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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 2) — Paris, 1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.3467#0269

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LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS

lygone s'infléchit, tandis que les petits côtés s'allongent en angles ai-
gus. Si le lecteur a considéré quelquefois dans sa vie la manière dont se
comporte un sac gonflé par le contenu, il aura dû s'apercevoir que ce
sac se comporte identiquement à notre vase. De plus s'il a été à même
de voir de quelle toile sont faits les sacs en Egypte, il aura sans doute
observé que cette toile est rayée et divisée en petits et grands compar-
timents exactement comme le vase en question. Aussi crois-je que la
décoration de ce vase à été prise de l'enveloppe dans laquelle on avait
l'habitude d'enfermer tout ce que l'on regardait comme précieux. J'aurai
bientôt l'occasion de faire observer que les vases de métal étaient aussi
enveloppés dans une toile, de même que d'autres objets réputés de grand
prix : je pense que ce vase qui évidemment à une certaine époque,
quelle que soit d'ailleurs cette époque, a été regardé comme un chef-
d'œuvre, fut enveloppé d'une toile et que c'est cette toile, rayée
comme celle dont on fait toujours les sacs en Egypte chez les fellahs,
que l'artiste a voulu représenter. Les oreilles elles-mêmes rentrent dans
cette explication : si en effet on coud l'ouverture du sac, on a de chaque
côté une sorte d'oreille qui se maintient droite et que l'on ne fait dis-
paraître qu'a condition de rentrer l'étoffe clans le sac. On ne savait pas
encore rentrer l'étoffe dans le sac et l'on a figuré ce que l'on avait sous
les yeux en ayant soin d'indiquer les cordes qui maintiennent le bout
du sac. D'ailleurs, c'est ainsi que font toujours les charbonniers, même
à Paris : l'habitude est restée la même identiquement. Au moment où
fut fabriqué ce vase, l'une des oreilles fut cassée : on répara le dom-
mage en forant cette oreille et en forant aussi quelque peu le vase, on
mit un morceau de bois à l'intérieur du trou et c'est ainsi que fut main-
tenue cette oreille. Le bois s'étant desséché à travers les siècles,
l'oreille était tombée et je l'ai trouvée détachée du vase dans lequel j'ai
tout aussitôt vu le trou en en reconnaissant l'usage. Le point de suture
avait été caché sous une petite addition de plâtre. Tel est ce vase unique
au monde et qui a la plus grande valeur pour l'histoire industrielle de
cette lointaine époque.
 
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