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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 2) — Paris, 1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.3467#0057

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LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS

qui faisait dire aux fellahs que le pauvre animal s'intéressait aux
fouilles : c'est pourquoi on a trouvé la présence de semblables vases
ou de pareilles preuves dans toute l'étendue de la dépression et à toutes
les profondeurs de la couche supérieure, jusque dans les chambres.

Et maintenant qui étaient les chefs de la spoliation? En m'appuyant
sur les trouvailles faites au cours des fouilles, je peux, je crois, dire
avec certitude que c'étaient des moines. Les moines ne portent pas les
mêmes habits que les simples fidèles ou les laïques : dans les vies des
grands moines que j'ai publiées, il est à chaque instant parlé de leurs
habits, notamment dans celle de saint Antoine où Ton énumère les prin-
cipaux d'entre les habits des moines ou cénobites; je connais de plus
presque toutes les œuvres inédites de la littérature copte pour les avoir
copiées dans les divers musées ou bibliothèques d'Europe ou d'Egypte,
surtout j'ai vécu avec les mornes contemporains dans leurs monastères
d'Egypte: je peux donc savoir aussi bien que personne quels sont leurs
habits, ceux dont on parle. 11 suffit d'ailleurs d'avoir des yeux pour faire
du premier coup des observations suffisantes quand on se trouve avec un
moine copte. Les habits ordinaires des moines sont de couleur noire,
couleur qui n'est jamais portée par les fellahs, chrétiens ou mahométans ;
chez les supérieurs, cette étoffe noire est bordée d'un liseré violet.
Beaucoup d'autres particularités pourraient être consignées ici si c'en
était la place; mais celles que je viens de noter suffisent amplement à
mon but.Or,j'ai trouvé des fragments d'étoffe noire avec liseré violet. Il
n'y a donc pas de doute possible. Cela est si vrai que mes ouvriers quand
ils trouvaient des fragments d'étoffe mentionnés en premier lieu me
disaient : « Ce sont les hommes d'autrefois qui ont pillé le tombeau ; vois
leurs habits, leurs caleçons, leurs gallabiehs, leurs takiehs, leurs cein-
tures, leurs cordelières, etc. : tu ne trouveras rien ». Et quand ils trou-
vaient des fragments d'étoffe noire avec liseré violet, ils me disaient :
« C'est comme le gommos », c'est-à-dire comme le supérieur, l'hégou-
mène du monastère d'Abydos », et ils ajoutaient : « Ce sont les Rou-
mani qui ont fait cela! » et ils ne se trompaient pas, car par ce mot de
Roumani ils entendent les habitants de l'Egypte sous la domination
grecque. Je peux démontrer scientifiquement que la spoliation n'a pas
eu lieu avant le via siècle, car Moyse dit avoir bâti le monastère d'Aby-
 
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