I 3ST E D I T E .
2l7
XVI.
Del’ Elbe i3. septembre .
Pardonnez, cher ami, si j’ai été si long
tems sans vous écrire : le malheur qui m’
est arrivé 5 et le chagrin dans le quel je
suis plongé, ne m’ont point encore permis
rien de doux ni de consolant. J’ ai perdu
ïe nleilleur desperes, et je ne saurois vous
dire à quel point je suis accablé de cette
perte : j’ ajoute à toutes les raisons que j’ ai
de le regretter, le reproche que je me fais
de 1’ avoir quitté, et mille réssexions redou-
blent ma douleur. J’ étois parti il y a deux
anois sur la nouyelle de sa maladie ; lors
que je suis arrivé, il n’étoit plus. Je n’ai
fait qu un fort court séjour à Paris , je
me suis» embarqué à Rouen, et compte ar-
river ce soir à Hambourg ; d’où je parti-
rai aussitôt pour 'Potzdam . J’ espere y ap-
prendre de vos nouvelles. Si je puis avoir
Cflielque consolation ce seroit de vous re-
voir ; yous devez ce yoyage à un Roi qui
vous
2l7
XVI.
Del’ Elbe i3. septembre .
Pardonnez, cher ami, si j’ai été si long
tems sans vous écrire : le malheur qui m’
est arrivé 5 et le chagrin dans le quel je
suis plongé, ne m’ont point encore permis
rien de doux ni de consolant. J’ ai perdu
ïe nleilleur desperes, et je ne saurois vous
dire à quel point je suis accablé de cette
perte : j’ ajoute à toutes les raisons que j’ ai
de le regretter, le reproche que je me fais
de 1’ avoir quitté, et mille réssexions redou-
blent ma douleur. J’ étois parti il y a deux
anois sur la nouyelle de sa maladie ; lors
que je suis arrivé, il n’étoit plus. Je n’ai
fait qu un fort court séjour à Paris , je
me suis» embarqué à Rouen, et compte ar-
river ce soir à Hambourg ; d’où je parti-
rai aussitôt pour 'Potzdam . J’ espere y ap-
prendre de vos nouvelles. Si je puis avoir
Cflielque consolation ce seroit de vous re-
voir ; yous devez ce yoyage à un Roi qui
vous