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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 6.1862

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No 33 (Mai-Juin 1862)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26968#0023
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29

L'ART INDUSTRIEL.

6° ANNEE. -MAI-JUIN 1862.

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étendue d’albumine, de manière à obtenir surtout du chlorure d’ar-
gent lors de la sensibilisation. Il faut en outre que les clichés, quoique
doux et délicats, présentent des ombres claires et brillantes; et enfin
que le bain d’argent soit très-cpncentré.

Application «3c Sa IBl5î^4«g;î”s?pïiiïe à Sa (Sravnre

sur bois, el sjir inétal.

MM. Colombat et Henri Croyez propggcpt le procédé suivant pour
appliquer la Photographia à la Gravure sur bois et sur métal.

Les bois recouverts d’une couche d’albumine chlorurée peuvent être
traités comme le papier albuminé; la coucbe sensible doit avoir une
très-petite épaisseur, et, dans ce cas, le tissu ligneux est si peu attaqué
que le travail ordinaire des graveurs peut s’effectuer exactement comme
sur les bois dessinés au crayon.

L’originalité de la nouvelle méthode consiste dans le dépôt de celte
couche protectrice sur le bois ; le procédé héliographique employé est
identique à celui indiqué par M. Poitevin [Album de l'Art Industriel,
1862. col. 11). On se rappelle, en effet, que le procédé aux poudres
colorées, imaginé par ce dernier inventeur, est fondé sur la propriété
que possède le mélange d'un sel de fer et d’acide lartrique de devenir
très-hygrométrique sous l’action de la lumière. Or, voici comment opè-
rent MM. Colombat et Henri Couvez : le bois enduit d’albumine chlo-
rurée, ou la plaque métallique (si l’on opère sur métal) recouverte d'une
couche de gomme arabique, est imprégnée d’une solution d’acide lar-
trique et de perchlorure de fer qu’on laisse sécher, et que l’on impres-
sionne ensuite sous le cliché A reproduire. On fait alors agir l’humidité
sur l’épreuve obtenue, et les parties s’imprègnent selon le degré d’in-
tensité de la lumière qui les a frappées; on applique avec un blaireau
doux, sur l’épreuve, une poudre quelconque qui adhère aux parties
devenues poisseuses sous l'influence de la vapeur d'eau seulement. Il
ne reste plus qu’à chauffer la surface avec précaution pour y fixer la
poudre d’une manière parfaitement stable.

On traite ensuite le bois ou la plaque métallique par les procédés
ordinaires de la gravure.

Les auteurs de ce procédé ont présenté à la Société de Photographie
diverses planchps gravées en creux ou en relief, ainsi cjue des bois, par-
faitement réussis.

Ajl»|taa*eil g>itoi<ÿggir»i»lii«i«ie «le M. Bîs xsss.vs:
pour obtenir des Clichés successifs.

- La photographie a pu obtenir, comme on sait, des épreuves instan-
tanées, du moins il est possible de réussir dans certains cas; mais il
reste h étudier les moyens de perfectionnement qui permettront d’ob-
tenir sûrement des épreuves satisfaisantes.

Lorsqu’il s’agit de saisir un objet en mouvement, un cheval au galop,
une personne exécutant un geste, par exemple, on ne peut obtenir
qu’une seule image du sujet, c’est-à-dire une seule des phases du mou-
vement; or, s’il était possible de tirer suffisamment vite plusieurs images
reproduisant les phases successives d’un mouvement quelconque, on
verrait qu’il y en a de bien supérieures aux autres, soit par l’harmonie
des lignes el des ombres, soit par le naturel des poses. .

On aurait donc ainsi la possibilité de saisir, de la manière la plus satisfai-
sante possible, la ressemblance du sujetque l’on se propose de représenter.

M. Dumont a inventé, dans ce but, un appareil photographique qui
permet de reproduire les phases successives d’un mouvement à quel-
ques fractions de seconde d’intervalle seulement.

Pour obtenir ce résultat, il fallait pouvoir remplacer, pendant l’ex-
position à la lumière, la couche sensible ordinairement immobile, par
une série de couches mobiles se succédant à intervalles réglés et de-
vant lesquelles le rayon lumineux fût démasqué aux mêmes intervalles
de temps, c’est-à-dire seulement lorsque le plan de la couche sensible
se trouve perpendiculaire à Taxe du rayon.

Voici en quoi consiste le mécanisme de l’appareil : les diverses cou-
ches sensibles sont fixées soit isolément, soit après avoir été juxtapo-
sées par une bande d’étoffe sur la circonférence d’un tambour cylin-
drique ; un mouvement de rotation imprimé au tambour amène succes-
sivement ces couches au foyer de la chambre obscure, et le tambour
mobile portant les couches sensibles est lui-même renfermé dans une
boîte noircie intérieurement de manière à intercepter toutTayon lumi-
neux nuisible.

On met au point, en enlevant le tambour de la boite qui le contient
et en plaçant devant les objectifs un châssis double contenant d’un côté
un verre dépoli, el de l’autre un miroir sur lequel viennent se former
les images des objets à reproduire. On comprend d’ailleurs comment
les couches sensibles peuvent se succéder à des intervalles de temps
aussi petits que l’on veut; on démasquera le faisceau lumineux à l’in-

stant même où l’axe du faisceau est normal à la surface impression-
nable, à l’aide d’un prisme évidc tournant sur son axe dans la chambre
noire et rendu solidaire du mouvement de l’axe du tambour par des
roues d’angles mues à l’aide d’une vis sans fin.

