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que élu seul empereur, fit asseoir avec lui sur le
trône Lucius Vérus, et lui donna sa fille Lucille en
mariage. Les deux souverains, quoique de moeurs bien
différentes, n’eurent qu’un cœur et qu’un esprit. Sous
le règne de Marc-Aurèle, l’empire fut désolé par la
peste, par les inondations, les tremblemens de terre
et tous les fléaux réunis ; et sans sa vigilance, les pro-
vinces romaines fussent devenues la proie des bar-
bares. Personne n’a peint Marc-Aurèle avec plus de
fidélité et de précision que Lucien, dans cette critique
ingénieuse, où il trace en peu de mots les portraits des
empereurs. Mercure demande à Marc-Aurèle quelle
fin il s’était proposé pendant sa vie? De ressembler aux
dieux, réponditr-il. — Eh! quoi! (lui dit Silène) , pré-
tendais-tu te nourrir d’ambrosie et de nectar, au lieu de
pain et de vin ? —- Non, ce n’est pas par-là que je pré-
tendais leur ressembler. — En quoi consistait donc cette
ressemblance ? —A avoir peu de besoins, et à faire aux
qutres tout le bien possible.
que élu seul empereur, fit asseoir avec lui sur le
trône Lucius Vérus, et lui donna sa fille Lucille en
mariage. Les deux souverains, quoique de moeurs bien
différentes, n’eurent qu’un cœur et qu’un esprit. Sous
le règne de Marc-Aurèle, l’empire fut désolé par la
peste, par les inondations, les tremblemens de terre
et tous les fléaux réunis ; et sans sa vigilance, les pro-
vinces romaines fussent devenues la proie des bar-
bares. Personne n’a peint Marc-Aurèle avec plus de
fidélité et de précision que Lucien, dans cette critique
ingénieuse, où il trace en peu de mots les portraits des
empereurs. Mercure demande à Marc-Aurèle quelle
fin il s’était proposé pendant sa vie? De ressembler aux
dieux, réponditr-il. — Eh! quoi! (lui dit Silène) , pré-
tendais-tu te nourrir d’ambrosie et de nectar, au lieu de
pain et de vin ? —- Non, ce n’est pas par-là que je pré-
tendais leur ressembler. — En quoi consistait donc cette
ressemblance ? —A avoir peu de besoins, et à faire aux
qutres tout le bien possible.