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placé dans le Palais ducal à Venise. Les figures sont de
grandeur naturelle.
La Vierge, assise sur un trône , tient l’Enfant Jésus sur
ses genoux ; S. Marc, patron de Venise, indique à un Doge
que l’on croit être Marino Grimani, que c’est à l’Enfant
divin qu’il doit adresser ses prières. Aux côtés du trône,
deux Anges jouent du luth; et, à droite de la Vierge,
on voit Sainte Marine qui, pour vivre sous les yeux de
son père dans un couvent de moines, déguisa son sexe,
fut accusée de fréquenter une courtisane et de l’avoir ren-
du mère ; Sainte Marine ne voulant pas divulguer son
secret, se chargea généreusement de l’enfant de cette
femme, et c’est lui qui, dans le tableau, est représenté
près de la Sainte. S. Sébastien est assis sur les degrés du
trône, et le Lion de S. Marc est placé sur le premier plan.
La disposition principale des figures est heureusement
combinée, et leur ensemble porte un grand caractère ; le
dessin a peut-être plus de vérité que de noblesse ; mais, s’il
manque un peu d’élégance, il plaît au moins par un senti-
ment de naïveté qui ne peut jamais dégrader l’art.
L’effet et le coloris de ce tableau font présumer qu’il dut
obtenir un grand succès, quoiqu’il ait paru à l’époque où
Paul Véronèse, Tintoret, Bassan et les deux Palme rem-
plissaient Venise de leurs chef-d’œuvres.
placé dans le Palais ducal à Venise. Les figures sont de
grandeur naturelle.
La Vierge, assise sur un trône , tient l’Enfant Jésus sur
ses genoux ; S. Marc, patron de Venise, indique à un Doge
que l’on croit être Marino Grimani, que c’est à l’Enfant
divin qu’il doit adresser ses prières. Aux côtés du trône,
deux Anges jouent du luth; et, à droite de la Vierge,
on voit Sainte Marine qui, pour vivre sous les yeux de
son père dans un couvent de moines, déguisa son sexe,
fut accusée de fréquenter une courtisane et de l’avoir ren-
du mère ; Sainte Marine ne voulant pas divulguer son
secret, se chargea généreusement de l’enfant de cette
femme, et c’est lui qui, dans le tableau, est représenté
près de la Sainte. S. Sébastien est assis sur les degrés du
trône, et le Lion de S. Marc est placé sur le premier plan.
La disposition principale des figures est heureusement
combinée, et leur ensemble porte un grand caractère ; le
dessin a peut-être plus de vérité que de noblesse ; mais, s’il
manque un peu d’élégance, il plaît au moins par un senti-
ment de naïveté qui ne peut jamais dégrader l’art.
L’effet et le coloris de ce tableau font présumer qu’il dut
obtenir un grand succès, quoiqu’il ait paru à l’époque où
Paul Véronèse, Tintoret, Bassan et les deux Palme rem-
plissaient Venise de leurs chef-d’œuvres.