‘L’appareil de M. Dumont est très-intéressant et est appelé à rendre
de grands services à la photographie. Il permet d’obtenir les portraits
des personnes, sans que celles-ci altèrent par la pose leur manière d’être
ordinaire. On pourra saisir la série de mouvements nécessaires pour
un changement de position, ce qui peut être utile dans un grand
nombre de cas que chacun peut apprécier.

Méliogi’îsjplïic «Scs C’oiuSeiBrs.

L’attention des photographes désireux d’atteindre le suprême degré
de la perfection ne s’est peut-être pas encore assez portée sur la ques-
tion si difficile de l’impression des couleurs par les rayons solaires ; on
Ta trop rapidement classée dans le nombre des conceptions irréalisables.
Que Ton se rappelle les résultats déjà acquis, mais malheureusement
trop peu connus, et personne n’abandonnera l’espoir de voir ce pro-
blème résolu d’une manière définitive. A ce moment, on n’aura plus rien
à demander à la photographie ; elle aura dit son dernier mot.

Ai. Niepce de Saint-Victor a certainement bien mérité de l’art au-
quel il s’est consacré depuis longtemps ; il a éludié avec soin la ques-
tion dont il s’agit, el dernièrement encore il a présenté, dans un savant
mémoire, un procédé qui réalise l’impression des couleurs, mais nop
leur fixation.

Une simple analyse du travail de M. Niepce de Saint-Victor ne
pourrait qu’illusionner les lecteurs sur l’état actuel de la question;
on doit la reprendre de plus haut, et Ton sera alors à même de juger à
quel degré réel elle est parvenue aujourd’hui.

Dans le principe, MAI. Soebeck et Herschele ont remarqué que le
chlorure d’argent prend différentes nuances, suivant les circonstances
de sa préparation et la couleur de la lumière qui l’impressionne; c’est
ainsi qu’ils ont observé que le papier sensitif de chlorure d’argent, ex-
posé à l’action d’un spectre fortement concentré, reçoit upe impression
colorée qui est telle, que le rouge est vif, que le jaune manque totale-
ment, le vert est sombre, le bleu Test plus encore et passe rapidement
an noir.

Là se bornèrent, pendant plusieurs années, les observations sur ce
sujet, lorsqu’on 18A8 AI. Edmond Becquerel reprit la question pour
la conduire au point où elle est encore aujourd'hui.

On lit dans le mémoire présenté par ce savant physicien à l’Acadé-
mie des Sciences, le 7 Février 18A8 :

« Ayant exposé à la lumière diffuse une assez grande quantité de chlo-
rure d’argent très-blanc et très-pur sous un verre vert ne laissant passer
que le commencement des rayons bleus et les rayons verts du spectre,
je fus fort étonné, au bout de quinze jours, de trouver ce chlorure
coloré en beau bleu, sans trace de violet ; je songeai dès lors à préparer
le chlorure d’argent par tous les procédés possibles et à examiner l’ac-
tion du spectre sur ces diverses préparations... »

C’est ainsi que Al.IÎ. Becquerel fut amené à indiquer le procédé sui-
vant comme le plus apte à obtenir l’impression du spectre solaire:

On donne le meilleur poli possible à une lame de plaqué d’argent,
on la suspend par deux fils de cuivre convenablement disposés en sup-
port dans un vase contenant de l’eau acidulée par l’acide chlorhydrique
(1 litre d’eau et 0',125 d’acide), le vase ayant une capacité de 8 à 10 li-
tres; cette lame est mise en communication avec le pôle positif
d’une pile, et en face d’elle on introduit une tige de platine en relation
avec le pôle négatif. Pour une lame présentant une surface de 25 cen-
timètres carrés, il faut faire usage de deux couples Bunsen faiblement
chargés. La décomposition s’opère, et le chlore attaque la lame. La
surface de l’argent commence par se colorer en gris, puis prend des
teintes jaunâtres, passe au bleuâtre et au verdâtre pour arriver à une
couleur rose, puis à un violet rose... Les teintes se renouvellent dans
le même ordre, et cela très-rapidement.

Il ne faut arrêter l’opération que lorsque la lame est arrivée au
second vioiet rose. On la relire immédiatement du bain acide; on lave
à l’eau distillée, et on la fait sécher en l’inclinant légèrement et la
chauffant un peu au-dessus de la flamme d’une lampe à alcool, tout
en insufflant .de l’air à la surface pour accélérer l’évaporation. L’o-
pération ainsi conduite donne à la surface de la lame d’argent une
couche violacée foncée très-impressionnable et capable d’imprimer,
d’une façon très-nette et avec toutes ses couleurs, le spectre que Ton
concentrera sur elle. La durée de l'immersion dans l’eau acidulée,
pendant le passage du courant électrique, ne doit durer tout au plus
qu’une minute.

Les nombreuses recherches entreprises par M. E. Becquerel, relati-
vement à ce sujet, l’ont amené à découvrir une opération nouvelle, à
 
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