin des plantes de Bordeaux.
Par M. Ch. Bürguet, Architecte de la Ville.
PL. 1, 2.
La grande serre du Jardin des Plantes de Bordeaux , construite en
1857 et 1858 par M. Bürguet, architecte de la Ville, peut être regardée
comme un modèle du genre, au double point de vue du bon aménage-
ment de chacune de ses parties, et du goût qui a présidé à sa décora-
tion. Mais comme nous ne pourrions, sans sortir du cadre de ce recueil,
en faire une description raisonnée, nous nous bornerons à indiquer
sommairement la division adoptée par le constructeur, les dimensions
et le prix de revient.
La façade principale de cet édifice qui a une longueur de 90 mètres
est représentée par la Pi. 1-2, elle est formée par les serres qui oc-
cupent deux grands corps de bâtiment couverts par un comble curvi-
ligne vitré, reliés par un pavillon central de 11 mètres de longueur sur
11 mètres de largeur, et terminés par deux pavillons de 8".60 de lon-
gueur sur 6”. 50 de largeur disposés à chacune de leurs extrémités.
La façade opposée se compose des dépendances de la serre et elle
est couronnée par une terrasse.
Les serres se divisent en deux classes, les serres hautes ou grandes
serres qui ont 62 mètres de longueur, 6 mètres de largeur, 372 mètres
superficiels, et qui se subdivisent elles-mêmes en serres chaudes et serres
tempérées.
Les serres basses ou petites serres qui ont 62 mètres de long, 2”. 50 de
large, 155 mètres de surface et comprennent les deux subdivisions de
serres à orchidées et de serres froides.
Les corps de bâtiment dépendant des serres sont : le soubassement qui
contient les caves pour la préparation des terres, les serrages, les
caves à coke, les calorifères, les latrines, etc. Us s’étendent dans toute
la longueur de l’édifice et ont une largeur uniforme de 4“.30, leur
surface se trouve ainsi de 387 mètres carrés.
Le rez-de-chaussée renferme les salles de préparation, les labora-
toires, les dépendances, etc., il a 90 mètres de longueur sur A».50 de
largeur.
A l’entresol se trouve le dépôt des graines et les logements des jar-
diniers.
Surface. — U résulte de la description sommaire qui précède, que
la surface totale des serres peut se décomposer ainsi :
Pavillons extrêmes. . . ;. H lm,.80
Pavillon central. >21 .00
Serres hautes. 372 .00
Serres basses. 135 .00
Total. 759“*.80
Et que la surface développée du bâtiment dépendant des serres serait
de 1837 mètres répartis de la manière suivante :
Soubassement. 387"”.00
Caves au-dessous des pavillons extrêmes. 100 .00
Passages voûtés au-dessous des plans inclinés. . . 45 .00
Rez-de-chaussée. 405 .00
Entresol. *05 -00
Terrasse y compris le balcon saillant au-dessus des
grandes serres. *93 -Où
Total. 1837’"*.00
Surface vitrée. — La surface vitrée comporte 1,820 mètres ainsi
répartis :
t" Pavillon central.
Parois verticales. 323m\04
Coupole. 222 .64
Lanterne. 34 .03
Soit. SSO-'.OO
2° Pavillons extrêmes (2).
Parois verticales. ... 1. 145”’.78
Coupole. *3 .66
Lanterne. 28 .90
Soit pour tes deux. 440'"'.00
3° Serres curvilignes.
Grandes serres. 600"”.00
Petites serres. .00
Total général. 1820"*!.00
Prix de revient. — Le prix de revient total de cette importante con-
struction s’est élevé à 376,000 fr., en voici le détail :
Maçonnerie, plâtrerie, planchers en poterie pour
la terrasse, planchers de l’entresol, bitume. . . 152,000 fr.
Ferronnerie.. • 148,000
Ferblanterie, doublage en plomb des galeries, des
serres curvilignes.* • • 5,500
Menuiserie. 6,000
Peinture. 6,000
Vitrerie. 20,000
Chauffage. 33,500
Total. 376,000 fr.
Soit 323 fr. par mètre superficiel.
Clôtures, Portes et Treillages en fer d'ornement
de l’usine Tronchon.
PL. 5.
La PL 3 représente divers motifs de portes et de clôtures choisis
parmi les modèles adoptés par l’usine de M. Tronchon.
Les fig. 1 et A indiquent des portes en fer et en treillages qui nous
ont paru heureusement combinées. Celle qui est représentée dans la
fig. 1 a 3 mètres de largeur et revient à 200 fr. Celle de la fig. A, avec
archivolte, a 2".66 de largeur et une hauteur totale de A“.A9; elle
revient à 90 fr. seulement.
