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Planche dix-neuvième. — Axiane et Alexandre ; Sujet
tiré de la tragédie de Racine , par M. Gérard.
Alexandre , après avoir défait les armées de Porus
et d’Axiane sur les bords de l’Hydaspe , se rend au
camp de Taxile , qui ne s’est point opposé au vain-
queur. Il y trouve Axiane déplorant son sort et celui
de Porus , qu’elle aime et dont elle est aimée. Elle
croit ce prince au rang des morts , et reproche à
Alexandre son ambition et son injustice.
AXIANE
Hé bien , seigneur , lié bien, trouvez-vous quelques charmes
A voir couler des pleurs que font verser vos armes ?
Ou si vous m’enviez , en l’élat où je suis ,
La triste liberté de pleurer mes ennuis ?
ALEXANDRE.
Votre douleur est libre autant que légitime;
Vous regrettez, madame, un prince magnanime :
Je fus son ennemi , mais je ne l’étais pas
Jusqu’à blâmer les pleurs qu’on donne à son trépas.
Avant que sur ses bords l’Inde me vît paraître,
L’éclat de ses vertus me l’avait fait connaître ;
Entre les plus grands rois il se fit remarquer :
Je savais....,
AXIANE.
Pourquoi donc le venir attaquer ?
Par quelle loi faut-il qu’aux deux bouts de la terre
Vous cherchiez la vertu pour lui faire la guerre ?
Le mérite à vos yeux ne peut-il éclater
Sans pousser votre orgueil à le persécuter ?
Nous avons dit déjà qu’il est difficile à un peintre
de faire ressortir une scène tragique qui n’offre qu’un
dialogue. Il n’a d’autres ressources que la majesté ou
la fierté des attitudes , la noblesse des caractères, la
richesse du costume. Sous ces rapports, la composition
de M. Gérard mérite des éloges.
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Planche dix-neuvième. — Axiane et Alexandre ; Sujet
tiré de la tragédie de Racine , par M. Gérard.
Alexandre , après avoir défait les armées de Porus
et d’Axiane sur les bords de l’Hydaspe , se rend au
camp de Taxile , qui ne s’est point opposé au vain-
queur. Il y trouve Axiane déplorant son sort et celui
de Porus , qu’elle aime et dont elle est aimée. Elle
croit ce prince au rang des morts , et reproche à
Alexandre son ambition et son injustice.
AXIANE
Hé bien , seigneur , lié bien, trouvez-vous quelques charmes
A voir couler des pleurs que font verser vos armes ?
Ou si vous m’enviez , en l’élat où je suis ,
La triste liberté de pleurer mes ennuis ?
ALEXANDRE.
Votre douleur est libre autant que légitime;
Vous regrettez, madame, un prince magnanime :
Je fus son ennemi , mais je ne l’étais pas
Jusqu’à blâmer les pleurs qu’on donne à son trépas.
Avant que sur ses bords l’Inde me vît paraître,
L’éclat de ses vertus me l’avait fait connaître ;
Entre les plus grands rois il se fit remarquer :
Je savais....,
AXIANE.
Pourquoi donc le venir attaquer ?
Par quelle loi faut-il qu’aux deux bouts de la terre
Vous cherchiez la vertu pour lui faire la guerre ?
Le mérite à vos yeux ne peut-il éclater
Sans pousser votre orgueil à le persécuter ?
Nous avons dit déjà qu’il est difficile à un peintre
de faire ressortir une scène tragique qui n’offre qu’un
dialogue. Il n’a d’autres ressources que la majesté ou
la fierté des attitudes , la noblesse des caractères, la
richesse du costume. Sous ces rapports, la composition
de M. Gérard mérite des éloges.
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