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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 3,2) — Paris, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5153#0338

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LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS 687

doute encore d'autres dont l'existence n'a pas encore été étudiée dans
ses manifestations, comme ceux de Khera et de Khennou que cite
l'hymne de Boulaq1.

En toute ville, on rendait un culte spécial aux divinités poliades,
c'est-à-dire au dieu qui protégeait la ville, qui l'avait fondée après avoir
rempli les rites. Au dessus de la ville étaient les nomes. Je n'ai pas be-
soin de citer ici les divers dieux des nomes et les diverses divinités lo-
cales pour prouver qu'il en était ainsi : ce sont choses connues de tous
les égyptologues sérieux. Donc l'Egypte était loin d'ignorer les dieux
qui avaient été des hommes déifiés après leur mort : à quoi bon s'étonner
et crier au scandale quand je dis qu'il en avait été ainsi d'Osiris ? La
chose valait au moins la peine d'être examinée, quoiqu'il soit plus facile
de la rejeter sans examen.

D'ailleurs ce n'était pas seulement en Egypte qu'il en a été ainsi. En
Grèce, à Rome, dans l'Inde, dans la Chine, il en était de même dès la plus
haute antiquité, et il en est encore ainsi dans l'Inde, dans la Chine, dans
l'Afrique centrale, comme encore en Egypte dans les idées du peuple.
On enterrait les morts primitivement sous le foyer familial dans la maison,
comme la chose s'est continuée en Egypte jusqu'au temps de Diodore
de Sicile qui la mentionne ! et jusqu'au temps des martyrs chrétiens,
comme je l'ai démontré3. Maintenant encore en Egypte on réunit dans
la mort en la même partie de la nécropole de chaque village ceux qui
avaient été réunis pendant leur vie dans le môme quartier. Le culte des
morts qui n'est autre chose que le culte des ancêtres est pratiqué en-
core aujourd'hui en Egypte comme il était pratiqué dans l'Egypte an-
cienne, à Rome, en Grèce, dans l'Inde, et comme il s'est maintenu dans
ce dernier pays et dans la Chine. Dans la pensée de ces peuples, chaque
mort devenait un dieu, dieu bon ou dieu méchant selon que l'homme
avait été vertueux ou malfaisant pendant sa vie terrestre. Je ne saurais
mieux faire ici que de citer les paroles de Fustel de Coulanges dans sa
Cité antique : « Les morts passaient pour des êtres sacrés. Les anciens

1. Grébaut : Hymne à Amon-ltâ, p. 26.

2. Diodore de Sicile, livre I, ch. xci et xcn.

3. E. Amélincau, Les martyrs de l'Eglise copie, p.'107 et 113.

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