DOI Heft:
Planche première – Planche soixante-onzième [inkl. Tafelbeschreibung]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19289#0132
( 88 )
le grand talent de Servandoni produisait fréquemment
au théâtre, et par lesquels il enchantait tous les jeux.
La toile est levée maintenant, et l'on se demande
pourquoi le portail de S. Sulpice semble perdre de sa
réputation? C'est que l'imagination n'a plus rien à faire ;
c'est que l'on voit tout et trop bien ; c'est que l'effet d'un
péristiie n'est plus nouveau pour nous; c'est que le vague
de la place diminue de la grande proportion des ordres,
par l'effet des contrastes ; et que l'on aperçoit, au dessus
de l'entablement du premier ordre, des trous désa-
gréables dont on ne soupçonnait pas l'existence aupa-
ravant. Sans doute,il est facile de remédier à ce dernier
défaut ; et si l'on circonscrit la place dans de justes limi-
tes, si l'on achève la tour restée imparfaite, si l'on met en
saillie le perron du bas que Servandoni avait été obligé
de renfoncer par défaut d'espace, on rendra tout sou
lustre à cette décoration, et les amateurs d'architecture
y placeront toujours avec honneur et reconnaissance le
iiom de Servandoni, ils lui sauront gré de nous avoir
donné le premier exemple d'une grande ligne d'entable-
ment , sans ressauts ni profils d'avant-corps et d'arrière-
corps , que la routine avait consacrés parmi nous ,'et
d'avoir accoutumé nos yeux à une grande échelle et à
des saillies fortement prononcées, au lieu de ces déco-
rations plates et molles qui, sans nerf et sans effet,
semblaient toutes sortir du même moule.
La composition de Servandoni a gagné à la suppres-
sion du fronton qui couronnait le second ordre jet la
masse actuelle de la tour, achevée sur les dessins de M.
Chalgrin, est bien enharmonieavec ladécoration du bas.
Les connaisseurs s'apercevront facilement que le nouveau portail
commencé à S. Eustache est une très-faible imitation de celui de S,
Sulpice, comme les colonnades de la place de Louis 5Y sont uns
sspèce de copie du péristiie du Louvra.
!.. G.
le grand talent de Servandoni produisait fréquemment
au théâtre, et par lesquels il enchantait tous les jeux.
La toile est levée maintenant, et l'on se demande
pourquoi le portail de S. Sulpice semble perdre de sa
réputation? C'est que l'imagination n'a plus rien à faire ;
c'est que l'on voit tout et trop bien ; c'est que l'effet d'un
péristiie n'est plus nouveau pour nous; c'est que le vague
de la place diminue de la grande proportion des ordres,
par l'effet des contrastes ; et que l'on aperçoit, au dessus
de l'entablement du premier ordre, des trous désa-
gréables dont on ne soupçonnait pas l'existence aupa-
ravant. Sans doute,il est facile de remédier à ce dernier
défaut ; et si l'on circonscrit la place dans de justes limi-
tes, si l'on achève la tour restée imparfaite, si l'on met en
saillie le perron du bas que Servandoni avait été obligé
de renfoncer par défaut d'espace, on rendra tout sou
lustre à cette décoration, et les amateurs d'architecture
y placeront toujours avec honneur et reconnaissance le
iiom de Servandoni, ils lui sauront gré de nous avoir
donné le premier exemple d'une grande ligne d'entable-
ment , sans ressauts ni profils d'avant-corps et d'arrière-
corps , que la routine avait consacrés parmi nous ,'et
d'avoir accoutumé nos yeux à une grande échelle et à
des saillies fortement prononcées, au lieu de ces déco-
rations plates et molles qui, sans nerf et sans effet,
semblaient toutes sortir du même moule.
La composition de Servandoni a gagné à la suppres-
sion du fronton qui couronnait le second ordre jet la
masse actuelle de la tour, achevée sur les dessins de M.
Chalgrin, est bien enharmonieavec ladécoration du bas.
Les connaisseurs s'apercevront facilement que le nouveau portail
commencé à S. Eustache est une très-faible imitation de celui de S,
Sulpice, comme les colonnades de la place de Louis 5Y sont uns
sspèce de copie du péristiie du Louvra.
!.. G.