Le parc à mouton représenté dans la fig. 3 consiste en une cage rec-
tangulaire dont les trois faces sont en treillages, et qui a 1ra.20 de hau-
teur, 2 mètres de longueur et 1 mètre de largeur. La partie supérieure
est complètement ouverte, et l’une des faces est garnie de barreaux assez
espacés pour laisser passer la tête du mouton qui s y trouve enfermé.
L’ART INDUSTRIEL.
A* ANNÉE. — JANVIER-FÉVRIER 18G1L
à
l’ancienne fontaine qui décorait autrefois cette place, et qui est une des [
oeuvres les plus remarquables de LEScoTet de Jean Goujon.
Un soubassement moins élevé que l’ancien, supportera la partie J
supérieure de la fontaine, et une série de vasques qui lui seront !
adossées conduira l’eau dans le bassin inférieur. Les naïades exé-
cutées par Jean Goujon seront remises à la place qu’elles occupaient,
et tous les autres ornements, moulés avec soin, seront reproduits inté-
gralement.
Pose des candélabres fie la place de l'Ilôtel-de-vilie.
On s’occupe actuellement de poser sur la place de l’Hôtel-de-Ville
les candélabres définitifs qui doivent la décorer. Ce projet, formé avant
1855, n’avait pu s’exécuter jusqu’à ce jour à cause de la construction,
sur la place même, des deux batiments municipaux destinés, l’un à l’Oc-
troi et l’autre à l’Assistance publique.
Les nouveaux candélabres, au nombre de huit, seront à cinq branches
munies chacune d’une lanterne; ils reposeront sur des piédestaux en
marbre avec socle en granit. On parle même de fontaines basses en
bronze et marbre qui seraient placées au milieu des plateaux.
nouveau procédé de gravure sur verre.
Un nouveau procédé de gravure sur verre, dû à M. Gugnon, permet
d’obtenir des résultats bien plus parfaits que les moyens manuels em-
ployés jusqu’à ce jour.
1° Matières employées. — Parmi les matières résineuses qui sont inat-
taquables par l’acide fluorhydrique, l’auteur choisit de préférence le
bitume de Judée auquel il ajoute 1/6 de gomme-mastic, et qu’il pulvé-
rise en poudre impalpable.
2° Dessin.—Une fois le dessin tracé sur cuivre, plomb, zinc, étain,
parchemin ou étoffes, on le perce à jour s’il est sur métal, à l’aide
des acides, et à l’aide d’instruments s’il est sur toute autre matière. Il
est préparé de manière à couvrir les parties du verre qui doivent être
attaquées par l’acide fluorhydrique.
3° Procédé. — Après avoir placé la plaque de verre horizontalement,
on lui donne une légère couche d’un vernis ou d’un corps gras quel-
conque, essence de térébenthine, par exemple; on applique le dessin
sur cette couche, et l’on agite au-dessus un tamis qui répand de la poudre
d’asphalte très-fine. En exposant ensuite la plaque de verre à une cha-
leur douce, le mélange de gomme-mastic de térébenthine et de poudre
se fond bientôt et adhère au verre.
A° Traitement par l'acide. — Après avoir ainsi reproduit les parties
à jour du dessin, on les entoure d’un bourrelet de cire molle préparée
à cet effet, et, partout où il n’y a pas de poudre, on verse de l’acide
fluorhydrique. On laisse agir ce liquide pendant 30 ou AO minutes, et le
travail de gravure est achevé. Comme moyen plus expéditif, on s’est
servi, pour répandre la poudre, d’une roue à ailettes enfermée dans un
cylindre.
Ce procédé permet également d’obtenir tous les dessins exécutés sur
les étoffes à jour et sur les tissus. Deux ouvriers peuvent ainsi graver
20 mètres superficiels de dessin en un jour.
NOTES ET DOCUMENTS.
Grande serre du Jarilin des plantes de Bordeaux.
Par M. Ch. Bürguet, Architecte de la Ville.
PL. 1, 2.
La grande serre du Jardin des Plantes de Bordeaux , construite en
1857 et 1858 par M. Bürguet, architecte de la Ville, peut être regardée
comme un modèle du genre, au double point de vue du bon aménage-
ment de chacune de ses parties, et du goût qui a présidé à sa décora-
tion. Mais comme nous ne pourrions, sans sortir du cadre de ce recueil,
en faire une description raisonnée, nous nous bornerons à indiquer
sommairement la division adoptée par le constructeur, les dimensions
et le prix de revient.
