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Le Pérugin, que l’on regarde communément comme
un des plus anciens maîtres de l’école romaine, avait eu
un grand nombre de prédécesseurs; ies historiens en
citent environ quarante, et font remonter l’origine de
cette école au xilc siècle. A leur tête est Luca Santo,
auquel on attribue un tableau de la Vierge à Sainte-
Marie-Majeure, et beaucoup d’autres, soit à Rome, soit
aux environs, que l’on disait avoir été peints par S. Luc.
Cette opinion , toute vulgaire, est démentie par le silence
seul des anciens historiens; de plus, il est reconnu que
dans les premiers temps du christianisme on représentait
toujours la Vierge seule, et jamais avec l’Enfant Jésus ,
comme l’attestent divers morceaux qui existent encore à
Bologne, à Rome et à Velletri : mais il est certain qu’il
y eut au xil.e siècle un peintre nommé Luca Santo, qui,
selon toute apparence, est l’auteur des tableaux en ques-
tion. On lit dans un ouvrage imprimé en Italie, sous le
titre deDelicice eruditorum, par GioLami, un passage
dont voici la traduction littérale : «II y eut un peintre,
» vrai serviteur de Dieu, menant une sainte vie, et de
v notre pays ssorentin; son nom était Luca, et il était
» surnommé le Saint. » Une simple ressemblance de
nom a donc causé l’erreur de beaucoup de personnes
qui croient que l’évangéliste S. Luc avait cultivé la
peinture.
Le Pérugin, que l’on regarde communément comme
un des plus anciens maîtres de l’école romaine, avait eu
un grand nombre de prédécesseurs; ies historiens en
citent environ quarante, et font remonter l’origine de
cette école au xilc siècle. A leur tête est Luca Santo,
auquel on attribue un tableau de la Vierge à Sainte-
Marie-Majeure, et beaucoup d’autres, soit à Rome, soit
aux environs, que l’on disait avoir été peints par S. Luc.
Cette opinion , toute vulgaire, est démentie par le silence
seul des anciens historiens; de plus, il est reconnu que
dans les premiers temps du christianisme on représentait
toujours la Vierge seule, et jamais avec l’Enfant Jésus ,
comme l’attestent divers morceaux qui existent encore à
Bologne, à Rome et à Velletri : mais il est certain qu’il
y eut au xil.e siècle un peintre nommé Luca Santo, qui,
selon toute apparence, est l’auteur des tableaux en ques-
tion. On lit dans un ouvrage imprimé en Italie, sous le
titre deDelicice eruditorum, par GioLami, un passage
dont voici la traduction littérale : «II y eut un peintre,
» vrai serviteur de Dieu, menant une sainte vie, et de
v notre pays ssorentin; son nom était Luca, et il était
» surnommé le Saint. » Une simple ressemblance de
nom a donc causé l’erreur de beaucoup de personnes
qui croient que l’évangéliste S. Luc avait cultivé la
peinture.