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Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 17.1809 [Cicognara, 3401-17]

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Planche première – Planche cent-huitième [inkl. Tafelbeschreibung]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24997#0228
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( 128 )

Planche cent-deuxième. -— Ponts devant Alexandre ;
Dessin de M. Gérard.

Porus, vaincu et prisonnier, est amené en présence
d’Alexandre ; il vient d’immoler Taxile , qui avait
trahi sa patrie et sa gloire , et cette victime suffit à
ses ressentimens. Cédant à la valeur et à la destinée
de son rival, il s’est rendu , couvert du sang de ses
ennemis, et il conserve dans sa défaite la majesté des
l'ois et la noble fierté des héros.

PORUS.

Alexandre, il est temps que tu sois satisfait.

Tout vaincu que j‘étais , tu vois ce que j’ai fait :

Crains Porus, crains encor cette main de'sarmée ,

Qui venge sa défaite au milieu d’une armée.

Mon nom peut soulever de nouveaux: ennemis,

Et réveiller cent rois dans leurs fers endormis :

Etouffe dans mon sang ces semences de guerre ;

Va vaincre en sûreté le reste de la terre.

Aussi bien n’attends pas qu’un cœur comme le mien
Reconnaisse un vainqueur et te demande rien.

Parle , et sans espérer que je blesse ma gloire,

Voyons comme tu sais user de la victoire.

ALEXANDRE.

Votre fierté, Porus , ne se peut abaisser :

Jusqu’au dernier soupir vous m’osez menacer.

En effet, ma victoire en doit être alarmée,

Votre nom peut encor plus que toute une armée.

Je m’eu dois garantir; parlez-donc, dites-moi,
Comment prétendez-vous que je vous traite ?

PORUS.

En roi.

ALEXANDRE,

Eli bien ! c’est donc en roi qu’il faut que je vous traite.
Je ue laisserai point ma victoire imparfaite.

V ous l’avez souhaité, vous ne vous plaindrez pas :
Régnez toujours, Porus , je vous rends vos e'Lats.

Avec mon amitié recevez Axiane ,

A des liens si doux tous deux je vous condamne.

Vivez, régnez tous deux; et seuls, de tant de rois ,
Jusques aux bords du Gange allez donner vos lois.

Alexandre, acte V, scène III.
 
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