La façade principale de cet édifice qui a une longueur de 90 mètres
est représentée par la Pi. 1-2, elle est formée par les serres qui oc-
cupent deux grands corps de bâtiment couverts par un comble curvi-
ligne vitré, reliés par un pavillon central de 11 mètres de longueur sur
11 mètres de largeur, et terminés par deux pavillons de 8".60 de lon-
gueur sur 6”. 50 de largeur disposés à chacune de leurs extrémités.
La façade opposée se compose des dépendances de la serre et elle
est couronnée par une terrasse.
Les serres se divisent en deux classes, les serres hautes ou grandes
serres qui ont 62 mètres de longueur, 6 mètres de largeur, 372 mètres
superficiels, et qui se subdivisent elles-mêmes en serres chaudes et serres
tempérées.
Les serres basses ou petites serres qui ont 62 mètres de long, 2”. 50 de
large, 155 mètres de surface et comprennent les deux subdivisions de
serres à orchidées et de serres froides.
Les corps de bâtiment dépendant des serres sont : le soubassement qui
contient les caves pour la préparation des terres, les serrages, les
caves à coke, les calorifères, les latrines, etc. Us s’étendent dans toute
la longueur de l’édifice et ont une largeur uniforme de 4“.30, leur
surface se trouve ainsi de 387 mètres carrés.
Le rez-de-chaussée renferme les salles de préparation, les labora-
toires, les dépendances, etc., il a 90 mètres de longueur sur A».50 de
largeur.
A l’entresol se trouve le dépôt des graines et les logements des jar-
diniers.
Surface. — U résulte de la description sommaire qui précède, que
la surface totale des serres peut se décomposer ainsi :
Pavillons extrêmes. . . ;. H lm,.80
Pavillon central. >21 .00
Serres hautes. 372 .00
Serres basses. 135 .00
Total. 759“*.80
Et que la surface développée du bâtiment dépendant des serres serait
de 1837 mètres répartis de la manière suivante :
Soubassement. 387"”.00
Caves au-dessous des pavillons extrêmes. 100 .00
Passages voûtés au-dessous des plans inclinés. . . 45 .00
Rez-de-chaussée. 405 .00
Entresol. *05 -00
Terrasse y compris le balcon saillant au-dessus des
grandes serres. *93 -Où
Total. 1837’"*.00
Surface vitrée. — La surface vitrée comporte 1,820 mètres ainsi
répartis :
t" Pavillon central.
Parois verticales. 323m\04
Coupole. 222 .64
Lanterne. 34 .03
Soit. SSO-'.OO
2° Pavillons extrêmes (2).
Parois verticales. ... 1. 145”’.78
Coupole. *3 .66
Lanterne. 28 .90
Soit pour tes deux. 440'"'.00
3° Serres curvilignes.
Grandes serres. 600"”.00
Petites serres. .00
Total général. 1820"*!.00
Prix de revient. — Le prix de revient total de cette importante con-
struction s’est élevé à 376,000 fr., en voici le détail :
Maçonnerie, plâtrerie, planchers en poterie pour
la terrasse, planchers de l’entresol, bitume. . . 152,000 fr.
Ferronnerie.. • 148,000
Ferblanterie, doublage en plomb des galeries, des
serres curvilignes.* • • 5,500
Menuiserie. 6,000
Peinture. 6,000
Vitrerie. 20,000
Chauffage. 33,500
Total. 376,000 fr.
Soit 323 fr. par mètre superficiel.
Clôtures, Portes et Treillages en fer d'ornement
de l’usine Tronchon.
PL. 5.
La PL 3 représente divers motifs de portes et de clôtures choisis
parmi les modèles adoptés par l’usine de M. Tronchon.
Les fig. 1 et A indiquent des portes en fer et en treillages qui nous
ont paru heureusement combinées. Celle qui est représentée dans la
fig. 1 a 3 mètres de largeur et revient à 200 fr. Celle de la fig. A, avec
archivolte, a 2".66 de largeur et une hauteur totale de A“.A9; elle
revient à 90 fr. seulement.
Le parc à mouton représenté dans la fig. 3 consiste en une cage rec-
tangulaire dont les trois faces sont en treillages, et qui a 1ra.20 de hau-
teur, 2 mètres de longueur et 1 mètre de largeur. La partie supérieure
est complètement ouverte, et l’une des faces est garnie de barreaux assez
espacés pour laisser passer la tête du mouton qui s y trouve enfermé.