X Js X
aprçs cette séparation ( 14). Le Philosophe Gé-
nevois lui écrivit un jour, qu’il étoit content
de son sort : mais qu’il gémiisoit sur les mal-
heurs dont sa femme étoit menacée , en cas
qu’elle vint à le perdre ; qu’il voudroit seule-
ment lui procurer, par son travail, 600 livres
de rente. Milord Maréchal se fit un plaisir de
donner à cette iettre le sens que lui suggéroienc
l’élévation & la bonté de son ame ; il aisura au
mari & à lafemme la rente qui manquoit à leur
bonheur.
La vérité nous oblige de dire ( & ce n’est pas
sans un regret bien sincere ) que le bienfaiteur
eut depuis fort à se plaindre de celui qu’il avoit
si noblement & si promptement obligé. Mais la
mort du coupable, & les justes raisons quc nous
avons eues de nous en plaindre nous - mè-
mes [ ] , nous obligent de tirer le rideau sur
ce détail aifligeant, dont les preuves sont mal-
heureusement consignées dans des lettres au-
thentiques s16]. Ces preuves n’ont été con-
nues que depuis la mort de Milord Maréchal >
car il gardoit toujours le silence sur les torts
qu’on avoit avcc lui : & son cœur indulgent
ne lui perœvit jamais la médisànce, ni mème
la plainte.
Autant il étoit réservé à parler des fautes &
des travers d’autrui, autant il aimoit à célébrer
ies belles actions. On les cntblie trop tot, disoit-
iU on ne les loue pas ajsez■ II exaltoit sur-
tout avec chaleur le courage des Sidney, des
Barneweld , & des braves Citéyens qui avoient
peri sur l’échafaud pour la défense de la liberts
de leur pays. Cad la haine de i’oppressiou & du
C 2
aprçs cette séparation ( 14). Le Philosophe Gé-
nevois lui écrivit un jour, qu’il étoit content
de son sort : mais qu’il gémiisoit sur les mal-
heurs dont sa femme étoit menacée , en cas
qu’elle vint à le perdre ; qu’il voudroit seule-
ment lui procurer, par son travail, 600 livres
de rente. Milord Maréchal se fit un plaisir de
donner à cette iettre le sens que lui suggéroienc
l’élévation & la bonté de son ame ; il aisura au
mari & à lafemme la rente qui manquoit à leur
bonheur.
La vérité nous oblige de dire ( & ce n’est pas
sans un regret bien sincere ) que le bienfaiteur
eut depuis fort à se plaindre de celui qu’il avoit
si noblement & si promptement obligé. Mais la
mort du coupable, & les justes raisons quc nous
avons eues de nous en plaindre nous - mè-
mes [ ] , nous obligent de tirer le rideau sur
ce détail aifligeant, dont les preuves sont mal-
heureusement consignées dans des lettres au-
thentiques s16]. Ces preuves n’ont été con-
nues que depuis la mort de Milord Maréchal >
car il gardoit toujours le silence sur les torts
qu’on avoit avcc lui : & son cœur indulgent
ne lui perœvit jamais la médisànce, ni mème
la plainte.
Autant il étoit réservé à parler des fautes &
des travers d’autrui, autant il aimoit à célébrer
ies belles actions. On les cntblie trop tot, disoit-
iU on ne les loue pas ajsez■ II exaltoit sur-
tout avec chaleur le courage des Sidney, des
Barneweld , & des braves Citéyens qui avoient
peri sur l’échafaud pour la défense de la liberts
de leur pays. Cad la haine de i’oppressiou & du
C 2