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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 3,2) — Paris, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5153#0359

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LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYUOS

siliceux que celui des autres pièces, elle est d'une telle minceur qu'elle
est presque complètement translucide.

Les retouches du corps de la pièce sont larges et absolument plates.
Vers les bords une partie de ces retouches a été enlevée par d'autres
plus fines et remarquablement plates aussi. Enfin, de nouvelles re-
touches beaucoup plus fines ont façonné les bords qui, en outre, ont
été régularisés en quelques points par un léger polissage.

La taille d'une pareille pièce dénote une habileté prodigieuse. Une
seule l'ace ainsi retouchée sur une pièce ayant une certaine épaisseur
serait déjà fort remarquable, mais la taille de la face opposée est tout
aussi fine, aussi régulière, et pourtant la pièce ne mesure que un à trois
millimètres d'épaisseur. C'est un véritable tour de force dont seuls ont
été capables les Egyptiens préhistoriques.

Cette belle pièce tranche nettement la question d'usage qu'on pour-
rait soulever, non pas pour elle, mais pour ses similaires plus robustes
figurées sur nos deux planches.

En effet la belle pièce dont nous venons de parler n'aurait absolument
pu servir à rien, au plus, à remuer une substance molle. Au moindre
choc ou au moindre effort, elle se serait brisée.

Ce ne pouvait être qu'une pièce votive. Il en est probablement de
même des autres beaux couteaux. Ils sont évidemment plus robustes,
notablement plus épais, mais encore bien fragiles et surtout la soie,
beaucoup trop courte par rapport au reste de la pièce pour constituer
une emmanchure solide. La chose est très nette par exemple sur la der-
nière pièce de la planche III. Il serait également tout aussi impossible
de tenir dans la main un pareil manche.

On pourrait pourtant, en faveurde l'utilisation possible de ces pièces,
invoquer l'exemple des superbes couteaux mexicains taillés sur les deux
faces suivant le type solutréen et qui étaient très minces aussi. Il est
vrai que nous savons par quelques pièces (celle par exemple que le
Smithsonian avait envoyée à 1 Exposition de 1889) que ces beaux cou-
teaux étaient emmanchés jusqu'au milieu de leur longueur. On peut
aussi s'en assurer en examinant les figures des Codex mexicains où le
couteau ainsi emmanché figure un cycle de cinq années. Tel ne semble
pas avoir été le cas pour les beaux couteaux égyptiens.

Il semble donc qu'on peut les considérer comme étant simplement
votifs. D'ailleurs ils ne portent pas de traces d'usage et, comme nous
allons le voir, nous pouvons affirmer qu'ils étaient fabriqués sur place.

En effet, en examinant les centaines d'éclats et de débris de silex que
M. Amélineau avail soigneusement recueillis, j'ai pu facilement re-
 
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