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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 2) — Paris, 1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.3467#0008

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INTRODUCTION

trt

me disant qu'il avait été autorisé à fouiller sur le site d'Om el Ga'ab,
que d'ailleurs il ne savait pas combien de temps durait ma concession
et qu'il ne prévoyait et ne comprenait pas mon étonnement. Je protestai
aussitôt que j'eus reçu cette lettre et, comme M. Pétrie ne me disait
pas quand il avait obtenu cette concession qui était nulle de droit, car
on ne peut pas concéder une seconde fois un terrain que l'on a concédé
une première fois tant que cette première concession n'est pas ter-
minée, je me crus autorisé à conclure que le premier usage que
M. Maspero, qui venait d'être à nouveau mis à la tête du service des
antiquités égyptiennes, avait fait de son autorité, avait été de me
retirer ma concession, sans me prévenir, ce qui me paraissait ce-
pendant en contradiction avec la réputation d'habileté qu'a le direc-
teur général du service des antiquités égyptiennes. Je dois l'écrire
sans subterfuge ici : M. Maspero n'a été pour rien dans l'usurpation
de ma concession ; la séance du Comité d'archéologie dans laquelle
on accorda à M. Pétrie une concession à laquelle j'avais encore droit,
fut présidée par M. Loret. Je ne veux pas rechercher ici quels ont été
les mobiles qui ont poussé M. Loret à sanctionner ou à voter cette
injustice : dans l'hypothèse qui lui est le plus favorable, celle d'un
oubli, on peut se demander quel droit avait d'être à la tête d'une
administration aussi importante un homme qui peut aussi facilement
perdre la mémoire. Cette mémoire a-t-elle été perdue volontairement
ou involontairement, c'est ce que je ne veux pas examiner ici, car
cela ne servirait à rien ; mais ce que je viens de dire s'est bien ainsi
passé, et je pourrais en fournir les preuves; je les fournirai, si l'on
m'y pousse : je suis bien armé de ce côté.

Je n'aurais pas lieu d'incriminer la bonne foi de mes rivaux, pas plus
que je n'ai lieu d'incriminer la bonne foi du Comité d'Archéologie qui a
pu être surprise, si l'on ne se fût efforcé de prendre des précautions
qui montrent à elles seules que l'on se sentait en mauvaise position. Ce
que je ne saurais souffrir sans protestation, ce sont les mauvaises rai-
sons mises en avant pour tâcher de légitimer cette violation du droit.
Mon droit à la vérité est de peu d'importance, mais c'est toujours mon
droit. L'histoire de notre temps, de nos jours même, sera pleine de
ces raisons fallacieuses mises en avant pour légitimer les pires attentats ;
mais quand on aura bien étudié le fond et le tréfond, on verra que ce
n'étaient que de simples trompe-l'œil pour jeter un manteau sur les
véritables raisons qu'il serait par trop cynique d'avouer tout haut.
Dans mon cas, on a surtout mis en avant que je ne surveillais pas assez
 
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