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Oppermann, Charles A. [Editor]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 4.1860

DOI issue:
No 6 (Novembre- Décembre 1860)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26966#0032
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L’ART INDUSTRIEL. — 4° ANNÉE. — N 0 V E M B lt E r D É G EM,’BRE 1Ô0O.

48

Photogvaiiliie à la lumière artificielle

Par M. Wülff.

L’objectif, travaillé avec soin, achromatisé par un flint lourd et très-
dispersif, est, malgré la brièveté de son foyer, aplanatique sur une sur-
face de 7 centimètres carrés avec un angle d’ouverture de 33°. Comme
on ne peut observer l’image focale, on a introduit dans celte chambre
une petite alidade qui se place au-dessus. Cette alidade, composée
d’un guide circulaire, d’une ouverture carrée à croisée de fils et d’un ni-
veau à bulle d’air, permet de vérifier d’un coup d’œil si l’appareil est
vertical, et l’image que l’on veut obtenir sur la glace sensible. Quand
les objets sont compris dans le cadre de l’alidade, on est sûr qu’ils se-
ront également projetés sur la glace.

Cette chambre se place sur un pied qui se replie en forme de canne
de voyage, et dont la hauteur est calculée pour que le champ de vision
forme, à vingt pas, avec la ligne horizontale un angle de 15°. Dans les
conditions où cette chambre noire est construite, on peut être certain
que depuis le premier plan jusqu’à l’horizon, tout le paysage compris
dans l’alidade sera reproduit sur la glace sensible avec une netteté
parfaite, qui permettra de grandir l’épreuve jusqu’il 60 ou 80 centi-
mètres et plus. Avec cet instrument, les opérations en plein air, même
au collodion humide, sont excessivement simplifiées. Comme les pin-
ceaux constituant l’image sont très-aigus à cause de la vigueur de la
mise au point, l’impression est rapide et permet de photographier
même des personnes en mouvement.

Exemple «le reproduction tlouhic.

M. le Docteur Vallier présentait, à la dernière séance de la Société
Photographique, une épreuve positive d’un cliché offrant une singula-
rité sur laquelle il demandait des explications dans l’intérêt de ceux
qui pourraient être témoins du même fait.

Cette épreuve représente le portrait d’un militaire portant trois croix
sur le revers de son habit. Les trois croix se sont reproduites double-
ment à une distance de 1 centimètre, bien que le modèle soit resté
fixe pendant l’opération, comme l’indique la netteté de toutes les
autres parties de l’image.

Voici de quelle manière on peut, selon nous, expliquer ce phéno-
mène : si l’on vient à imposer à l’appareil, en enlevant le couvercle de
l’objectif, un mouvement même très-léger, il peut se faire que les dé-
corations, plus brillantes que les autres parties du modèle, donnent
seules une première impression qui se maintient quand l’image totale
apparaît après la fixation de l’appareil.

Le même fait s’explique dans le cas d’une glace imparfaitement net-
toyée; et les photographes savent combien il est difficile d’assurer la
pureté parfaite d’une glace.

Si la glace, dans le cas qui nous occupe, est imparfaitement nettoyée,
elle peut conserver seulement la trace des décorations qui, imprimées
plus fortement que le reste de l’image, s’effacent naturellement les der-
nières au nettoyage. Or, si cette glace sert à faire le même portrait
dans la même pose, les décorations peuvent apparaître doublement
soit à côté, soit au-dessus les unes des autres, suivant l’inclinaison dif-
férente qu’aura reçu l’appareil à la nouvelle mise au point.

Le Xanflio-Colloilion.

M. Milton Sanders a fait part récemment à la Société Photogra-
phique d’un procédé qui donne au collodion une sensibilité et une
impressionnabilité extrêmes à la lumière. Il a remarqué qu’on obte-
nait ce maximum d’effet quand il se développait, sous l’influence de
la lumière, une combinaison du collodion avec une matière orga-
nique.

Ce collodion présente aussi l’avantage d’avoir une teinte plus impé-
nétrable à la lumière que la couche transparente qui le constitue, les
épreuves gagnent alors pour la délicatesse et la beauté des demi-
teintes. Par exemple, dans le virage des épreuves positives, les blancs
sont moins sujets à se solariser, tandis que les demi-teintes et les
ombres s’impriment plus délicatement.

