Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 17.1809 [Cicognara, 3401-17]

DOI Heft:
Planche première – Planche cent-huitième [inkl. Tafelbeschreibung]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24997#0231
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
( )

Planche cent-troisième. — Serment de Joas ; Dessin de
M. Chaudet.

Le grand-prêtre Joad se détermine à couronner Joas
au milieu des périls qui l’environnent ; il sait qu’A-
thalie soupçonne le rang et la naissance de ce jeune
prince, et il veut prévenir les desseins de cette reine
cruelle , qui menace l’héritier du trône de le faire en-
lever du temple et de le sacrifier à sa sûreté et à sa
vengeance. Les chefs des lévites viennent de jurer sur
îe livre saint de défendre leur roi, Joad prend la pa-
role :

O mon fils ! de ce nom j’oae encor vous nommer, *

Souffrez cette tendresse , et pardonnez aux larmes
Que m’arrachent pour vous de trop justes alarmes.

Loin du trône nourri , de ce fatal honneur,

Hélas ! vous ignorez le charme empoisonneur ;

De l’absolu pouvoir vous ignorez l’ivresse ,

Et des lâches flatteurs la voix enchanteresse.

Bientôt ils vous diront que les plus saintes lois,

Maîtresses du vil peuple, obéissent aux lois ;

Qu’un roi n’a d’autre frein que sa volonté même
Qu’il doit immoler tout à sa grandeur suprême ;

Qu’aux larmes, qu’au travail le peuple est condamné,

Et d’un sceptre de fer veut être gouverné j
Que s’il n’est opprimé, tôt ou tard il opprime.

Ainsi de piège en piège et d’abyme en abyme ,

Corrompant de vos mœurs l’aimable pureté,

Ils vous feront haïr enfin la vérité ,

Vous peindront la vertu sous une affreuse image.

Hélas ! ils ont des rois corrompu le plus sage.

Promettez sur ce livre et devant ces témoins,

Que Dieu sera toujours le premier de vos soins.

Que sévère aux méchans et des bons le refuge,

Entre le pauvre et vous, vous prendrez Dieu pour juge j
Vous souvenant, mon fils , que, caché sous le lin,

Comme eux vous fûtes pauvre et comme eux orphelin.

JOAS.

Je promets d’observer ce que la loi m’ordonne.

Mon Dieu , punissez-moi, si je vous abandonne.

Âthalie , acte IV', scène III.
 
Annotationen