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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 6.1862

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No 32 (Mars-Avril 1862)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26968#0020
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L’ART INDUSTRIEL.

0e ANNEE. - MARS-AVRIL 1862.

identique si le mélange est parfait, ce qui ne sera jamais avec un collo-
dion fraîchement ioduré.

Le nitrate d’argent destiné au bain doit avoir été recristallisé ; on en
dissout 2Er,540 par 31",09 d’eau ou l’iodure avec 0", 192 d’iodure de
potassium par 0",567 de dissolution ; on filtre, puis on ajoute de l’oxyde
d’argent à la solution claire, on agite bien, par intervalles, pen-
dant plusieurs heures. On enlève ainsi toute trace de matières or-
ganiques, et l’on obtient un bain qui, généralement, présente une
réaction alcaline et ne donnerait qu’une épreuve voilée. Pour prévenir
cet accident, on ajoute, par litre de collodion, une goutte d’acide
nitrique, tin bain préparé dans de telles conditions fournira, immé-
diatement, avec une exposition de très-courte durée, des clichés
nets, brillants, et vigoureux, qui, par l’application du révélateur au
fer, acquerront une vigueur suffisante pour n’avoir plus besoin que d’un
léger renforcement.

M. Samuel Fry conseille de ne jamais ajouter au bain nouveau de
l’éther ou de l’alcool, car il en renferme bientôt une assez grande
quantité, qui souvent produit des taches sur les glaces.

Le bain révélateur est formé de (0Er,647 de sulfate de fer et 30 gouttes
d’acide acétique cristallisable pour 31Er,09 d’eau).

Lorsqu’on veut représenter le ciel et l’eau avec des bâtiments, il y a
un grand avantage à se placer à une hauteur de 10 ou 15 pieds, par
exemple sur une pierre ou sur une digue, car, non-seulement on réa-
lise ainsi des effets plus naturels et plus vivants, représentant avec une
grande vérité les teintes changeantes de la surface, mais on obtient
l’image réfléchie, des nuages et des bateaux dans l’eau, ce qui contribue
à donner à l’épreuve une grande beauté et un grand intérêt.

On développe comme à l’ordinaire au sulfate de fer (08r,647 par
30 grammes d’eau), et l’on fixe à l’hyposulfite de soude.

M. Samuel Fry a recours au procédé suivant pour augmenter
l’intensité des épreuves : On trace autour de la glace une ligne
de vernis qui, en séchant, empêche la couche de se détacher,
lorsque plus tard elle est mouillée de nouveau. Quand ce vernis
est sec, on mouille complètement la glace avec de l’eau, dans une
pièce faiblement éclairée, on la laisse en contact pendant une minute
avec un mélange de (0Er,064 d iode, 0",064 d’iodure de potassium dis-
sous dans 31er,09 d’eau); on enlève le liquide et l’on reconnaît que l’é-
preuve a légèrement monté de ton; on la traite ensuite par l’acide
pyrogallique (08r,192 par 11",09 d’eau), puis par l’acide acétique;
avant de verser cette dernière solution, on y ajoute quelques gouttes
de nitrate d’argent (ls',920 dans 31",09 d’eau) réservée spécialement à
cet usage.

L’accroissement d’intensité se manifestera immédiatement et l’on
réglera convenablement le temps du contact, afin de ne pas atteindre
une teinte trop dure.

Appareil Lobexz, servant tle chambre obscure,

pour la photographie en campagne.

Nous appelons l’attention des photographes sur un perfectionnement
apporté par un photographe russe, M. Lorenz, à la pratique de la
photographie en campagne.

Cet artiste a construit un appareil qui, par un arrangement particu-
lier, permet d’atteindre ce résultat, que la plaque de verre, une fois
recouverte d’une couche de collodion ioduré,ne sorte plus de la cham-
bre obscure jusqu’au moment où l’image s’y est produite.

La plaque est alors introduite par un mécanisme particulier dans une
espèce d’auge composée de deux verres de couleur, et y subit les opé-
rations nécessaires au développement de l’image.

Cet appareil offre donc ce double avantage : 1° de conserver à la
plaque préparée un plus grand degré de sensibilité; 2° de permettra à
l’opérateur de se passer d’une chambre obscure, ce qui simplifie les
travaux faits hors de l’atelier.

laboratoire portatif de M. Poiibixeaii.

Ce laboratoire portatif, dit Voiture photographique, est formé d’une
caisse d’environ 1 mètre de longueur, sur 60 centimètresde hauteur et
60 centimètres de largeur, qui repose sur un train semblable à celui
d’une petite voiture d’enfant, et peut ainsi se transporter facilement.
Séparée du train, elle peut servir de laboratoire en voyage.

