Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 10.1866

DOI Heft:
No 60 (Novembre- Décembre 1866)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.26971#0034
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
51

52

ALBUM PRATIQUE DE L’ART INDUSTRIEL. — 10' ANNÉE. — NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1806.

Influence de l’égalité de surface de l'Anode et des Moules. — Il est
important que les surfaces relatives de l’anode et des pièces en commu-
nication avec le pôle négatif de la pile soient à peu près égales. Une
anode d’une dimension trop considérable peut déterminer un dépôt
trop pulvérulent; une anode trop restreint rendra ce dépôt cristallin :
l’état en quelque sorte normal du dépôt semble dépendre de l’équiva-
lence des surfaces polaires.

Une expérience très-simple sert à vérifier cette loi. Si l’on emploie
vis-à-vis un moule assez large en surface une anode constituée par une
simple lamelle, on obtient comme dépôt une couche métallique homo-
gène dans la partie équivalente du moule, et ce dépôt devient de plus en
plus grenu et cassant à mesure qu’il approche des bords. Il résulte de
cette observation que, s’il s'agit d’effectuer un dépôt électrochimique,
il est nécessaire de l’environner de l’anode contournée de façon à si-
muler sa forme autant que possible.

Principe élémentaire d’une méthode de cuivrage des métaux peu oxy-
dables. — Pour mettre à nu le cuivre qui se trouve, même en petite
quantité, dans une solution, il suffit d’en placer une goutte sur une
lame de platine et d’établir le contact avec un morceau de zinc : celui-
ci est attaqué aussitôt, et le cuivre apparaît sur le platine. Quant aux
composés insolubles, il suffit de les attaquer par une trace d’acide
chlorhydrique. Dans le cas où la surface du précipité est terne, il suffit
d’un léger frottement pour voir l’aspect du cuivre. Cette observation
fournit immédiatement une méthode de cuivrage des métaux peu oxy-
dables; il suffira de plonger la lame à cuivrer dans une solution de bi-
chlorure de cuivre et de la toucher avec un fragment de zinc plongeant
également dans le liquide.

On est souvent mis à même de remarquer un fait qui est très-inté-
ressant au point de vue électrochimique. — Lorsqu’on prépare en
grand le sulfate de cuivre et qu’on le conserve dans des caisses en
bois, on observe qu’au bout de quelque temps il se dépose du cuivre
métallique à l’extrémité de quelques douves. La matière organique in-
tervient pour opérer la réduction. Le dépôt de cuivre continue peu à
peu et finit par former de grandes masses de cuivre cohérentes. Dans
cette réduction, le sulfate de bioxyde se change en sulfate de prot-
oxyde. Mais il reste à expliquer par quel motif le dépôt s’effectue en
certains points, et pourquoi surtout toutes les parties présentent de
la cohérence. — Les premières particules de cuivre sont dues à la ré -
duction effectuée par la matière organique : dès leur contact avec les
matières carbonacées du bois décomposé, un couple voltaïque est
formé; le cuivre est le pôle négatif, et les matières carbonacées, sur
lesquelles réagit l’acide sulfurique, le pôle positif; le cuivre réduit
électrochimiquement doit donc se déposer sur le cuivre primitive-
ment précipité. — Celte observation, due à M. Becquerel, mérite
d’être prise en considération.

Influence de la nature du moule. — La nature du moule a une in-
fluence sur l’état du dépôt; l’observation suivante le prouve. Sur des
moules en gélatine, le cuivre déposé est toujours cassant et affecte la
couleur terreuse, indice d’un mauvais dépôt: on reconnaît que cet effet
dépend de la quantité de gélatine qui entre en dissolution dans le bain.
Il faut donc rechercher, comme nature de moule, celle qui ne peut
être attaquée ni par le bain, ni être soumise à des réactions secon-
daires dues à l’intervention du courant. Cette considération est très-
importante, vu qu’elle explique pourquoi les opérations n’ont pas le
même succès de réussite avec les bains de constitution identique et
effectués avec un courant d’intensité égale, si les échantillons de gutta-
percha n’ont pas la même origine, c’est-à-dire la même composition.
C’est à ce point de vue que les moules en cuivre galvanoplastiques se-
raient les plus parfaits si l’on pouvait trouver un moyen d’isoler assez
convenablement la surface-récepteur du dépôt pour que Varrachement
pût s’effectuer aisément: on n’a pu encore résoudre ce problème, et
il faut s’en tenir à l’emploi de la gutta-percha.

Influence de la densité de la solution électrolytique. — La densité de
la solution de cuivre et l’intensité de la pile permettent de modifier et
de régulariser la nature physique du métal déposé. Il est aisé de le dé-
montrer par cette expérience si simple : On superpose dans un vase
des solutions différemment concentrées de sulfate de cuivre, et l’on y
plonge une lame de platine mise en relation avec le pôle négatif de la
pile. Sous l’influence du même courant, le cuivre est cristallisé à la
base, malléable au centre, et pulvérulent à la partie supérieure. On dé-
duit de celte expérience que, dans la partie inférieure de cette solu-
tion, la force décomposante est insuffisante, ce qui occasionne la forme
cristalline du métal, tandis qu’à la partie supérieure l’intensité du cou-
rant, étant trop grande, le métal est entraîné sous forme pulvérulente. Il

existe donc, en résumé, une densité de la solution électrolytique, quelle
que soit sa nature, pour laquelle le dépôt affecte l’état physique le plus
satisfaisant. Cette loi est générale pour tous les métaux. Il reste cepen-
dant à tenir compte de la température, puisque la densité de la disso-
lution en dépend exclusivement : en résumé, ces trois quantités, la
densité de la dissolution, sa température et l’intensité du courant sont
intimement liées l’une à l’autre.

