»
Planche huitième. — Le Passage du Rhin,' Bas-relief'
en bronze; par Desjardins.
« Les gens du pays (dit Voltaire dans son Siècle de
44 Louis XIP) informèrent le prince de Condé que la
« sécheresse de la saison avait formé un gué sur un bras
« du Rhin-Le roi- fit sonder ce gué par le comte de
« Guiche. Il n’y avait qu’environ vingt pas à nager au
« milieu de ce bras du fleuve. Cet espace n’était rien:,
« parce que plusieurs chevaux de front rompaient le fil
« de l’eau très-peu rapide. L’abord était aisé ; il n’y avait
de l’autre côté de l’eau que quatre à cinq cents cavaliers
« et deux faibles régimens d’infanterie sans canon. L’ar-
<< tillerie française les foudroyait en flanc. Tandis que la
« maison du roi et les meilleures troupes de cavalerie pas»
4< sèrent sans risque au nombre d’environ i5,ooo hommes,
le prince de Condé les côtoyait dans un bateau de cui-
« vre.... Louis XIV passa sur un pont de bateaux avec
u toute l’infanterie, après avoir dirigé lui-même toute la
44 marche.
4< Tel fut ce passage du Rhin, action éclatante et uni-
<4 que célébrée alors comme un des grands événemensqui
« dussent occuper la mémoire des hommes. Cet air de
« grandeur, dont le roi relevait toutes ses actions, le bou-
<4 heur rapide de ses conquêtes, la splendeur de son règne,
« l’idolâtrie de ses courtisans, enfin le goût que les peu-
44 pies, et surtout les Parisiens, ont pour l’exagération,
44 joint à l’ignorance de la guerre où l’on est dans l’oisiveté
44 des grandes villes ; tout cela fit regarder à Paris le pas».
<4 sage du Rhin comme un prodige que l’on exagérait en-
44 core. L’opinion commune était que toute l’arméeavait
44 passé le fleuve à la nage, en présence d’une armée re»
Planche huitième. — Le Passage du Rhin,' Bas-relief'
en bronze; par Desjardins.
« Les gens du pays (dit Voltaire dans son Siècle de
44 Louis XIP) informèrent le prince de Condé que la
« sécheresse de la saison avait formé un gué sur un bras
« du Rhin-Le roi- fit sonder ce gué par le comte de
« Guiche. Il n’y avait qu’environ vingt pas à nager au
« milieu de ce bras du fleuve. Cet espace n’était rien:,
« parce que plusieurs chevaux de front rompaient le fil
« de l’eau très-peu rapide. L’abord était aisé ; il n’y avait
de l’autre côté de l’eau que quatre à cinq cents cavaliers
« et deux faibles régimens d’infanterie sans canon. L’ar-
<< tillerie française les foudroyait en flanc. Tandis que la
« maison du roi et les meilleures troupes de cavalerie pas»
4< sèrent sans risque au nombre d’environ i5,ooo hommes,
le prince de Condé les côtoyait dans un bateau de cui-
« vre.... Louis XIV passa sur un pont de bateaux avec
u toute l’infanterie, après avoir dirigé lui-même toute la
44 marche.
4< Tel fut ce passage du Rhin, action éclatante et uni-
<4 que célébrée alors comme un des grands événemensqui
« dussent occuper la mémoire des hommes. Cet air de
« grandeur, dont le roi relevait toutes ses actions, le bou-
<4 heur rapide de ses conquêtes, la splendeur de son règne,
« l’idolâtrie de ses courtisans, enfin le goût que les peu-
44 pies, et surtout les Parisiens, ont pour l’exagération,
44 joint à l’ignorance de la guerre où l’on est dans l’oisiveté
44 des grandes villes ; tout cela fit regarder à Paris le pas».
<4 sage du Rhin comme un prodige que l’on exagérait en-
44 core. L’opinion commune était que toute l’arméeavait
44 passé le fleuve à la nage, en présence d’une armée re»