Voici quelle est la préparation de ce collodion :

On prend de l’alcool et de l’éther à 90 p. 100 que l’on mélange dans
la proportion de 15 grammes de chaque ; dans ce mélange on dissout
06r.640 d’iodhydrate d’ammoniaque et 0BI.320 de bromure de cad-
mium. Oa y dissout ensuite 0er.320 de pyroxyline préparée à la tempé-
rature la plus élevée ; on ajoute 31 grammes de la teinture suivante :
125 centimètres cubes d’alcool à 98 p. 100 dans lesquels on fait ma-
cérer 31 grammes de curcuma en poudre. Cette teinture doit être
préparée et fréquemment agitée plusieurs jours avant d’être employée.

Les négatifs, lorsque le collodion a été récemment préparé, sont
très-intenses et fournissent des images dont les détails sont très-beaux ;
c’est là le principal mérite du Xanlho-collodion.

En s’occupant des moyens d’obtenir des épreuves photographiques à
l’aide de la lumière artificielle, M. ’Wülf vient d’aborder une question
d’une importance incontestable ; car il est évidemment très-utile de
pouvoir tirer des épreuves pendant la nuit. La première question est
celle-ci : Est-il possible de photographier de nuit? Certainement, à la
condition de faire usage d’une source de lumière susceptible de rem-
placer le soleil dans son action chimique; par exemple, une lampe,
quelque forte quelle fût, serait incapable de produire une épreuve ;
un faisceau de bougies non plus. Mais tout le monde sait que la lumière
électrique a les mêmes propriétés chimiques que les rayons solaires,
et nombre de fois on l’a fait servir à la photographie.

L’emploi de la lumière électrique est impossible, si ce n’est dans des
cas exceptionnels, comme la reproduction d’un portrait, s’il faut opé-
rer pendant la nuit et si l’on ne recule pas devant une telle dépense.
Mais si l’on veut prendre un paysage, une vue quelconque de nuit, ce
moyen n’est évidemment plus applicable.

M. \Vulf indique un procédé : nous ne ferons que le citer, nous ré-
servant de le discuter dans notre prochaine Revue, dès que nous aurons
assisté à une expérimentation.

Mode d’opération ■ On collodionne la glace et on la sensibilise comme
d’habitude; on met environ 2Ü0 grammes de la composition pyrotech-
nique sur le petit poêle garni de sable qui se trouve au milieu de la
lanterne. Après avoir mis le modèle en présence au moyen d’une
lampe tenue près du visage, on démasque le châssis qui porte la glace
collodionnée, on découvre l’objectif, et tout aussitôt on met le feu à
la poudre pyrotechnique ; la vive clarté produite par la combustion
de cette poudre dure environ dix à quinze secondes. Ce temps est
suffisant pour obtenir une épreuve. On comprend qu’en augmentant la
dose de la poudre, on aura plus de durée et d’intensité dans la lumière.

Voici les compositions du collodion et de la poudre :

Formule du collodion.

Alcool à 40". 300 centimètres cubes,

Éther à 60°. 100 —

Iodure d’ammonium. 4 grammes,

Bromure d’ammonium. 6 décigrammes.

Coton-poudre. 2 grammes.

Formule de la poudre.

Azotate de potasse pur, bien sec. 3 kilogrammes.

Fleur de soufre. 1 —

Antimoine sulfuré. 200 grammes,

Orpiment rouge. 500 —

On mêle le tout bien intimement et on le passe à travers un tamis.

Voici maintenant la nature des bains employés :

Bain d’argent.

Eau distillée.100 grammes.

Azotate d’argent. 7 —

Bain révélateur.

Sulfate de fer. 100 grammes,

Eau distillée. 1000 —

E. Saint-Edme,

Préparateur de Physique
au Conservatoire des Arts-et-Métiers.

G. A. OPPERMANN, Directeur,
11, rue des Beaux-Arts, à Paris.

raris.—Imprimé par E. Thünot et C*, 26, rue Racine.
 
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