Métallisation par voie humide.

La métallisation par voie humide consiste à imprégner la surface du
moule d’une solution d’un sel métallique, et à réduire le métal qu’elle
contient, par l’action d’un liquide, d’un gaz ou de la lumière. — La
solution la plus convenable est celle du nitrate d’argent dans l’alcool :
on l’applique au pinceau, et on laisse sécher, puis on souffle sur la sur-
face des pièces, à métalliser, de l’hydrogène sulfuré à l’état naissant.
Le sulfure d’argent est conducteur de l’électricité et permet au cuivre
de se déposer. On pourrait remplacer l’action de l’hydrogène sulfuré
par celle du phospore, du sulfure de carbone, par l’action directe de
la lumière solaire, par l’acide pyrogallique, par les sels de fer au mi-
nimum, par tout autre réducteur. C’est ainsi que les objets de vannerie,
ainsi métallisés, reçoivent le cuivre pour être ensuite argentés ou
dorés, et les pièces d’origine métallique ne peuvent leur être com-
parées au point de vue de la perfection de forme.

L’Industrie de la Ronde-Bosse.

Depuis longtemps on a réussi à reproduire des ligures ronde-
bosse; mais, pour réussir, il fallait faire deux moitiés de moules,
déposer séparément le cuivre dans les deux coquilles, puis les souder
avec tous les soins qu’exigeait un pareil travail. Ou a essayé aussi de
faire la soudure dans le bain galvanoplastique, c’est-à-dire de réunir
les deux coquilles d’un moule, de faire arriver le courant dans l’inté-
rieur et d’y déposer le cuivre sans solution de continuité. Pour cela on
ménageait dans l’intérieur du moule la place d’un anode fait en l’es-
pèce du métal qu’on voulait déposer ; mais cet anode se dissolvait pen-
dant le travail, et, ne tardant pas à se détruire, il arrêtait l’opération
avant son terme.

M. Lenoir eut l’idée do remplacer l’anode soluble par une anode in-
soluble en fil de platine qui, n’étant pas attaquée, laissait identique
l’énergie du courant électrique. Voici comment l’auteur opérait : il
construisait une carcasse en fils de platine qui suivaient les diverses
formes de la pièce ; les fils extrêmes étaient réunis ensemble et pas-
saient par un petit tube de verre, de manière à être isolés du moule en
gutta. Il faut nécessairement laisser un orifice à la partie supérieure,
afin de laisser passage au gaz oxygène qui se dégage autour du fil de
platine, et aussi un autre à la partie inférieure, afin de permettre ie
renouvellement du liquide.

Malgré tout le mérite du perfectionnement, ceux qui essayèrent de
le mettre en pratique ne réussirent pas à en tirer tout le parti possible :
ou s’explique pourquoi quand on songe que, pour faire une statue de
grandeur naturelle, la carcasse de platine absorbe parkiiogr. de cuivre
120 à 1A0 grammes de platine, et que l’opération dure vingt à vingt-
ciuq jours, c’est-à-dire que, pour produire un poids de lkilogr. de
cuivre il faut immobiliser 120 à 1A0 fr. pendant un mois. Que se-
rait-ce donc s’il s’agissait û’une statue de grandeur naturelle?

Aussi, ce procédé n’a-t-il pu être exploité par la maison Christoffle
et G‘“. qui s’en était rendue acquéreur.

Il y a plusieurs années, nous avons décrit, dans ce recueil, une pile
dite secondaire à lames de plomb construite par M.G. Planté. Il s’agis-
sait de déposer, par courant direct, une couche d’oxyde de plomb sur
une des lames électrodes et une couche gazeuse sur l’autre; en réunis-
sant ces deux lames, on obtient une violente décharge statique due à la
réduction subite de l’oxyde de plomb par l'hydrogène. L’auteur con-
cluait que, pour les effetsde polarisation,le plomb pouvaitêtre substitué
au platine, et que l’intensité augmentait au lieu de diminuer. M. Planté,
attaché, en qualité de chimiste, à la maison Christoffle, a tiré un profit
très important de ses premières recherches sur la capacité électrique
du plomb.

En substituant le plomb au platine, on obtient en effet tous les avan-
tages inhérents au platine, et, mise à part l’énorme différence du prix
de revient, la malléabilité du métal convient essentiellement au travail
qu’il s’agit d’effectuer. On comprend combien il est facile de faire avec
ce métal les noyaux intérieurs et, lorsqu’il s’agit de reproduire plu-
sieurs fois un même objet, qu’on peut, en sacrifiant un moule, obtenir
une épreuve grossière sur laquelle on modèle autant de noyaux en
plomb qu’il est nécessaire. Ces noyaux faits sont percés de trous, de
manière à permettre la circulation du liquide, puis placés à l’intérieur
du moule et maintenus à distances égales et régulières par des sup-
 
Annotationen