Celte caisse contient tous les appareils et bains nécessaires aux opé-
rations : un des côtés est fermé par deux vantaux formant portes qui,
maintenus à 45° par des crochets, donnent au laboratoire une obscu-
rité complète au moyen de soufflets qui se rabattent, et de petits pla-
fonds qui se tirent. Sur ces vantaux se rabat un rideau dont le photo-
graphe se couvre pour opérer; assis sur un pliant, il peut exécuter
ainsi facilement toutes les manipulations; l’intérieur de la caisse est
éclairé par une petite fenêtre à verre jaune. A la partie supérieure est

2Zi

adapté un réservoir muni d’un robinet mobile et pouvant contenir
16 litres d’eau. Une grande cuvette reçoit les eaux de lavage qui se
répandent au dehors par un tube en caoutchouc. L’intérieur, disposé
et divisé avec grand soin, contient des flacons, cuvettes et accessoires.
Cette caisse contient en outre plusieurs appareils, pieds, boîtes à
verres, etc. Le laboratoire portatif permet de tirer en voyage des
épreuves positives sur papier par la méthode ordinaire.

U existe d’ailleurs des ateliers de photographie mobiles, installés
dans des voitures proprement dites, plus grandes que celle dont il est
question ici, et qui servent aux photographes ambulants des campagnes
toutes les fois qu’ils désirent s’installer dans un lieu pour l’exercice
de leur industrie.

Persistance d'activité acquise par certaines substances

impressionnées par la lumière.

M. Niepce de Saint-Victor est arrivé à des résultats très-curieux en
poursuivant ses recherches sur l’action particulière produite par la
lumière dans un grand nombre de circonstances où elle n’avait pas été
remarquée. Cette action a pour effet de donner aux corps poreux ou
rugueux une activité longtemps persistante, pour réduire les sels d’ar-
gent et décolorer les étoffes. Voici en quoi consiste le nouveau phéno-
mène observé par M. Niepce de Saint-Victor :

En exposant à un soleil très-chaud pendant deux à trois heures, une
partie fraîchement cassée de la tranche d’une assiette de porcelaine
opaque, et l'appliquant ensuite sur un papier préparé au chlorure
d’argent, on obtient, après vingt-quatre heures, une réduction de sel
d’argent dans la partie correspondante à celle qui a été frappée par
la lumière, et rien dans celle qui en a été préservée. Certaines porce-
laines tendres acquièrent plus facilement cette activité.

Une plaque d’acier polie dans une partie, et dépolie dans une autre,
au moyen de l’acide nitrique, puis parfaitement lavée à l’alcool, a été
insolée pendant trois heures dans les conditions suivantes : une moitié
de la plaque polie et dépolie sous un écran opaque, et l’autre moitié
sous un verre blanc. La plaque a été ensuite recouverte par un papier
préparé au chlorure d’argent.

Après vingt-quatre heures de contact, on a obtenu une impression
de la partie dépolie qui avait été frappée par la lumière ; mais rien
dans les parties polie et dépolie placées sous l’écran. Une lame de
verre fortement dépolie et très-bien nettoyée à l’eau distillée a donné
les mêmes résultats que la plaque d’acier; la lumière a moins d’action
sous un verre violet que sous un verre blanc.

Ces expériences, dit l’inventeur, démontrent donc qu’il n’est pas
nécessaire, pour que la réduction des sels d’argent ait lieu, qu’il y ait
une action chimique comme lorsqu’on insole un sel métallique avec
une matière organique, ou simplement l’une des deux matières.

M. Arnaudon, chimiste de Turin, a répété quelques-unes de ces
expériences dans les différents gaz, et les résultats ont été les mêmes
qu’à l’air libre. Nous pensons qu’il faudrait le répéter dans le vide,
pour être certain qu’il n’y a pas là une action de condensation gazeuse
exercée par les substances poreuses.

A l’appui de ces expériences, M. Niepce de Saint-Victor, rappelle
qu’il a constaté précédemment que la terre insolée donnait des traces
d’activité jusqu’à une profondeur de 1 mètre, épaisseur qui du reste
.est variable avec la nature des terrains et le degré d’insolation. Cette
activité démontre bien l’action continue de la lumière dans la végéta-
tion, on peut citer du reste l’expérience suivante : Dans un tube de fer
blanc tapissé d’un carton imprégné d’acide tartrique et iusolé au point
de réduire fortement l’azotate d’argent, on place au milieu du tube,
sans contact aucun, une petite vessie contenant une faible solution
d’amidon ; après quarante-huit heures on peut constater que cet ami-
don réduit faiblement la liqueur de Bareswil; un autre amidon non
insolé, ne la réduit pas dans les mêmes conditions. Cette activité ac-
quise par un corps insolé a donc, dans plusieurs cas, la même propriété
que la lumière, cependant on ne peut pas dire que cette propriété soit
générale. En effet, on sait que toutes les résines et bitumes s’oxydent
à la lumière ou à l’air, il n’a pas été possible, avec cette activité acquise
par un corps insolé, de solidifier un vernis au bitume de Judée, de
même qu’un bitume insolé ne réduit pas les sels d argent. Cela tient
peut-être à ce que cette activité, comme la lumière, ne peut pas péné-
trer la couche lisse du bitume.

Ernest Saint-Edme,
Préparateur de Physique au Conservatoire
des Arts et Métiers.

” C.-A. OPPERMANN, Directeur,

il, rue des Beaux-Arts, à Paris.

Paris. — Imprimé par E. Thünot et Cc, rue Racine, 26.
 
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