Planche cent - sixième, — Entrevue de Mathan et de
Josabeth ; Dessin de M. Cliaudet.
Mathan , envoyé par Atlialie, demande un entre-
tien secret à Josabeth , épouse du grand-prêtre Joad.
Il s’explique avec elle sur les volontés de la reine, et
lui apporte en son nom des paroles de paix, à condi-
tion que reniant qu’Athalie a vu en songe lui sera
livré, et demeurera comme otage entre ses mains.
MATHAN.
La reine, impatiente, altend voire réponse.
JOSABETH.
Et voilà de sa part la paix qu’on nous annonce !
MATHAN.
Pourriez-v.ous un moment douter de l’accepter ?
D’un peu de complaisance est-ce trop l’acheter ?
JOSABETH,
J’admirais si Mathan, dépouillant l’ârtifice ,
Avait pu de son cœur surmonter l’injustice,
Et si de tant de maux le funeste inventeur
De quelque ombre de bien pouvait être l’auteur.
MA T H A N.
De quoi vous plaignez-vous ? Vient-on avec furie
Arracher de vos bras votre fils Zacharie ?
Quel est cet autre enfant objet de votre amour ?
Ce grand attachement me surprend à mon tour.
Est -ce un trésor pour vous si précieux , si rare ?
Est-ce un libérateur que le ciel vous prépare ?
Songez-y. Un refus pourrait me confirmer
Uu. bruit sourd que déjà Von commence à semer.
JOSABETH.
Quel bruit ?
MATHAN.
Que cet enfant vient d’illustre origine j
Qu’à quelque grand projet votre époux le destine.
JOSABETH.
Et Mathan, par ce bruit qui flatte sa fureur....
MATH A N.
Princesse, c’est à vous à me tirer d’erreur.
Athalie, acte III, scène V,
Josabeth ; Dessin de M. Cliaudet.
Mathan , envoyé par Atlialie, demande un entre-
tien secret à Josabeth , épouse du grand-prêtre Joad.
Il s’explique avec elle sur les volontés de la reine, et
lui apporte en son nom des paroles de paix, à condi-
tion que reniant qu’Athalie a vu en songe lui sera
livré, et demeurera comme otage entre ses mains.
MATHAN.
La reine, impatiente, altend voire réponse.
JOSABETH.
Et voilà de sa part la paix qu’on nous annonce !
MATHAN.
Pourriez-v.ous un moment douter de l’accepter ?
D’un peu de complaisance est-ce trop l’acheter ?
JOSABETH,
J’admirais si Mathan, dépouillant l’ârtifice ,
Avait pu de son cœur surmonter l’injustice,
Et si de tant de maux le funeste inventeur
De quelque ombre de bien pouvait être l’auteur.
MA T H A N.
De quoi vous plaignez-vous ? Vient-on avec furie
Arracher de vos bras votre fils Zacharie ?
Quel est cet autre enfant objet de votre amour ?
Ce grand attachement me surprend à mon tour.
Est -ce un trésor pour vous si précieux , si rare ?
Est-ce un libérateur que le ciel vous prépare ?
Songez-y. Un refus pourrait me confirmer
Uu. bruit sourd que déjà Von commence à semer.
JOSABETH.
Quel bruit ?
MATHAN.
Que cet enfant vient d’illustre origine j
Qu’à quelque grand projet votre époux le destine.
JOSABETH.
Et Mathan, par ce bruit qui flatte sa fureur....
MATH A N.
Princesse, c’est à vous à me tirer d’erreur.
Athalie, acte III, scène V,