DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.28093#0227
Inedite»
*1.9
n E L C O N T E
ALGAROTTI
CX.
a Boulogne ce 10 de Fevrier 1758.
SIRE
Je laisse juger à Y. M. combien je doxs
me sentir honoré des réponses qu’ elle a
bien voulu faire à mes lettres dans un
tems ou elle roule dans son ésprit la de-
stinée de l’ Europe. Ce seroit grand dom-
mage, Sire, que V. M. ne fut que le sa-
ge contemplatis de Lucrece, et qu’ elle
fut assise au parterre. V. M. joue trop
bien pour n’étre pas acteur. J’ai vû der-
nièrement passer par icî les troupes de
Toscane qui marchent en trois colonnes
contre V. M. Mais je crois qu' un chapi-
teau d’ ordre prussien renversera aisement
toutes ces coionnes d’ ordre toscan.
S’il est permis, Sire, après vos hauts
faits d’admirer vos bons mots, V. M, nous
en
*1.9
n E L C O N T E
ALGAROTTI
CX.
a Boulogne ce 10 de Fevrier 1758.
SIRE
Je laisse juger à Y. M. combien je doxs
me sentir honoré des réponses qu’ elle a
bien voulu faire à mes lettres dans un
tems ou elle roule dans son ésprit la de-
stinée de l’ Europe. Ce seroit grand dom-
mage, Sire, que V. M. ne fut que le sa-
ge contemplatis de Lucrece, et qu’ elle
fut assise au parterre. V. M. joue trop
bien pour n’étre pas acteur. J’ai vû der-
nièrement passer par icî les troupes de
Toscane qui marchent en trois colonnes
contre V. M. Mais je crois qu' un chapi-
teau d’ ordre prussien renversera aisement
toutes ces coionnes d’ ordre toscan.
S’il est permis, Sire, après vos hauts
faits d’admirer vos bons mots, V. M, nous
en