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Planche centième, — Chloé enlevée far les Méthymniens y
Dessin de M. Prud’hon.
Le capitaine alla fourrager toutes les terres clés Mi-
tyléniens qui estoient prochaines du rivage de la mer,
où il pilla un grand nombre de bestail , grande quan-
tité de bleds et de vins , pour autant qu’il n’y avoit
guère que les vendanges estoient achevées' , et grande
multitude de prisonniers , tous vignerons et laboureurs :
puis alla courir aussi les terres où Daplmis et Chloé
gardoient leurs bestes, et y descendit soudainement à
l’impourveu, ravit et roba tout ce qu’il y trouva.
Chloé , qui estoit auprès des deux troupeaux , sitost
quelle apperceut les courriers , se cuida saulver de
vistesse , et s’en fouit dedans la caverné des nymplies.
Elle fut poursuivie jusqu’au lieu mesme, là où elle feit
prières aux soldats , en l’honneur des nymphes , de ne
vouloir point faire de desplaisir, ne à elle, ne à ses bestes.
Toutefois sa prière n’eust point de lieu; car les sol-
dats de Méthymne, après avoir faict plusieurs vilenies
par dérision aux images des nymphes , l’emmenèrent
elle et ses bestes, en la chassant devant eux à touts de
l’osier , comme on ferait une chèvre où une brebis ,
et voyant qu’ils avoient jà leurs vaisseaux tout pleins
de toute sorte de butin, ne Voulurent plus tirer oultre,
ams reprindrent la route de leurs maisons , craignant
l’incertitude de l’hiver et leurs ennemis. Ainsi se re-
tirèrent les Methymniens , à force de ramer , pour ce
que le temps fut si calme , qu’il ne tiroit ne vent ne
haleine quelconque.
Daphms et Chloé, livre second.
Planche centième, — Chloé enlevée far les Méthymniens y
Dessin de M. Prud’hon.
Le capitaine alla fourrager toutes les terres clés Mi-
tyléniens qui estoient prochaines du rivage de la mer,
où il pilla un grand nombre de bestail , grande quan-
tité de bleds et de vins , pour autant qu’il n’y avoit
guère que les vendanges estoient achevées' , et grande
multitude de prisonniers , tous vignerons et laboureurs :
puis alla courir aussi les terres où Daplmis et Chloé
gardoient leurs bestes, et y descendit soudainement à
l’impourveu, ravit et roba tout ce qu’il y trouva.
Chloé , qui estoit auprès des deux troupeaux , sitost
quelle apperceut les courriers , se cuida saulver de
vistesse , et s’en fouit dedans la caverné des nymplies.
Elle fut poursuivie jusqu’au lieu mesme, là où elle feit
prières aux soldats , en l’honneur des nymphes , de ne
vouloir point faire de desplaisir, ne à elle, ne à ses bestes.
Toutefois sa prière n’eust point de lieu; car les sol-
dats de Méthymne, après avoir faict plusieurs vilenies
par dérision aux images des nymphes , l’emmenèrent
elle et ses bestes, en la chassant devant eux à touts de
l’osier , comme on ferait une chèvre où une brebis ,
et voyant qu’ils avoient jà leurs vaisseaux tout pleins
de toute sorte de butin, ne Voulurent plus tirer oultre,
ams reprindrent la route de leurs maisons , craignant
l’incertitude de l’hiver et leurs ennemis. Ainsi se re-
tirèrent les Methymniens , à force de ramer , pour ce
que le temps fut si calme , qu’il ne tiroit ne vent ne
haleine quelconque.
Daphms et Chloé, livre second.