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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 3,2) — Paris, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5153#0200

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LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS 549

du monde! J'avais toujours eu l'intention de soumettre ce crâne à
l'examen d'un spécialiste : dès mon retour au Caire, après ma troisième
campagne de fouilles, j'en parlai au docteur Fouquet qui avait déjà
étudié les squelettes d'El-'Amrah et il me promit de l'examiner lors de
son voyage à Paris qui devait avoir lieu en 1900. Ce voyage n'a pas eu
lieu et M.Fouqueta retiré sa promesse pour des raisons que je ne con-
nais pas, en me conseillant de soumettre les ossements que j'avais
apportés de mes fouilles à l'examen du docteur Verneau, préparateur
au Muséum d'histoire naturelle et connu pour les travaux de ce genre.
J'allai trouver M. Verneau avec le crâne trouvé dans la tombe d'Osiris;
ce crâne avait été trouvé assez détérioré, il y manquait la mâchoire in-
férieure en partie, et M. Verneau s'étonna de son état, sans penser que
quoique en mauvais état,ce chef avait dû subir une quinzaine de trans-
bordements avant d'arriver d'Abydos à Paris; il ouvrit devant moi la
boite que je n'avais pas ouverte depuis que j'y avais déposé le crâne en
question et, en le voyant, du premier coup, il me dit que c'était un
crâne de femme. Je fus surpris, je l'avoue, de ce jugement primesau-
tier; je fis part à M. Verneau de ma surprise et je lui déclarai en même
temps que, quoi qu'il dût m'en coûter, je mettrais une note à la fin de
mon Tombeau d'Osiris dans laquelle je ferais connaître son sentiment.
M. Verneau me répondit qu'il fallait toujours dire la vérité, chose que
je savais d'ailleurs; que, si son jugement me laissait des doutes, je
pouvais en appeler à d'autres, mais qu'il croyait bien que le jugement
des autres serait conforme au sien. Je lui dis qu'ayant eu confiance en
sa science, je n'avais pas l'intention d'en appeler de son jugement ; je
le priai seulement de me donner par écrit son jugement motivé, ce qu'il
me promit de faire.

Sur ces entrefaites, mon mémoire parut avec la note additionnelle :
je n'eus pas une hésitation d'une seconde etje crois que c'est une action
méritoire de ma part. Ma note ne contenait pas le nom de M. Verneau,
etje fus fort surpris quand j'appris que cette note avait soulevé les rires
dans les couloirs de l'Institut de France et que je lus, dans la Revue
critique d'histoire et de littérature, un article de M. Maspero qui traitait
la note de piteuse et donnait le jugement de M. Verneaux [sic) comme le
 
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