( 55 )
Planche quinzième. — Scène érotique ; Dessin de
M. Prud’hon.
Cette composition, moitié pastorale,moitié allégo-
rique , est du genre de celles où M. Prud’hon a le talent
de mettre toujours de la grâce, de la naïveté, de la
douceur. Le sujet a été puisé dans les vers suivans.
Toi qui n’as pu, de Delphire amoureux,
De ses faveurs trouver l’instant heureux ,
Viens l’e'garer au fond de ce bocage :
Ces bois sont faits pour sa pudeur sauvage.
Là , par degrés , dévoile tes amours ;
Dis qu’elle est belle , en l’égarant toujours.
Elle t’évite , et pourtant se hasarde ,
Fuit, mais revient; fuit encor, mais regarde.
Suis , ne crains rien : cette ombre , ce séjour,
Cette horreur même , encouragent l’amour.
De ce gazon la fraîcheur vous attire ;
J’y vois la place où va tomber Delphire.
Achève, éprouve un instant de courroux ;
Meurs à ses pieds , embrasse ses genoux ,
Baigne de pleurs cette main qu’elle oublie :
Elle rougit ; c’est sa fierté qui plie.
Elle se tait, l’amour parle, crois-moi,
Presse , ose tout, et Delphire est à toi.
( L’Art d’aimer, chant II. )
iG.
7
Planche quinzième. — Scène érotique ; Dessin de
M. Prud’hon.
Cette composition, moitié pastorale,moitié allégo-
rique , est du genre de celles où M. Prud’hon a le talent
de mettre toujours de la grâce, de la naïveté, de la
douceur. Le sujet a été puisé dans les vers suivans.
Toi qui n’as pu, de Delphire amoureux,
De ses faveurs trouver l’instant heureux ,
Viens l’e'garer au fond de ce bocage :
Ces bois sont faits pour sa pudeur sauvage.
Là , par degrés , dévoile tes amours ;
Dis qu’elle est belle , en l’égarant toujours.
Elle t’évite , et pourtant se hasarde ,
Fuit, mais revient; fuit encor, mais regarde.
Suis , ne crains rien : cette ombre , ce séjour,
Cette horreur même , encouragent l’amour.
De ce gazon la fraîcheur vous attire ;
J’y vois la place où va tomber Delphire.
Achève, éprouve un instant de courroux ;
Meurs à ses pieds , embrasse ses genoux ,
Baigne de pleurs cette main qu’elle oublie :
Elle rougit ; c’est sa fierté qui plie.
Elle se tait, l’amour parle, crois-moi,
Presse , ose tout, et Delphire est à toi.
( L’Art d’aimer, chant II. )
iG.
7